L'étymologie du terme « Petrocorii » n'est guère sujette à discussion parmi les linguistes, seuls les historiens l'interprètent parfois un peu différemment.
Le premier élément s'explique par le gaulois petru- « quatre ». Il est déduit de l'ordinal petuar(ios) attesté sur une poterie de La Graufesenque (tuđđos petuar « quatrième fournée ») et du composé gaulois latinisé petorritum (« (char) à quatre roues »), ainsi que dans divers toponymes Petromantalo, Pierremande « carrefour » (en latin quadri-furcus). La forme petru- est bien attestée dans Petru-sidius, petru-decameto (« quatorze »), etc. On compare avec le gallois pedwar : pedr- et le breton pevar signifiant « quatre ». C'est la même étymologie que le latin quadru- et celle du gotiquefidur- (cf. anglais four) qui remontent tous à l'indo-européen*kʷetur̥ / *kʷetru-[2].
Le second élément corios signifie « armée » et se rencontre dans l'ethnonyme Tricorii « les trois armées » (avec tri- traduit « trois ») et des Coriosolites, ainsi que dans divers toponymes et noms de personnes. Il s'agit du même mot qu'en celtique moderne (cf. en irlandaiscuire traduit « troupe » ou « armée » ; en vieux bretoncor- qui veut dire « famille », « troupe »). Il s'agit d'un parent du germanique *hari- (en gotique harjis retranscrit « armée » et en vieux haut allemand hari voulant dire le même mot) et du grec koiranos « chef d'armée »[3].
Le sens général de Petrocorii serait donc celui des « quatre armées, quatre troupes »[4],[5],[3].
Gentilé
Le nom de Pétrocoriens désigne parfois de nos jours les habitants de Périgueux, principalement nommés Périgourdins.
Histoire
Selon Venceslas Kruta, « les Petrocoriens habitaient la région située entre la Dordogne et la Vézère »[6]. En 52 av. J.-C., ils fournissent à Vercingétorix environ 5 000 guerriers, pour l'aider à affronter les légions romaines de Jules César[7]. Strabon mentionne leur excellence dans le travail du fer[8].
Mémoire
Une exposition intitulée « Quoi de neuf chez les Pétrucores ? » se tient au musée Vesunna du 13 juillet 2013 au 2 mars 2014 ; elle résume les dix ans d'archéologie en Périgord gallo-romain. De plus, une publication aux éditions Fanlac paraîtra en complément de cette exhibition. Le budget total du projet s'élève à 100 000 €, financé par les collectivités territoriales[9].
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Xavier Delamarre (préf. Pierre-Yves Lambert), Dictionnaire de la langue gauloise : une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, Errance, , 440 p. (ISBN2-87772-237-6).
↑Ferdinand Lot, La Gaule : Les fondements ethniques, sociaux et politiques de la nation française, Paris, Arthème Fayard, coll. « Les Grandes Études Historiques », , 437 p., p. 37.