Mâlay-le-Grand est dans le nord du département de l'Yonne et le nord de la Bourgogne, à environ 4 km au sud-ouest du centre historique de Sens, sur la D660 menant à Troyes[1] (62 km à l'ouest)[2].
Le village, à environ 80 m d'altitude, se trouve dans la vallée de la Vanne, bordée au nord et au sud par des hauteurs menant à des plateaux qui avoisinent 200 m d'altitude[1].
Voies de communication et transports
La D660 Sens-Troyes traverse le centre de la commune d'ouest en est ; c'était anciennement le chemin menant à Saint-Florentin et de là vers Bar-sur-Aube ou vers Tonnerre[1]. La D225 traverse le nord de la commune[1].
Une ligne de transport en commun INTERCOM de Sens passe à Mâlay-le-Grand :
Ligne 2 : Sens Garibaldi - Malay Pasteur ou Malay Route de Genève
Hydrographie
La Vanne, affluent de l'Yonne en rive droite, arrose le bourg, coulant d'est en ouest. Le ruisseau de Mondereau, qui vient de Sens au nord-ouest, conflue avec la Vanne au bourg de Mâlay. Ce sont les principaux cours d'eau naturels traversant la commune.
L'aqueduc de la Vanne traverse aussi la commune, passant au nord de Mâlay[1]. Venant des « sources d'Armentières » à Saint-Benoist-sur-Vanne (25 km à vol d'oiseau à l'ouest de Mâlay - l'acqueduc s'appelle à cet endroit l'acqueduc d'Armentières), il fournit Paris en eau, pour un trajet de quelque 110 km[3].
Pont sur la Vanne à l'extrémité sud de la rue de la République
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 677 mm, avec 11,4 jours de précipitations en janvier et 7,3 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Sens », sur la commune de Sens à 5 km à vol d'oiseau[6], est de 11,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 644,7 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 42,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −22,6 °C, atteinte le [Note 2],[7],[8].
Au , Malay-le-Grand est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle appartient à l'unité urbaine de Sens[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant six communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 4],[12],[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sens, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[13]. Cette aire, qui regroupe 65 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[14],[15].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (47,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (50,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (46,1 %), terres arables (39 %), zones agricoles hétérogènes (8,8 %), zones urbanisées (4,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,8 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Le village de Maslacius subterior est cité en 519[17].
En 1003, le village est désigné sous le nom de Masliacus Major (« grand Malay »).
En 1187, la dénomination de Mâlay-le-Grand devient Malaium Vice-comitis (Mâlay-le-Vicomte) jusqu'à la Révolution. Ce n'est qu'alors que Mâlay-le-Vicomte redevint Mâlay-le-Grand et que le village voisin Mâlay-le-Roi devint Malay-le-Petit.
Histoire
Protohistoire
Des vestiges ont été trouvés lors d'un sondage d'archéologie préventive vers le lieu-dit les Bas Musats[18],[19].
Antiquité
Les vestiges d'un aqueducgallo-romain ont été trouvés en 2014. Abandonné au IIIe siècle, ses matériaux ont été récupérés aux alentours des Musats et il n'en reste là que la partie basse[18]. Appelé l'aqueduc Saint-Philbert, un manuscrit indique qu'il existait déjà en l'an 87, avec une capacité de 23 000 m3 par jour. De nos jours il serait visible seulement sur Mâlay-le-Grand[20].
Le lieu-dit les Pâquis[21] a livré quelques éléments de poterie culinaire de la Tène D2b, produits localement et d'un caractère archaïque marqué ; ils voisinent avec des poteries importées à pâte et engobemicacé de « type Besançon » et des marmites et
couvercles à pâte claire et engobe micacé[22].
Noter aussi la présence de céramiques d’un groupe technique particulier, modelé et dégraissé de particules métalliques, de très bonne qualité. On les trouve dans la zone de la confluence Seine-Yonne et jamais plus au sud que la vallée de l'Yonne ; elles sont datées du IIe siècle[23].
Moyen-Âge
Au VIIe siècle Mâlay est « un domaine royal à 1 lieue de la ville de Sens ». Le palaismérovingien est connu par des événements politiques majeurs, comme une assemblée de gouvernement autour de Clotaire II en 615, ainsi que l'élévation du petit Clovis II à la royauté de Neustrie et Bourgogne en 639[24]. En 657 ou 658 saint Emmon, évêque de Sens, y convoque le concile de Mâlay[25],[Note 6]. En 679 Thierry III y convoque un grand concile judiciaire, auquel participèrent cinq évêques métropolitains. Des traces identifiées avec ce palais ont été mises au jour dans les années 1990. C'était un édifice rectangulaire en dur de près de 300 m2 avec une ou deux salles de plus de 200 m2, détruit vers le Xe siècle[24].
