Mauvezin est une commune rurale qui compte 2 239 habitants en 2021. Ses habitants sont appelés les Mauvezinois ou Mauvezinoises.
Frontière entre l'Aquitaine et la Narbonnaise, place forte implantée sur un site escarpé, Mauvezin dès le XIIIe siècle se dote de la structure qui la caractérise aujourd'hui : la haute ville (place de la Libération) et la basse ville.
La commune est dans le bassin de la Garonne, au sein du bassin hydrographiqueAdour-Garonne[3]. Elle est drainée par la Gimone, l'Arrats, le ruisseau de la Barage, un bras de la Gimone, le ruisseau de la Bourdette, le ruisseau de la Peyrette, le ruisseau de Laragnon, le ruisseau de la Toupate, le ruisseau de Lugat, le ruisseau d'en Galin, le ruisseau d'en Riestes, le ruisseau d'en Sorbère, le ruisseau des Mouliès, et par divers petits cours d'eau, qui constituent un réseau hydrographique de 34 km de longueur totale[4],[Carte 1].
La Gimone, d'une longueur totale de 135,7 km, prend sa source dans la commune de Saint-Loup-en-Comminges et s'écoule du sud-ouest vers le nord-est. Elle traverse la commune et se jette dans la Garonne à Castelferrus, après avoir traversé 54 communes[5].
L'Arrats, d'une longueur totale de 162,1 km, prend sa source dans la commune de Lannemezan et s'écoule vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans la Garonne à Saint-Loup, après avoir traversé 66 communes[6].
En 2010, le climat de la commune est de type climat du Bassin du Sud-Ouest, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[7]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 712 mm, avec 9,7 jours de précipitations en janvier et 5,8 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sainte-Anne à 7 km à vol d'oiseau[9], est de 13,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 676,2 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Milieux naturels et biodiversité
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 1[Note 1] sont recensées sur la commune[13] :
les « prairies humides de la Gimone à Touget » (180 ha), couvrant 4 communes du département[14], et
les « prairies humides de l'Arrats à Mauvezin » (96 ha), couvrant 2 communes du département[15]
et deux ZNIEFF de type 2[Note 2],[13] :
Au , Mauvezin est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1].
Elle est située hors unité urbaine[I 2] et hors attraction des villes[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (96,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (76,8 %), zones agricoles hétérogènes (17,2 %), zones urbanisées (3,3 %), forêts (1,4 %), prairies (1,3 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Arrats et la Gimone. La cartographie des zones inondables en ex-Midi-Pyrénées réalisée dans le cadre du XIeContrat de plan État-région, visant à informer les citoyens et les décideurs sur le risque d’inondation, est accessible sur le site de la DREAL Occitanie[21]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1999, 2009, 2014, 2018 et 2020[22],[19].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Mauvezin.
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (94,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 076 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1 065 sont en aléa moyen ou fort, soit 99 %, à comparer aux 93 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[23],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[24].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1992, 1993, 1998, 1999, 2003, 2012 et 2016 et par des mouvements de terrain en 1999[19].
Risques technologiques
La commune est en outre située en aval du barrage de la Gimone, un ouvrage de classe A[Note 3] disposant d'une retenue de 25 millions de mètres cubes. La fiche réflexe du PPI définit le temps d'arrivée de l'onde et la zone d'accueil selon la position des habitants concernés par rapport à la Gimone (rive droite ou gauche)[26],[27]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[28],[27].
Toponymie
Son ancienne forteresse, redoutée des alentours lui valut son nom de « Mauvais voisin » (en gasconmau vesin). Une autre interprétation du nom Malvesin (à partir des travaux du professeur A. Nouvel) permet de dire que mal signifie « hauteur ».
Histoire
Mauvezin fut la capitale du Fézensaguet. Ce territoire démembré du comté de Fezenzac vers 920, devint la vicomté de Fredelon, troisième fils de Guillaume Garsie en 940. Il s'étendait des portes de Saint-Clar et de Fleurance jusqu'aux environs d'Auch et de L'Isle-Jourdain.
En 1275, les habitants reçurent une charte de coutumes et de libertés, octroyées par Géraud V. En 1472, le Fézensaguet fut intégré par Louis XI dans le domaine royal. Au début du XVIe siècle, il fut donné au duc d'Alençon et reprit son autonomie. Marguerite d'Angoulême reçut confirmation de cette donation au moment de son remariage avec Henri d'Albret, roi de Navarre.
Jeanne d'Albret, mère du futur Henri IV, vicomtesse du Fézensaguet, favorisa le développement de la Réforme protestante. À cette époque, Mauvezin était qualifiée de « Petite Genève ».
Henri de Navarre vint assez souvent à Mauvezin, notamment en 1576 : il s'empare de la ville ; les troupes causèrent quelques désordres ; les catholiques durent quitter les lieux.
Mauvezin connut les guerres de Religion et leurs conséquences : querelles, violences, saccages, combats.. Le couvent et l'église furent en partie détruits.
Louis XIII s'est efforcé d'établir le pouvoir absolu. Ses troupes ont investi les places fortes protestantes dont Mauvezin. La ville fit soumission en 1621. Le duc de Mayenne désarma le château et des murailles. En 1789, la Révolution, la disette et la « Grande Peur » marquèrent la cité.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[39].
