Celle de Philon de Larissa (douzième scolarque en -110) et de Charmadas, la quatrième Académie, néo-dogmatique
Celle d'Antiochos d'Ascalon (treizième et dernier scolarque en -85), la cinquième Académie, éclectique.
Cicéron[2] n'en distingue que deux : celle de Platon et celle d'Arcésilas, l'Ancienne et la Nouvelle. Selon lui, l'Ancienne Académie n'ajouta rien à l'enseignement de Platon et se borna à exposer sa philosophie suivant une division en trois parties indiquée par le maître. Au moment où la Nouvelle Académie se constitue, l'épicurisme et le stoïcisme sont déjà bien installés et s'imposent comme philosophies dominantes dans le monde hellénistique.
Spécificité de la Nouvelle Académie
Le renouveau de l'Académie est une sorte de révolution : le caractère achevé de l'œuvre platonicienne est remis en cause, et la vérité doit de nouveau être recherchée. Cet esprit de recherche serait proche du Platon des dialogues aporétiques s'il n'allait en réalité bien plus loin en déclarant qu'on ne trouverait jamais le vrai. La Nouvelle Académie, sous l'impulsion d'Arcésilas, est aussi un retour à la dialectique socratique et à la conscience de l'ignorance qui permet la liberté critique. Pour cette dernière raison, la Nouvelle Académie a pu être considérée comme une suite légitime de l'ancienne.
Quelques textes (cf. Cicéron) font allusion à un enseignement ésotérique de la Nouvelle Académie. L'initiation aux dogmes du maître aurait été réservée à une élite de disciples. Toujours d'après Cicéron, l'enseignement se faisait suivant la raison, c'est-à-dire que les professeurs évitaient de laisser paraître leurs pensées pour que leurs disciples ne suivent pas l'autorité (ut ratione potius quam auctoritate ducantur[3]).
Le scepticisme de la Nouvelle Académie
Elle montre des tendances sceptiques et est souvent difficilement distinguée du pyrrhonnisme :
C'est une question ancienne fort controversée parmi les écrivains grecs que celle de savoir s'il y a une différence entre la Nouvelle Académie et le pyrrhonisme
Pour les pyrrhoniens comme Timon de Phlionte ou Sextus Empiricus, la Nouvelle Académie ne peut être considérée comme sceptique du fait qu'elle affirme dogmatiquement que toute chose est inconnaissable (là où les pyrrhoniens affirment que nous ne pouvons nous déterminer sur la connaissabilité des choses).
Une autre distinction entre les pyrrhoniens et les néo-académiciens vient du fait que ces derniers sont de manière permanente en discussion avec le stoïcisme. Ils le critiquent. Les stoïciens intègrent ces critiques et y répondent. Les néo-académiciens intègrent ces réponses et formulent de nouvelles critiques, etc. Au fil du temps, les thèses de la Nouvelle Académie se rapprochent de plus en plus de celles des stoïciens, là où les pyrrhoniens tentent de maintenir le plus de distance possible avec les dogmatiques.
Carlos Lévy, Cicero Academicus : Recherches sur les Académiques et sur la philosophie cicéronienne, Rome, École française de Rome, coll. « Collection de l'École française de Rome » (no 162), , 697 p. (ISBN2-7283-0254-5, lire en ligne)
Anthony A. Long et David N. Sedley, Les philosophes hellénistiques (1986), trad., Garnier-Flammarion, t. III : Les Académiciens, la renaissance du pyrrhonisme, 1997.