Ernst Otto Fischer découvre en 1962 le tétracyclopentadiényluranium Cp4U, obtemu par réaction entre NaCp avec UCl4 (avec un rendement de 6 %), un composé stable dans l'air à l'état solide, mais pas en solution. Son moment dipolaire nul et une étude par spectroscopie infrarouge ont révélé qu'il s'agissait encore d'un composé sandwich, avec un atome d'uranium au centre d'une géométrie moléculaire tétraédrique. En 1970, Fischer découvre Cp3U.
L'uranocène est l'exemple-type de composé organo-uranien. Même si ses ligands diffèrent (COT contre Cp), il est proche chimiquement du ferrocène. Dans le cas de l'uranocène, les orbitales f de l'uranium interagissent substantiellement avec les cycles aromatiquesCOT, tout comme les orbitales d du fer avec les ligands Cp dans le ferrocène. L'uranocène diffère cependant du ferrocène du fait que ses orbitales frontières (HO et BV) sont centrées sur le métal et non sur les cycles, et du fait que toutes les réactions impliquant le métal résultent souvent au clivage de la liaison ligand-métal(en). Les uranocènes réduisent facilement les composés U(IV) en composés U(III), mais sont sinon plutôt chimiquement inertes.
Un composé proche mais plus réactif que l'uranocène est le composé demi-sandwich (COT)U(BH4)2, obtenu par réaction entre l'uranocène et le borohydrure d'uranium, découvert en 1983 par le groupe de M.J. Ephritikhine. De tels composés réagissent de nombreuses façons, par exemple par alkylation de l'uranium avec un organolithien, ou par conversion en composés sandwich hybrides.
D'autres organo-uraniens sont les uranocènes inversés où un ligand COT est pris en sandwich entre deux atomes d'uranium, ou encore des composés sandwich de l'uranium avec des ligands pentaléniure.
Notes et références
↑D. Seyferth, « Uranocene. The First Member of a New Class of Organometallic Derivatives of the f Elements », Organometallics, vol. 23, no 15, , p. 3562–3583 (DOI10.1021/om0400705)