En 2021, la commune comptait 2 239 habitants[Note 4], en augmentation de 4,19 % par rapport à 2015 (Gers : +0,79 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
J.E.M. Mauvezin : les Journées Économiques de Pâques avec « Bonjour les Antiquaires », les concerts de gospels, la foire aux produits régionaux, la randonnée de l'Omelette mauvezinoise, les expositions et la fête foraine.
La Fête de l'Ail : le lundi après le , la journée est animée, la veille par la randonnée cyclotouriste de l'ail, et le jour même par l'élection de la Reine de l'Ail et par le bal populaire.
Rondes des foies gras, chaque année le deuxième dimanche d'octobre, parcours de 25 km à effectuer soit en course à pied en individuel soit en couple course à pied + VTT. Cette course présente la particularité d'offrir des ravitaillements au foie gras dans les sept fermes productrices du parcours.
Cinéma tous les mardis, vendredis et dimanches. En été séances les mardis, jeudis et dimanches.
Fête locale et patronale le dernier dimanche de septembre, avec bal, course cycliste et fête foraine, organisée par le comité des fêtes (fête de la Saint-Michel) et concert d'orgues.
La collecte et le traitement des déchets des ménages et des déchets assimilés ainsi que la protection et la mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre du SICTOM EST[49].
Économie
Revenus
En 2018 (données Insee publiées en ), la commune compte 1 038 ménages fiscaux[Note 5], regroupant 2 044 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 20 540 €[I 5] (20 820 € dans le département[I 6]). 42 % des ménages fiscaux sont imposés[Note 6] (43,9 % dans le département).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 1 154 personnes, parmi lesquelles on compte 79,4 % d'actifs (71,8 % ayant un emploi et 7,6 % de chômeurs) et 20,6 % d'inactifs[Note 7],[I 7]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et département, alors qu'en 2008 il était supérieur à celui du département et inférieur à celui de la France.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 10]. Elle compte 908 emplois en 2018, contre 873 en 2013 et 790 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 851, soit un indicateur de concentration d'emploi de 106,7 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 50,6 %[I 11].
Sur ces 851 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 321 travaillent dans la commune, soit 38 % des habitants[I 12]. Pour se rendre au travail, 86 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 0,7 % les transports en commun, 9,3 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 4 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 13].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
223 établissements[Note 8] sont implantés à Mauvezin au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 9],[I 14].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
223
100 %
(100 %)
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
21
9,4 %
(12,3 %)
Construction
25
11,2 %
(14,6 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
64
28,7 %
(27,7 %)
Information et communication
5
2,2 %
(1,8 %)
Activités financières et d'assurance
7
3,1 %
(3,5 %)
Activités immobilières
11
4,9 %
(5,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
23
10,3 %
(14,4 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
44
19,7 %
(12,3 %)
Autres activités de services
23
10,3 %
(8,3 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 28,7 % du nombre total d'établissements de la commune (64 sur les 223 entreprises implantées à Mauvezin), contre 27,7 % au niveau départemental[I 15].
Entreprises et commerces
Les cinq entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d'affaires en 2020 sont[50] :
NTD France, fabrication de structures métalliques et de parties de structures (27 893 k€) ;
Gascodis, supermarchés (16 672 k€) ;
Profils Minces Ouest Par Abreviation Pmo, profilage à froid par formage ou pliage (5 985 k€) ;
NTD Montage, construction d'autres bâtiments (4 378 k€) ;
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 97 lors du recensement agricole de 1988[Note 12] à 59 en 2000 puis à 46 en 2010[53] et enfin à 35 en 2020[Carte 6], soit une baisse de 64 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 51 % de ses exploitations[54],[Carte 7]. La surface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de 3 116 ha en 1988 à 2 609 ha en 2020[Carte 8]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 32 à 75 ha[53].
Culture locale et patrimoine
La place de la Libération et mairie - vue aérienne.
La place de la Libération est le cœur de la bastide. Le Trépadé, qui forme un bel ensemble architectural, est bordé de maisons anciennes à arcades où l'on remarque la poste, Maison Henri IV de style gascon du XVIe siècle, la Mairie, belle construction de pierre du XIXe siècle et la Halle, imposant monument aux piliers soutenant une magnifique charpente couverte en tuile.
L'église, ruinée par les Guerres de religion, a été reconstruite en partie, en 1829. À l'intérieur, on peut admirer des stalles gothiques du XVe siècle en provenance de l'église de Barran (Gers), un baldaquin et un orgue de 14 jeux.
L'église Saint-Michel. Son clocher est Classé MH (1930)[56]. Le clocher gothique date du XIIIe siècle, il a été construit avec des étages octogonaux et des puissants contreforts.
La Tour Jeanne-d'Albret : C'est une Tour carrée du XIVe siècle, de style austère et dépouillé, qui domine la basse ville.
Le Temple protestant unie de France : Le temple du XVIIe siècle fut rasé en 1684 lors des guerres de Religion. Il fut reconstruit au XIXe siècle et récemment restauré.
Georges Courtès (dir.), Communes du département du Gers, vol. II : Arrondissement de Condom, Auch, Société archéologique et historique du Gers, , 469 p. (ISBN2-9505900-7-1, BNF39919209)
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[25].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑La part des ménages fiscaux imposés est le pourcentage des ménages fiscaux qui ont un impôt à acquitter au titre de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. L'impôt à acquitter pour un ménage fiscal correspond à la somme des impôts à acquitter par les foyers fiscaux qui le composent.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[52].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )