Michał (Michel en français) Tomaszek est né le à Łękawica (Silésie) près de Żywiec[1] et baptisé une semaine plus tard à la paroisse Saint-Michel. Il reçoit une éducation chrétienne approfondie. Son père meurt en 1969.
Après avoir terminé sa scolarité élémentaire, il entre à l'âge de 15 ans au séminaire des pères franciscains conventuels de Legnica[1]. Il passe brillamment son examen de maturité (équivalent du baccalauréat), puis entre au noviciat de Smardzewice. Il reçoit l'habit le . Après avoir étudié la théologie à Cracovie, il fait sa profession religieuse en 1987. Il est ordonné prêtre le . Par la suite, le frère Michal est envoyé exercer son ministère dans une paroisse de Pieńsk.
Mission au Pérou
Le , il accepte de partir dans la nouvelle mission du Pérou confiée aux franciscains conventuels de la Province de Cracovie dont le centre se trouve dans la petite ville de Pariacoto[1], en pleine montagne, dans le diocèse de Chimbote. Les jeunes Pères Jarosław Wysoczański et Zbigniew Strzałkowski l'ont précédé en . Il assume soigneusement son devoir d'état, menant avec dynamisme son activité pastorale. Il se distingue par sa piété simple envers la Vierge Marie et touche les enfants et la jeunesse par ses dons musicaux, en particulier la guitare et la flûte andine, ou bien une flûte faite de canne à sucre. Malgré les menaces terroristes, il continue sa mission auprès de cette population pauvre, organisant l'école des catéchistes, visitant les habitants des villages dispersés, les Pères étant aidés par des religieuses sud-américaines des Servantes du Sacré-Cœur. Le tout s'effectue selon l'esprit de l'« option préférentielle pour les plus pauvres », tel qu'il fut défini aux conférences de Medellín (1968) et de Puebla (1979)[2]. Tous les jours, la messe est célébrée à 8 heures du matin.
Assassinat
Le , accompagné du Père Zbigniew Strzałkowski, il est enlevé et assassiné[3] d'un coup de fusil dans le cou par des membres du groupe Sentier lumineux[4]. Trois jours plus tard, il est enterré avec son confrère à l'intérieur de l'église paroissiale de Pariacoto. Un petit oratoire de campagne a été érigé sur le lieu du crime près de la rivière à Pueblo Viejo, près du cimetière. Le prêtre italien Alessandro Dordi subit le même sort le suivant.
D'un caractère contemplatif, le bienheureux Michał Tomaszek écrivit à un ami quelques semaines avant sa mort[5] : « Nous ne sommes pas ici pour comprendre le monde, mais pour comprendre quelle est la volonté de Dieu pour nous. Il est question d'être là où nous sommes supposés être. »
Postérité
La chaîne de télévision polonaise Telewizja Polska a réalisé un documentaire en 2015 sur la vie de ces deux jeunes franciscains morts à 30 et 33 ans[6].
↑Extrait de la prière du pape François : « Ô Dieu, Père Éternel, exauce dans Ta Miséricorde la prière que nous élevons à Toi entre le fracas et le désespoir du monde. Nous nous adressons à Toi avec grande espérance, pleins de confiance dans Ton infinie Miséricorde, en nous confiant à l'intercession de Ta Très Sainte Mère, rend-nous forts dans l'exemple des bienheureux martyrs du Pérou, Zbigniew et Michał, que tu as rendus valeureux témoins de l'Évangile, au point qu'ils ont offert leur sang, et demandons le don de la paix et l'éloignement de nous de la plaie du terrorisme. »
(pl) R.P. Joachim Roman Bar OFM Conv. et R.P. Jarosław Wysoczański OFM Conv., Znak miłości w Peru : o życiu dwóch misjonarzy franciszkańskich w Peru i ich męczeństwie, Cracovie, Wydawnictwo OO. Franciszkanów „Bratni Zew”, (ISBN83-86991-05-4).
(pl) Zdzisław Gogola, W peruwiańskie Andy z pokojem i dobrem, Cracovie, Wydawnictwo „Missio-Polonia”, .
(it) Aldo Maria Valli, Fino ai confini della terra : Zbigniew Strzalkowski e Michal Tomaszek martiri francescani in Perù, EMP, , 184 p. (ISBN978-88-250-4179-8).