Nicolas Demorand est le fils de Jacques Demorand, diplomate, et de Jacqueline Bouaniche, femme au foyer, et le frère cadet du critique gastronomiqueSébastien Demorand (1969-2020).
Le jeune Demorand grandit dans « un monde laïc et juif, mais d'un judaïsme intellectuel, culturel et sensuel qui passe beaucoup par la table », puis vit au Canada, aux États-Unis, au Japon, en Belgique et au Maroc. Il suit ses études à Tokyo, Bruxelles, Rabat (lycée Descartes) et Paris (lycée Lakanal).
Pendant ce temps, à la télévision, de à , il anime la tranche 18 heures-20 heures sur la chaîne d'information en continu I-Télé, en duo avec Maya Lauqué[6],[7].
Il arrête la matinale de France Inter en [10] dans un contexte de polémique autour du nouveau directeur de la station publique Philippe Val, et quitte finalement la station à la surprise générale[11],[12], après treize années passées à Radio France. Il sera remplacé par Patrick Cohen[12].
2010-2011 : bref passage à Europe 1
À partir de la rentrée médiatique 2010, Nicolas Demorand prend les commandes de la tranche 18 h - 20 h sur Europe 1[11],[12]. Dans cette nouvelle plage horaire sur cette station, il conserve une interview en direct avec un invité. Néanmoins, il quitte Europe 1 le alors que ses audiences sont jugées décevantes, en laissant son siège à Nicolas Poincaré pour rejoindre Libération[13].
2011-2014 : Libération, RTL, Canal+
À compter du , il succède à Laurent Joffrin à la codirection du journal Libération aux côtés de Nathalie Collin, coprésidente du quotidien depuis 2009. Il est approuvé par les salariés avec 118 voix pour et 90 contre, soit 56,7 % contre 43,3 % sachant qu'il lui en fallait au moins 34 %[14],[15].
Une de ses premières décisions est de mettre fin à quatre déclinaisons locales, les « Libévilles » de Lille, Strasbourg, Rennes et Orléans[16].
Soutenu par les actionnaires, il sera rapidement contesté en interne[15].
Dès , le personnel de Libération vote une motion de défiance à 78 % en lui reprochant son « isolement », son absence et son management[17].
En , la Société civile du personnel de Libération dénonce une « ligne éditoriale racoleuse, attitude autocrate de leur chef » et une « greffe [qui] n'a pas pris »[18].
Le , le journal déclare, en page 11, sa condamnation au titre de directeur de publication et portant la responsabilité d'avoir diffamé publiquement l'association Macaq ainsi que son directeur Julien Boucher, par la publication d'un article de Willy Le Devin, titré « Le juteux marché des squats de Macaq »[19].
La rédaction lui reproche de cumuler la direction de la rédaction et la présidence du directoire, fonction qu'il abandonne le au profit de Fabrice Rousselot. Les journalistes lui reprochent également les « unes racoleuses », comme « Casse-toi riche con ! » adressée le à Bernard Arnault, puis celle du , « Une possible affaire Fabius », relayant une rumeur à propos d’un compte en Suisse de Laurent Fabius, démentie quelques jours plus tard[15],[20].
Financièrement, après un bond de 9,5 % sur un an grâce à la campagne présidentielle de 2012, les ventes chutent de 15 % en deux ans, notamment la vente au numéro qui s'effondre de près de 30 %[15]. Le plan d'économie de trois à quatre millions d'euros proposé par Nicolas Demorand à la demande des actionnaires du journal, comprenant la révision des accords sociaux des journalistes, est accueilli à 89,9 % par une motion de défiance le [15],[21].
Le , les salariés lancent une grève de 24 heures et demandent pour la troisième fois le départ de Nicolas Demorand, et du coprésident du directoire Philippe Nicolas. Ils s'opposent le lendemain à la publication d'un texte en soutien au projet des actionnaires de diversifier l'entreprise en s'appuyant sur sa marque et y répondent le par une une déclarant : « Nous sommes un journal. Pas un restaurant, pas un réseau social, pas un espace culturel, pas un plateau télé, pas un bar, pas un incubateur de start-up[15]. »
Le , Nicolas Demorand annonce sa démission dans une interview au journal Le Monde[22].
