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Oriole de Baltimore

Icterus galbula

Icterus galbula
Description de cette image, également commentée ci-après
Icterus galbula mâle
Classification COI
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre Passeriformes
Famille Icteridae
Genre Icterus

Espèce

Icterus galbula
(Linnaeus, 1758)

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Répartition géographique

Description de cette image, également commentée ci-après
  • zone de reproduction
  • zone d'hivernage

L'Oriole de Baltimore (Icterus galbula) est une espèce de passereaux de la famille des ictéridés, vivant dans les Amériques. On le reconnaît à son plumage orange, noir et blanc.

Dénomination

L'oriole de Baltimore était anciennement appelée oriole du Nord, lorsqu'on considérait qu'elle formait une seule espèce avec l'Oriole de Bullock[1].

Le terme oriole est issu de l'anglais, et le terme anglais vient lui-même du vieux français oriol qui désigne l'oiseau appelé aujourd'hui Loriot d'Europe (avec lequel l'oriole de Baltimore n'est pas particulièrement reliée). Ce terme vient de la déformation du latin aureolus, signifiant "doré"[2].

L'épithète "de Baltimore" provient de la ressemblance entre le plumage de l'oiseau et les armoiries du baron de Baltimore, qui sont noires et dorées. Il est déjà nommé "Baltimore bird" par les colons du Maryland en 1669 ; il semble qu'il ne prenne le nom d'oriole de Baltimore qu'en 1785, sous la plume de Thomas Pennant, comme traduction du nom latin Oriolus Baltimore proposé par Carl von Linné en 1766[3].

Son nom latin vient du grec ikteros désignant un oiseau de couleur jaune (possiblement le Loriot d'Europe), et du latin galbula qui désignait également un oiseau jaune souvent associé au Loriot d'Europe[4].

Description

L'oriole de Baltimore mesure entre 17 et 20 cm de long, pour un poids de 28 à 42 g ; les mâles sont légèrement plus grands que les femelles[5].

Le mâle possède une tête et un dos noirs et des dessous orange. Ses ailes sont noires avec des barres blanches et orange, et sa queue est orange avec des rayures noires. La femelle peut être distinguée à ses couleurs plus pâles, tendant plus vers le brun olive, le fait que sa tête ne soit pas noire, et que ses ailes soient brunes barrées de blanc[5].

Les juvéniles sont assez variables, mais ressemblent généralement à la femelle[5].

Répartition et habitat

Répartition

L'oriole de Baltimore vit dans une grande partie de l'est de l'Amérique du Nord. On le trouve de la frontière orientale de la Colombie-Britannique à la côte atlantique, et dans le sud du Canada. Aux États-Unis, son aire de reproduction s'arrête à l'ouest du Dakota du Sud, du Kansas et de l'Oklahoma ; on retrouve aussi des populations dans le nord du Montana. Au sud, elle s'arrête légèrement au nord de la côte en Louisiane, Mississippi et Géorgie, et au centre de la Caroline du Nord[6].

Durant l'hiver, on le retrouve en Floride, dans les îles des Caraïbes et en Amérique centrale, de la moitié sud du Mexique au nord de la Colombie et du Venezuela. De petites populations hivernent également en Californie, et plus rarement plus au nord sur les côtes est et ouest des États-Unis[6].

Habitat

L'oriole de Baltimore est un oiseau des zones boisées plutôt ouvertes, préférant les feuillus aux conifères. Il est cependant susceptible d'habiter de nombreux habitats. On peut le retrouver près de l'humain, rarement dans les champs, mais souvent dans les jardins et les parcs[5]. Il fréquente le même type d'habitats durant son hivernage[6] ; au Mexique, on peut l'observer dans les plantations de café[7].

Écologie et comportement

Alimentation

Durant la période de reproduction, l'oriole de Baltimore est essentiellement insectivore ; les chenilles représentent la majeure partie de son alimentation, incluant par exemple la chenille à tente estivale ou la chenille à houppes blanches. Il se nourrit aussi de toutes sortes d'insectes (sauterelles, scarabées, fourmis...), d'araignées et d'escargots. Il peut aussi se nourrir de fruits, notamment les mûres (du mûrier comme de la ronce) ou les amélanches[8].

