La faiblesse de leurs pattes, la taille de leurs ailes et le fait qu'on ne les voit qu'en vol ont contribué à répandre la croyance selon laquelle ils ne peuvent s'envoler une fois à terre. En réalité, seul un oiseau malade ou blessé est incapable de s'envoler[1].
Le martinet est capable de rester en vol pendant une très longue durée. Une étude de la station ornithologique suisse de Sempach a enregistré un spécimen qui est resté plus de six mois sans se poser[2]. Le martinet noir (Apus apus) peut quant à lui voler plus de 99 % du temps en dehors des périodes de reproduction, ce qui peut représenter un vol continu de dix mois[3].
En France, trois espèces présentes sur le territoire disposent de ce nom vernaculaire :
Le martinet noir (Apus apus), l'espèce la plus commune, visible dans toute l'Europe.
Le martinet pâle (Apus pallidus), se trouvant à l'extrême sud de la France et de l'Europe.
Le martinet à ventre blanc (Apus melba), de l'Europe méridionale, est visible dans les régions montagneuses et dans les villes.
Ces espèces sont protégées en France et en Suisse.
Autrefois, les martins-pêcheurs étaient appelés martinet pescheur[4]. Il en est de même pour les martins chasseurs. La confusion s'est également produite en anglais à partir du normand puisque les martins y sont des hirondelles. À noter qu'en catalan, le terme martinet désigne les échassiers du genre Nycticorax dont fait partie le bihoreau gris.
Alimentation
Les martinets ne se nourrissent qu'en vol[5]. Le régime alimentaire des martinets est presque exclusivement composé d'insectes volants[6].
Pressions, état des populations
Comme tous les insectivores, le martinet subit l'impact de l'usage croissant des insecticides, qui déciment une partie de ses proies et qui peuvent poser des problèmes de bioaccumulation dans le réseau trophique.
Cinquante ans après la publication (en 1962) par Rachel Carson de son livre Printemps silencieux (Silent Spring) accusant le DDT d'être cancérigène et reprotoxique (il empêche la bonne reproduction des oiseaux en amincissant la coquille de leurs œufs[7]), une étude d'histoire environnementale a analysé au Canada une couche de guano de martinets accumulé dans un dortoir utilisé par ces oiseaux de 1940 à nos jours, prouvant que le DDT a effectivement eu un impact considérable sur les oiseaux insectivores en général et sur les martinets en particulier, en détruisant un grand nombre des insectes dont ils se nourrissent (coléoptères notamment, leurs proies les plus grosses et nourrissantes) [8],[9].
En Ontario où s'est faite cette étude, la population de martinets a chuté de plus de 90 % en quelques décennies.
↑(en) Anders Hedenström, Gabriel Norevik, Kajsa Warfvinge et Arne Andersson, « Annual 10-Month Aerial Life Phase in the Common Swift Apus apus », Current Biology, vol. 26, no 22, , p. 3066–3070 (ISSN0960-9822, DOI10.1016/j.cub.2016.09.014, lire en ligne, consulté le )
↑Samia Daoudi, Jean-Francois Voisin et Salaheddine Doumandji,, « Spectre alimentaire d'une colonie suburbaine de l'hirondelle de fenêtre Delichon urbica linné, 1758 (aves, hirundinidés) en Algérie », Revue d'écologie, (ISSN2429-6422, lire en ligne, consulté le )
↑(en) R. Miniero & al. (2008), The use of common swift (Apus apus), an aerial feeder bird, as a bioindicator of persistent organic microcontaminants ; Istituto superiore di sanita, Roma ; vol.44, no 2, p. 187-194 (http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=20519654 résumé avec cat.inist]
Annexes
Bibliographie
Bernard Genton, Marcel S. Jacquat, Martinet noir: entre ciel et terre (Cahiers du Musée d'histoire naturelle de La Chaux-de-Fonds, n° 15), Éditions de la Girafe, La Chaux-de-Fonds 2014, 191 p.
Liens externes
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