Durant son mandat à Libération, il poursuit ses participations dans divers médias : chroniqueur sur RTL dans l'émission On refait le monde et la matinale à la rentrée 2011[23], puis dans l'émission Le Supplément sur Canal+ à la rentrée 2012[24].
Depuis 2014 : France Inter et France 3
Il est de retour sur France Inter à la rentrée 2014, alors même que la direction de la radio publique vient de changer, et que Frédéric Schlesinger, son ancien directeur à France Inter, est désormais directeur délégué aux antennes et aux programmes de Radio France.
Tous les soirs de 18 h 15 à 19 heures il anime Un jour dans le monde[25], un magazine d'actualité internationale rappelant Et pourtant elle tourne, émission que présentait à la même heure entre 2006 et 2010 Jean-Marc Four, désormais directeur de la rédaction de la station.
Durant l'été 2015, il présente Homo Numéricus le dimanche entre 13 h 20 et 14 heures, émission consacrée au monde numérique[26].
À la rentrée 2015, à la suite des bonnes audiences de son émission et au départ d'Hélène Jouan pour la revue de presse, il présente toute la tranche 18 heures-20 heures du lundi au jeudi avec Mickaël Thébault en reprenant également la présentation du mythiqueLe téléphone sonne[27].
Le , lors de l'émission Le téléphone sonne et d'un débat face au président du syndicat national des audioprothésistes, il annonce être victime de troubles de l'audition[28].
À la rentrée 2016, il présente l'émission politique Agora à la place de Stéphane Paoli, tous les dimanches de 12 heures à 14 heures[29]. D'autre part, à la rentrée 2016, il présente aussi un magazine culturel, Drôle d'endroit pour une rencontre sur France 3, le vendredi[30].
À la rentrée de , il reprend Le 7/9 devenu Le 7/9.30 en 2022 puis Le 7/10 en 2023 avec Léa Salamé, à la suite du départ de Patrick Cohen[31].
Les Inrockuptibles lui consacrent à cette occasion leur une, sous le titre « Morning Star » en faisant le « portrait d'un intello geek, stakhanoviste du micro et grand bâtisseur d'audience »[32].
Le , le ministre de l'Écologie Nicolas Hulot annonce sa démission du gouvernement en direct sur le plateau de la matinale qu'il présente[33]. Lui et sa co-présentatrice, Léa Salamé, sont critiqués pour avoir diffusé une vidéo d'auto-congratulations sur le site web de France Inter quelques minutes après l'annonce de la démission[34].
Nicolas Demorand est une cible récurrente du site web de critique des médias Acrimed qui lui reproche ses interviews qualifiées de « méprisantes » et évitant le fond du sujet[35],[36], sa tendance à remettre en cause le pluralisme politique et l’égalité du temps de parole[37],[38],[39], sa participation à l’unanimité des médias en faveur du « oui » au référendum sur la constitution européenne de 2005[40],[41], sa complaisance avec Bernard-Henri Lévy[42],[43], ou encore sa « fausse impertinence »[44].
En 2013 dans son livre La Récréation, Frédéric Mitterrand fait un portrait à charge du journaliste à l'issue duquel il lui promet un destin de « vieux con faussement progressiste » (p. 650).
« Par jugement du 21 février 2013, le tribunal de grande instance de PARIS (chambre correctionnelle de la presse) a condamné Nicolas DEMORAND, directeur de publication du journal [LIBÉRATION], pour avoir diffamé publiquement l'association LES MACAQ TROUBADOURS (MOUVEMENT D'ANIMATION CULTURELLE ET ARTISTIQUE DE QUARTIER) et Julien BOUCHER, en publiant, dans l'édition du 18 août 2011, un article intitulé "Le juteux marché des squats de Macaq", imputant à la première le détournement de subventions et au second le détournement de fonds de l'association à des fins personnelles. »
↑« Nicolas Hulot : "Je prends la décision de quitter le gouvernement" », France Inter, (lire en ligne, consulté le ).
↑« «Allô la Terre» : Léa Salamé et Nicolas Demorand appelés à la raison après leur interview de Nicolas Hulot », tvmag.lefigaro.fr, (lire en ligne, consulté le ).