C'est un gros ouvrage d'artillerie, comptant six blocs. Construit entre 1934 et 1938, il a été épargné par les combats de mai et de , mais il a été saboté puis scellé.
L'ouvrage est composé en surface de cinq blocs de combat et d'une seule entrée mixte (une des deux vraies entrées mixtes du Nord-Est, avec celle de Vélosnes. Ailleurs, les entrées mixtes sont des entrées des munitions servant également aux hommes), avec en souterrain des magasins à munitions (plusieurs M 2), une usine (avec quatre groupes électrogènes SMIM de 90 chevaux) et une caserne, le tout relié par des galeries profondément enterrées.
Le bloc 3 est une casemate d'infanterie flanquant vers l'ouest, avec un créneau JM/AC 47, un autre créneau JM, une cloche pour arme mixte (tirant vers le nord) et deux cloches GFM B.
Le bloc 4 est une casemate d'infanterie flanquant vers l'ouest, avec un créneau JM/AC 47, une cloche d'arme mixte (tirant vers le nord) et deux cloches GFM B.
Le bloc 7 est une entrée mixte par puits. Il est armé d'un créneau JM/AC 47 et de deux cloches GFM B.
Vue extérieure de l'entrée mixte (B7).
Intérieur de l'entrée mixte (B7).
Intérieur de l'entrée mixte (B7), avec son créneau de tir.
Particularités
L'entrée mixte est coiffée, en retrait des cloches GFM de défense, de cloches GFM modifiées. Ces dernières sont dévolues à l'évacuation des gaz d’échappement des moteurs de l'usine de production électrique.
En mai 1940, l'artillerie du Chesnois intervient en faveur de l'ouvrage La Ferté attaqué par les Allemands mais sans succès, la tourelle de 75/05 étant en limite de portée. Son action s'avère toutefois plus efficace sur les abords des casemates voisines, leur évitant le sort de La Ferté .
Saboté en juin 1940 par son équipage avant de l'abandonner, il est par la suite quasi intégralement dépouillé par les Allemands pendant l’Occupation.
L'ouvrage aujourd'hui
Dépouillé puis laissé à l'abandon, l'ouvrage, cédé par l'Armée, est encore visible de nos jours et une association a entrepris sa revalorisation extérieure.
Des aménagements ont été effectués au niveau de la partie intérieure, dont l'accès n'est plus possible actuellement, afin de permettre la préservation d'espèces trouvant ordinairement refuge dans ces structures abandonnées, notamment certaines espèces de chauves-souris.
Notes et références
↑Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dépend de son modèle et de sa période de construction. De 1928 à 1935 sont construits les modèles les plus puissamment protégés : les casemates et ouvrages CORF (Commission d'organisation des régions fortifiées), avec des murs et dalles épais jusqu'à 3,5 mètres de béton). Puis viennent à partir de 1935 les blockhaus MOM (main-d'œuvre militaire), avec de 0,60 à 1,5 m de béton, avec des modèles très variés selon la région : RFM (région fortifiée de Metz), RFL (région fortifiée de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (région militaire). Les MOM les plus protégés sont appelés FCR (fortification de campagne renforcée). De 1937 à 1940, le STG (Service technique du Génie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 à 2 m de béton.
Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN2-908182-88-2).
Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN2-908182-97-1).
Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN2-913903-88-6).