Norman Lindsay est né à Creswick, dans l'État de Victoria, au sud-est de l'Australie, fils du chirurgien d'origine anglo-irlandaise Robert Charles William Alexander Lindsay (1843–1915) et de Jane Elizabeth Williams (1848–1932), qui eurent dix enfants. Norman est leur cinquième enfant. Son plus jeune frère Daryl (1889-1976), devient peintre.
En 1895, Lindsay part pour Melbourne et travaille pour un petit journal local, avec son frère aîné, Lionel (1874-1961), expérience qu'il décrira dans Rooms and Houses (1968). Il épouse Catherine (Kate) Agatha Parkinson, le 23 mai 1900. Son premier fils, Jack, naît en octobre ; il partira pour Londres et y créera une maison d'édition, Fanfrolico Press[1]. Son autre fils, Philip (1906-1958), deviendra écrivain. Le couple divorce en 1918.
Dans l'intervalle, en 1909, Norman entreprend un voyage en Europe. À Naples, il commence une série de dessins d'après le Satyricon. Il retourne en Australie en 1911. Il publie son premier roman, A Curate in Bohemia en 1913, illustré de ses propres dessins. La Première Guerre mondiale le marque profondément. Il contribue à l'effort de guerre en produisant une série d'affiches de propagande. Au sortir de la guerre, il publie The Magic Pudding, qui devient l'un des livres pour enfants le plus populaire de la littérature australienne.
Boxeur en amateur, il pratiqua ce sport toute sa vie durant, initié par l'un de ses modèles[2],[3].
En 1920, il épouse en secondes noces Rose Soady (1885-1978), ancien mannequin, qui fut son agent artistique et l'éditrice de toutes ses estampes. Le couple a deux filles, Jane et Helen.
En avril 1925, il expose aux Leicester Galleries de Londres des aquarelles et des eaux-fortes dont se fait l'écho la presse européenne[4].
Trois de ses romans, Readheap (1930), The Cautious Amorist (1932) et Age of Consent (1938) ont été interdits de publication en Australie pour indécence, respectivement, jusqu'en 1953, 1958 et 1962[5].
Lindsay devient dès 1914, un contributeur régulier de The Bulletin, ses illustrations y exprimant des opinions politiques indépendantistes, républicaines, et anti-communistes, et sur le plan artistique, un net rejet des avant-gardes.
Poète et ami de poètes comme Henry Lawson, il fréquente un cercle comprenant Kenneth Slessor, Francis Webb et Hugh McCrae. Dans les années 1920-1930, son fils Jack, devenu éditeur à Londres, lui commande de nombreuses illustrations[6].
En tant que peintre et sculpteur, il produit principalement des nus. Il est connu dès 1913 par un effet de scandale, lorsqu'il présente à Melbourne, dans un salon officiel, The Crucifixion of Venus[7]. Ces travaux, parfois associés à ses écrits, sont jugés indécents ou choquants, voire « dégénérés » et subversifs, et fortement contestés par une partie des critiques d'art australiens et britanniques, et des associations comme la Woman's Christian Temperance Union, à partir des années 1920-1930[8]. Cet aspect de sa vie a fait l'objet d'un film, Sirènes, en 1994.
Il vécut les trente dernières années de sa vie à Springwood, situé près de Faulconbridge, au cœur des Blue Mountains (Nouvelle-Galles du Sud) : la maison et les jardins sont désormais une galerie et un musée en son hommage, gérés par la National Trust of Australia[9].
Galerie
God Bless Dear Daddy..., affiche lithographiée, vers 1915.
Lindsay a produit un important corpus comprenant des dessins, des aquarelles, des huiles sur toile, des gravures, des sculptures. Le gros de sa production va des années 1920 jusqu'à sa mort.
1972 : l'Australian Broadcasting Commission (ABC) produit cinq téléfilms adaptés de Redheap, The Cousin from Fiji, Halfway to Nowhere, A Curate in Bohemia, et Dust or Polish.
2011 : The Magic Pudding, téléfilm produit par ABC.
↑Comœdia, Paris, 27 avril 1925, p. 1 — sur Retronews.
↑(en) John Baxter, Carnal Knowledge: Baxter's Concise Encyclopedia of Modern Sex, Londres, HarperCollins, 2009, p. 4, 140 — sur Archive.org.
↑(en) Jack Lindsay, « A graeco-roman Australian utopia. For the centenary of Norman Lindsay (1879–1969) », in: Australian Journal of Art, 2 (1980), p. 41–46.