Nicolas Luckner, né à Cham, en Bavière, le et mort guillotiné à Paris le , est un militaire français d’origine allemande.
Biographie
Fils de Samuel Luckner, aubergiste, maître brasseur et marchand de houblon, conseiller municipal et trésorier de Cham en Bavière, et de Maria Franziska, née Billig, Nikolaus Luckner grandit dans la ville maternelle de Kötzting après le décès de son père en 1730. Il suit les cours des Jésuites à Passau, puis sert différentes armées : Bavière, Hanovre, Hollande. Il commande des hussards lors de la guerre de Sept Ans, dans l'armée de Frédéric II le Grand. Il ne tarde pas à se signaler par son courage et ses talents. La valeur qu'il montre à Rossbach et pendant toute la guerre de Sept Ans fixe sur lui l'attention du cabinet de Versailles, qui lui fait des propositions.
Il se montre favorable aux idées nouvelles dès le début de la Révolution française, et il envoie son serment de fidélité à l'Assemblée en , depuis la Lorraine où il a un commandement. Il reçoit le bâton de maréchal de France le . Le , Narbonne, ministre de la Guerre, le présente ainsi à l'Assemblée nationale : « Luckner a le cœur plus français que l'accent ». Il se voit confier le commandement de l'armée du Rhin de à , puis de l'armée du Nord de mai à : il prend la ville de Menin le , celles de Courtrai et d'Ypres le , mais il est obligé de se replier sur Valenciennes, n'ayant pas été soutenu.
C'est à lui que Rouget de Lisle dédia, en , son célèbre Chant de guerre pour l'armée du Rhin, autrement nommé, par la suite, la Marseillaise[1].
Il accompagne La Fayette à Paris en juillet pour manifester sa sympathie à Louis XVI. Il perd toute sa popularité et il est regardé comme suspect après le 10 août (arrestation de Louis XVI).
Le il est attaqué par 22 000 Autrichiens, qu'il écrase du feu de ses batteries, puis le il résiste courageusement, au combat de Fontoy. Il est néanmoins rappelé et relégué dans un commandement secondaire à Châlons-sur-Marne. De plus, il est appelé à la barre de la Convention pour y rendre compte de sa conduite. Il proteste de son dévouement à la France et n'en reçoit pas moins l'ordre de ne point s'éloigner de Paris.