Dans ses quartiers d'hiver, son régime est similaire, incluant également des graines du genre Olyra, des figues ; il reste très majoritairement insectivore. Durant cette période, il se nourrit plutôt tôt le matin, et éventuellement tard l'après-midi. Il y trouve sa subsistance dans les arbres, ou à proximité de plantes aux fleurs colorées[9].

Reproduction

L'oriole s'y rend au printemps depuis les tropiques pour une visite estivale. La femelle choisit un endroit pour tisser son nid, qu'elle accroche fermement à une croisée dans les branches minces en hauteur d'un arbre, on le distingue des autres nids car il pend sous la branche, quoique parfois il est attaché le long d'un tronc vertical. Les choix d'arbres sont l'orme d'Amérique, les érables et les peupliers. Le territoire environnant sera sous la garde du mâle.

Le nid est constitué de minces fibres tissées ensemble pour former une sorte de tube fermé dans le bas, habituellement 3 à 4 pouces de profondeur avec une petite ouverture de 2 à 3 pouces de large sur le dessus avec une pièce bombée dans le bas, 3 à 4 pouces de diamètre, dans laquelle les œufs reposeront. La femelle arrime le tout haut dans un arbre (jusqu'à 18 m du sol) en accrochant d'abord de longues fibres par-dessus la branche puis, utilisant son bec, elle tisse les fibres de façon. Elle prolonge sa construction, puis forme le fond et le tapisse. Fabriquer ce nid prend environ une semaine, mais si le temps est venteux ou pluvieux, il peut prendre jusqu'à quinze jours.

Les matériaux peuvent inclure de l'herbe, des bandes d'écorce de vigne, de la laine, du crin, ainsi que des matériaux artificiels comme de la cellophane, de la ficelle ou du fil de pêche. La femelle recycle souvent les fibres d'un vieux nid pour en former un nouveau. Le mâle apporte occasionnellement des matériaux, mais n'aidera pas la femelle pour le tissage[10].

La femelle pond entre 3 et 7 œufs, habituellement 4 ou 5, de couleur gris pâle, avec des rayures brunes, lavandes ou noires. La femelle couve seule les œufs, pour une durée de 11 à 14 jours. Les jeunes oiseaux quittent généralement le nid 12 ou 13 jours après la naissance, mais continuent à être nourris pendant 2 semaines par leurs parents. Les deux parents participent à la nourriture des jeunes[6].

Prédation et parasitisme

L'oriole de Baltimore est victime du parasitisme de couvée de la part du vacher à tête brune ; il est capable d'en jeter les œufs hors du nid[6].

Systématique

L'espèce a été décrite pour la première fois par Carl von Linné en 1758, sous le nom Coracias galbula[11], puis Oriolus Baltimore en 1766[12]. Elle est déjà placée dans le genre Icterus lors de sa création par Brisson en 1760, sous le nom Icterus minor[13]. Elle est aujourd'hui considérée comme monotypique[14].

La phylogénie exacte de l'oriole de Baltimore n'est pas bien définie. Elle est parfois considérée comme la plus proche cousine de l'oriole de Bullock[15], avec qui elle formait anciennement une seule espèce avant d'être reconnues comme séparées dans une étude de 1999[16]. Mais d'autres études plus récentes suggèrent qu'elle pourrait être plus proche de l'Oriole d'Abeillé[17].

L'oriole de Baltimore et l'humain

Conservation

L'oriole de Baltimore est classée comme "préoccupation mineure" par l'UICN, en raison de son importante population (aux alentours de 6 000 000 d'individus) et de sa grande aire de répartition[18].

Il est protégé dans l'État du Maryland depuis 1882, et au niveau fédéral par la Convention concernant les oiseaux migrateurs depuis 1918. Il est également protégé par le State's Nongame and Endangered Species Conservation Act de 1975[19].

Dans la culture

Les Orioles de Baltimore sont une équipe de baseball de la ville du même nom, utilisant l'oiseau dans leur logo. Il est à noter que d'autres équipes de baseball ont porté le même nom avant la naissance de celle-ci.

L'oriole de Baltimore est l'oiseau officiel de l’État du Maryland (dans lequel se trouve la ville de Baltimore)[19].

