La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, anciennement Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, longtemps connue sous l'acronymeMILDT, et depuis 2014[1]MILDECA[2], est un organisme français placé sous l'autorité du Premier ministre qui anime et coordonne les actions de l'État en matière de lutte contre les drogues et les toxicomanies[3], en particulier dans les domaines de l’observation et de la prévention de la toxicomanie, de l'accueil, des soins et de la réinsertion des toxicomanes, de la formation des personnes intervenant dans la lutte contre la drogue et la toxicomanie, de la recherche, de l'information, et de la lutte contre le trafic.
Organisation
Dirigée par un président, Nicolas Prisse (depuis 2017), assisté d’une déléguée, la MILDECA dispose pour son fonctionnement de personnels issus des différents départements ministériels.
Depuis sa création la Mission a été présidée par Nicole Maestracci (1998-2002), par le Dr Didier Jayle (2002-2007), par Étienne Apaire (2007-2012) et, de 2012 à 2017, après une vacance de quelques mois[4],[5],[6] par Danièle Jourdain-Menninger[7].
La nomination, très « sociale »[pas clair], de Danièle Jourdain-Menninger, un moment mise en balance avec celle, plus « sécuritaire »[pas clair], de Frédéric Péchenard, alors Directeur de la Police nationale[8], pourrait correspondre à une inflexion dans l'action de l'institution[9].
Missions
Placée sous l'autorité du Premier ministre, la MILDECA prépare les plans gouvernementaux de lutte contre les drogues et veille à leur application.
Au niveau international et dans le cadre de l’Union Européenne, la MILDECA coordonne, avec le cabinet du Premier ministre, le Secrétariat général des affaires européennes et le ministère chargé des Affaires étrangères, les positions françaises au sein des instances internationales chargées des questions de lutte contre les drogues et les toxicomanies.
Dans les départements, la MILDECA anime et soutient les efforts des partenaires publics dans tous le domaine de la lutte contre les drogues et les toxicomanies. En concertation avec ces acteurs, elle impulse et accompagne des expériences innovantes. Pour ce faire, la MILDECA dispose d’un réseau territorial de chefs de projets nommés au sein du corps préfectoral, dont certains peuvent recourir, si besoin est, à l’expertise de centres de ressources régionaux.
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Le , le Premier ministre a adressé à la présidente de la MILDT la lettre de mission qui fixe les priorités du plan 2013-2015. Cette lettre rappelle la vocation de la MILDECA et définit également les grandes orientations qui devront guider son action.
Privilégier une conception élargie de la prévention s’inscrivant dans une éducation citoyenne et scientifique et intégrant une sensibilisation à l’ensemble des risques dont les influences comportementales liées à Internet et aux réseaux sociaux, notamment chez les jeunes.
Mener une politique volontariste intégrant l’alcool, les médicaments psychotropes et les stupéfiants, tout en prenant en compte la polyconsommation, la pratique du dopage et les addictions sans substance.
En matière de lutte contre le trafic, veiller à une coordination renforcée des actions des ministères régaliens afin de susciter des réponses à la hauteur des enjeux.
Veiller à ce que le fonds de concours géré par la MILDECA[10] fournisse les moyens de mener des actions efficaces pour la lutte contre le trafic et à des actions de prévention qu’il conviendra de développer.
Aider à promouvoir le développement de la recherche multidisciplinaire, médicale et en sciences humaines et sociales au sein des établissements et organismes de recherche, afin de renforcer son rôle d’expertise.
Au niveau international, contribuer, avec les ministères concernés, à l’élaboration de la position française en matière de lutte contre les drogues dans les instances internationales et à promouvoir une approche globale et intégrée.
Être une force de proposition quant aux évolutions juridiques nécessaires à l’efficacité de la lutte contre la drogue et les conduites addictives.
Campagne « savoir plus, risquer moins »
Créée en 1999, la collection de livrets Drogues : savoir plus, risquer moins est réalisée sous la responsabilité éditoriale de la MILDECA en collaboration avec le Comité français d'éducation pour la santé (CFES). De nombreux experts sont sollicités afin de valider l'ensemble des contenus scientifiques qui y sont proposés. Un des principaux reproches fait à cette collection est qu'elle se centre sur les substances et néglige leur usage.
L'ouvrage Drogues et dépendances, le livre d'information n'apparaît plus dans la collection, mais son contenu reste consultable au format PDF sur ce site[11], et est disponible gratuitement sur simple demande auprès de Drogues info service.
Critique
En 2008, Gilles Sainati, membre du Syndicat de la magistrature, critique vivement la MILDT qui selon lui « empêcherait l'émergence d'un véritable débat et le retour des expériences innovantes de terrain »[12].
↑Sur proposition de Nicole Maestracci, sa première présidente, les compétences de la MILDT s'étendent à d'autres addictions : alcoolisme, tabagisme, consommation de médicaments psychotropes.
↑Danièle Jourdain-Menninger, née à Poitiers (Vienne) le , est enseignante de profession. Titulaire d’une maîtrise et d’un DEA d’histoire contemporaine, elle est professeure certifiée d’histoire et de géographie. Elle commence sa carrière en collège dans le Pas-de-Calais et poursuit en Seine-Saint-Denis avant de passer le concours de l’École nationale d’administration (ENA), promotion Louise Michel, 1984. Elle est ensuite membre de plusieurs cabinets ministériels : conseillère technique auprès de Claude Évin, ministre des Affaires sociales, directrice de cabinet de Véronique Neiertz, secrétaire d'État des Droits des femmes, directrice de cabinet adjointe de Bernard Kouchner, ministre de la Santé, conseillère technique (social, santé, droits des femmes, vie associative) de Lionel Jospin, Premier ministre, de 1997 à 2002, Inspectrice générale des affaires sociales, elle est également professeure associée à l’Université. Elle est auditrice de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) en 1995 et de l'Institute of International Studies in Japan en 1997, ainsi que conseillère spéciale du président de la MGEN (Mutuelle générale de l'éducation nationale).
↑« Cette absence totale d'innovation en matière de lutte contre la toxicomanie résulte aussi du caractère frileux et démagogue des politiques successives qui ont été mises en place. La Mission interministérielle de luttes contre les dépendances et toxicomanies (MILDT) y contribue grandement : organe qui maîtrise la répartition de la majorité des budgets, elle répond à une commande politique empêchant l'émergence d'un véritable débat et le retour des expériences innovantes de terrain. Il faudra un jour se poser la question de la responsabilité de ce type de structure dans ce gâchis humain. » Gilles Sainati Fouilles dans les établissements scolaires, images d'un échec de la lutte contre la toxicomanie sur Mediapart. .