Michel Boujut a grandi entre deux drames familiaux, insérés dans la tragédie collective des deux guerres mondiales. Celui de son grand-père Maurice, fauché à 26 ans en , et celui de son père Pierre Boujut, prisonnier dans un stalag pendant quatre ans et demi. À la troisième génération, Michel, jeune appelé qui doit partir pour l'Algérie, décide de rompre le cycle infernal du casse-pipe : il désertera[3]. La raison de son adieu aux armes, c'est « le refus, radical, d'une guerre sale faite salement. »
Au lieu de rejoindre son unité, le soldat Boujut Michel arrive à Paris, le , le jour où le monde apprend la mort de Gary Cooper. C'est un signe du destin : en attendant de quitter la France, il se cache pendant quinze jours dans les salles obscures du Quartier latin. Ainsi naît une vocation dont il fera son métier.
Condamné par contumace à dix ans de prison, il se réfugie en Suisse. C'est là qu'il devient journaliste.
Il connaît la notoriété à la télévision en produisant avec Claude Ventura et Anne Andreu pendant dix ans (1982-1992) Cinéma, Cinémas sur Antenne 2, une émission devenue culte pour les cinéphiles, et récompensée par le 7 d'or du Meilleur magazine culturel ou artistique en 1986 et 1991.
Licencié de Charlie Hebdo par le rédacteur en chef Philippe Val, Michel Boujut accuse ce dernier de l'avoir « débarqué comme une planche pourrie », « sans informer préalablement la rédaction mise devant le fait accompli »[4].
Patrick Cabanel, « Michel Boujut », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 418 (ISBN978-2846211901)