Installée à Chicago alors qu'elle n'a que six ans, Mary Garden bénéficie de l'aide d'une famille riche pour le financement de ses études musicales à Paris[1].
Elle crée ensuite le rôle de Diane dans La Fille de Tabarin de Gabriel Pierné. Malgré le peu de représentations, elle obtint un succès personnel non négligeable.
En 1907, elle retourne aux États-Unis, à New-York, dans la compagnie d'Oscar Hammerstein I (Manhattan Opera) et elle s'y illustre dans le répertoire français. Lorsque cet opéra ferme, elle s'installe à Chicago où elle acquiert une grande célébrité.
Elle incarne avec le même succès la voluptueuse et cruelle Salomé de Richard Strauss le [4] en interprétant la danse des sept voiles jusqu'à la nudité totale[6]. Elle excelle dans le répertoire français dont elle possède parfaitement la langue. Elle joue notamment dans Manon et Thaïs (Jules Massenet), La traviata (Giuseppe Verdi).
En 1915, elle joue Tosca dans l'opéra homonyme de Giacomo Puccini à l'Opéra-Comique. Elle donne la réplique à Jean Périer (Scarpia). L'interprétation de Mary Garden a eu un bon succès, autant pour ses qualités vocales que pour son jeu d'actrice et sa tenue[8]. On la dit glaciale, autocentrée, calculatrice, ambitieuse, tout en contrôle et en confiance en elle-même[1].
Elle interprète le rôle-titre lors de la première new-yorkaise de l'opéra de Jules MassenetCléopâtre le , dont elle avait aussi chanté Thaïs. Elle incarne la pécheresse dans le film muet américain de 1917 Thaïs(en).
En janvier 1921, elle est la directrice artistique du Chicago Opera Association. Elle dépense une fortune pour la création de L'Amour des trois oranges de Prokofiev et impose la version en français. Le rôle de Léandre est interprété par le grand Hector Dufranne.
Elle revint à ses emplois de prima donna et fait ses adieux à la scène à Chicago en 1931 dans Carmen[4], rôle qui ne lui convenait pas, puis donne des récitals très rémunérateurs jusqu’en 1934, y compris à Paris.
Entre 1949 et 1955, elle consacre son temps à des conférences sur Claude Debussy. Elle tourne dans deux films muets, dont un Thaïs pour lequel elle aurait touché 125 000$[1].
Elle a écrit plusieurs livres, dont L'Envers du décor et Souvenirs de Mélisande.
En 1909, la filiale américaine des parfums Rigaud signe avec Mary Garden le lancement d'une ligne de parfums et de soins cosmétiques à son nom. Une vingtaine de produits seront édités et vendus jusqu’à la fin des années 1920.
La cantatrice avait précédemment signé avec la firme McLean Perfumes (Detroit) en 1904, mais choisira de rompre son contrat[11].
Discographie
De nombreux airs séparés ont été enregistrés en 78 tours. Il n'y a pas d'intégrale et les albums disponibles en CD ne sont pas nombreux.
I grandi della lirica, Scala
Debussy, mélodies, Références, EMI 1988
Mary Garden, SARL, 2007
Références
↑ abc et d(en) Rupert Christiansen, Prima Donna, Penguin, p. 276