Galerie

Notes et références

  1. Usito, « Usito - Oriole », sur Usito (consulté le )
  2. (en) « oriole | Etymology, origin and meaning of oriole by etymonline », sur www.etymonline.com (consulté le )
  3. « The Vernacular Name of the Baltimore Oriole | Searchable Ornithological Research Archive », sur sora.unm.edu (consulté le )
  4. James A. Jobling, The Helm dictionary of scientific bird names : from aalge to zusii, Christopher Helm, (ISBN 978-1-4081-3326-2, 1-4081-3326-1 et 978-1-4081-2501-4, OCLC 659731768, lire en ligne)
  5. a b c et d (en) Kathleen Bachynski et Sara Kennedy, « Icterus galbula (Baltimore oriole) », sur Animal Diversity Web (consulté le )
  6. a b c d et e (en) James D. Rising et Nancy J. Flood, « Baltimore Oriole (Icterus galbula), version 1.0 », Birds of the World,‎ (DOI 10.2173/bow.balori.01, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Russell Greenberg, Peter Bichier et John Sterling, « Bird Populations in Rustic and Planted Shade Coffee Plantations of Eastern Chiapas, Mexico », Biotropica, vol. 29, no 4,‎ , p. 501–514 (ISSN 0006-3606 et 1744-7429, DOI 10.1111/j.1744-7429.1997.tb00044.x, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Bent, Arthur Cleveland, Life Histories of North American Blackbirds, Orioles, Tanagers, and Allies, Bulletin of the United States National Museum, (lire en ligne), p. 247-270
  9. Richard L. Timken, « Food Habits and Feeding Behavior of the Baltimore Oriole in Costa Rica », The Wilson Bulletin, vol. 82, no 2,‎ , p. 184–188 (ISSN 0043-5643, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « Baltimore Oriole », sur allaboutbirds.org (consulté le )
  11. Carl von Linné et Lars Salvius, Caroli Linnaei...Systema naturae per regna tria naturae :secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, Impensis Direct. Laurentii Salvii, (DOI 10.5962/bhl.title.542, lire en ligne), p. 108
  12. Carl von Linné, Caroli a Linné ... Systema naturae : per regna tria natura, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, vol. 1, Impensis direct. Laurentii Salvii, (lire en ligne)
  13. Mathurin-Jacques Brisson et François Nicolas Martinet, Ornithologie, ou, Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, especes & leurs variétés : a laquelle on a joint une description exacte de chaque espece, avec les citations des auteurs qui en ont traité, les noms quils leur ont donnés, ceux que leur ont donnés les différentes nations, & les noms vulgaires, vol. 2, Ad Ripam Augustinorum, apud Cl. Joannem-Baptistam Bauche, bibliopolam, ad Insigne S. Genovesae, & S. Joannis in Deserto, (lire en ligne), p. 109
  14. (en-US) « Oropendolas, orioles, blackbirds – IOC World Bird List » (consulté le )
  15. Eva Sanders Allen et Kevin E. Omland, « Novel Intron Phylogeny Supports Plumage Convergence in Orioles (Icterus) », The Auk, vol. 120, no 4,‎ , p. 961–969 (ISSN 1938-4254 et 0004-8038, DOI 10.1093/auk/120.4.961, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) Kevin E. Omland, Scott M. Lanyon et Sabine J. Fritz, « A Molecular Phylogeny of the New World Orioles (Icterus): The Importance of Dense Taxon Sampling », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 12, no 2,‎ , p. 224–239 (ISSN 1055-7903, DOI 10.1006/mpev.1999.0611, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) Frode Jacobsen, Nicholas R. Friedman et Kevin E. Omland, « Congruence between nuclear and mitochondrial DNA: Combination of multiple nuclear introns resolves a well-supported phylogeny of New World orioles (Icterus) », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 56, no 1,‎ , p. 419–427 (ISSN 1055-7903, DOI 10.1016/j.ympev.2010.03.035, lire en ligne, consulté le )
  18. (en) IUCN, « Icterus galbula: BirdLife International: The IUCN Red List of Threatened Species 2018: e.T22724126A132026652 », IUCN Red List, International Union for Conservation of Nature,‎ (DOI 10.2305/iucn.uk.2018-2.rlts.t22724126a132026652.en, lire en ligne, consulté le )
  19. a et b « Baltimore Oriole, Maryland State Bird », sur msa.maryland.gov (consulté le )

Liens externes

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