Otto Hampel est né le à Wehrau ; il participe à la Première Guerre mondiale, puis est ouvrier en usine. Elise Lemme est née le à Stendal ; elle devient employée de maison. Ils se marient en 1935[1].
Ils sont d'abord partisans du régime nazi, Elise Hampel dirige à Berlin un groupe de la NSF, la ligue nationale-socialiste des femmes[1]. Ils commencent à changer d'avis à la mort au combat du frère d'Elise, en 1940, dans la bataille de France[1] ; alors que la plupart des allemands se réjouissent de la victoire rapide sur la France, les Hampel prennent la mesure de la folie d'Hitler et des dangers du régime[1].
Vivant dans la capitale, ils mettent au point une méthode simple de protestation. Ils écrivent des textes protestataires sur des cartes postales et les déposent dans des boîtes aux lettres[1] ou dans différents lieux publics de la ville. Les textes qu'ils écrivent incitent à refuser de travailler pour les nazis, à ne pas donner d'argent aux collectes pour le parti, à refuser le service militaire, à renverser Hitler. Ils écrivent ainsi : « Nous devrions nous libérer de nos chaînes, sinon il sera trop tard » et « Que sommes-nous devenus ? Un troupeau de moutons ! »[1]
Les cartes que les époux écrivent et déposent sont presque toutes apportées peu après à la Gestapo : le couple a écrit 285 cartes, 268 d'entre elles ont été récupérées par la Gestapo, seules 17 cartes n'ont pas été récupérées par elle[1]. Il s'écoule cependant deux ans avant qu'ils soient repérés. En , une passante les ayant vus glisser des cartes postales dans des boîtes aux lettres les dénonce à la Gestapo[1].
Interrogés, les époux Hampel s'accusent mutuellement[1]. Otto Hampel déclare tout de même à la police qu'il était heureux de protester contre Hitler et le Troisième Reich[1].
Lors du procès devant le Volksgerichtshof, le « tribunal populaire » nazi, les Hampel sont reconnus coupables de Wehrkraftzersetzung, « entrave à l'effort de guerre », « d'action de haute trahison », et condamnés à mort. Ils sont tous les deux exécutés le à la prison de Plötzensee, à Berlin[1].
Postérité
Leur histoire inspire le romancier Hans Fallada, qui écrit leur histoire romancée, sous le titre Jeder stirbt für sich allein publié en 1947 et d'abord censuré[1]. Ce roman est traduit en français et publié en 1967 sous le titre Seul dans Berlin[1].
Il fait l'objet de cinq adaptations cinématographiques ou télévisées :