Le lieu-dit la Corvée a livré les restes d'un habitat du XIe siècle, le long de l'aqueduc gallo-romain de Sens. Ils couvrent une surface de plus de 100 m de long sur environ 25 m de large[26].
Époque contemporaine
La commune disposait d'une gare qui se situait sur la ligne de Coolus à Sens, fermée au transport des voyageurs le 2 octobre 1938.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[29].
En 2021, la commune comptait 1 578 habitants[Note 7], en évolution de +1,74 % par rapport à 2015 (Yonne : −2,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
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Galerie
L'église Saint-Martin
La tour-clocher à côté de l'église
Le café de la Vanne.
Boulangerie Quirié
Lieux et monuments
Le château de la Houssaye (fin XVe, remanié aux XVIe et XVIIe siècles) ; la cloche en bronze de sa chapelle, inscription « IHS MARIA Msr FRANCOIS DE BERBIZY CHEVALIER SEIGR DE LA HOUSSAIS MA FAICT FONDRE 1654 », classement au titre d'objet MH .
Les vestiges d'un aqueduc romain vers le lieu-dit la Foucauderie (3,8 km sud-est du bourg[32],[33]) et vers les Bas Musats (voir la section « Histoire > Antiquité »).
La tour carrée du XVIe siècle flanquée de contreforts, attenante à l'église Saint-Martin de style ogival (1865).
↑Le conseil municipal a décidé de faire restaurer le lavoir, autrefois couvert d'un toit en chaume. Voir « Malay-le-Grand : L'ancien lavoir va être restauré », L'Yonne républicaine, (lire en ligne [sur lyonne.fr]) et « Le lavoir municipal en cours de restauration », L'Yonne républicaine, (lire en ligne [sur lyonne.fr], consulté le )..
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Sens comprend une ville-centre et cinq communes de banlieue.
↑Malay-le-Grand est à environ 4 km (1 lieue) du vieux centre de Sens, Malay-le-Petit un peu plus loin à environ 7 km[1]. Il est donc probable que le concile de Malay s'est déroulé à Malay-le-Grand.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Les distances par route entre deux points donnés sont calculées dans le panneau latéral (voir l'onglet en haut à gauche de l'écran) – cliquer sur "itinéraires".
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Michel de la Torre, Yonne : histoire, géographie, nature, arts, Paris, éd. Deslogis-Lacoste, (ISBN2739950896).
↑ a et b[Lamotte et al. 2015] Didier Lamotte, « L'aqueduc romain de Sens et ses abords (Malay-le-Grand, Yonne) (extraits du rapport de diagnostic) - Rue de l’Industrie - RN 60 - Les Bas Musats » (rapport de diagnostic archéologique), INRAP Grand Est sud, (lire en ligne [sur researchgate.net], consulté le ).
↑[Mouton-Venault et al. 2015] Sylvie Mouton-Venault, Anne Ahü-Delor, Daniel Barthèlemy, Sylvie Humbert, F. Barthèlemy, A. Corsiez, C. Hervé, M. Joly et A. Saggese, « Évolution des répertoires de la céramique culinaire en Champagne, Bourgogne et Franche-Comté au cours des cinq premiers siècles de notre ère », Revue archéologique de l’Est, t. 64, no 187 =, (ISSN1760-7264, lire en ligne [pdf, sur journals.openedition.org], consulté le ), p. 165.
↑ a et bJosiane Barbier, Les palais francs avant Charlemagne, t. Les Carolingiens dans le bassin mosan, autour des palais de Herstal et de Jupille, Namur, Les dossiers de l’Institut du patrimoine wallon, 27, , 19-28 p., PDF (lire en ligne), p. 25-26.
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↑[Perrugot 1995] Didier Perrugot, « Malay-le-Grand (Yonne). La Corvée », Archéologie médiévale, no 25, , p. 208 (lire en ligne [sur persee], consulté le ).
↑Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 27 décembre 2013.
↑« Portrait : le chercheur Didier Perrugot a découvert un aqueduc gallo-romain », L'Yonne républicaine, (lire en ligne [sur lyonne.fr], consulté le ).