L'ÖVP est le successeur du Parti chrétien-social (CS ou CSP) d'avant la Seconde Guerre mondiale. Son « programme fondateur » (Grundsatzprogramm) de 1945, repris par le « programme de Salzbourg » de 1972 puis enfin par son manifeste pour l'avenir de 1985 mettent en avant deux principes fondamentaux : une « économie éco-sociale de marché » (ökosoziale Marktwirtschaft), qui ne serait que la traduction politique et économique des traditions humanistes et chrétiennes de l'Europe, et un engagement pro-européen qui aboutira à l'adhésion de l'Autriche à l'Union européenne en 1995.
Histoire
L'ÖVP gouverne l'Autriche en participant aux gouvernements avec le SPÖ de 1945 à 1966 et de 1986 à 1999 (avec le poste de chancelier durant la première période), et seul de 1966 à 1970 (cette coalition devant revenir au pouvoir). De 1999 à 2006, il gouverne avec le FPÖ d'extrême droite.
L'ÖVP perd cette majorité aux élections d'octobre 2006 où il obtient 34,2 % des voix et 66 sièges au Conseil national (Nationalrat). Il est donc contraint de gouverner à nouveau avec les sociaux-démocrates du SPÖ, à égalité au sein d'un gouvernement issu de longues négociations. Wolfgang Schüssel cède sa place de chancelier au président du SPÖ Alfred Gusenbauer le , démissionnant du même coup de la direction du parti, et il devient chef du groupe parlementaire au Nationalrat.
Jusqu'en 2017, la couleur distinctive du parti populaire était le noir, d'où l'appellation « les noirs » en langage familier ou journalistique. Traditionnellement le rouge désigne le SPÖ, le vert désigne Les Verts - L'Alternative verte, l'orange désigne le BZÖ et le bleu désigne le FPÖ.
Outre une grande coalition, l'ÖVP a déjà formé une coalition noire-bleue avec le FPÖ et une coalition noire-orange avec la BZÖ.
En , Sebastian Kurz, à ce moment ministre des Affaires étrangères, prend la direction de l'ÖVP. Dans le but de rajeunir l'image du parti, il met de côté la couleur noire traditionnelle et opte pour la couleur turquoise, et le parti participe aux élections législatives de 2017 sous l'étiquette Nouveau Parti populaire (Die neue Volkspartei). À la suite de ce scrutin, que l'ÖVP remporte, Sebastian Kurz forme un gouvernement avec le FPÖ. L'ÖVP est alors parfois présenté comme « ultraconservateur »[7]. Sur les questions religieuses, l'ÖVP tient un discours hostile à l'islam[8].
Le , à huit jours des élections européennes, et au lendemain de la publication d'une vidéo tournée en 2017 révélant le vice-chancelier autrichien et dirigeant du FPÖ, Heinz-Christian Strache, expliquer à une femme se présentant comme la nièce d'un oligarque russe, comment financer son parti et racheter un journal pour rendre sa ligne éditoriale proche du FPÖ, Strache démissionne du gouvernement[9]. Kurz annonce le jour même des élections législatives anticipées[10].
Arrivé en tête lors du scrutin anticipé de 2019, l'ÖVP forme une coalition avec les Verts[11]. À l'automne 2021, Sebastian Kurz renonce à la direction du gouvernement[12] — en raison d'une affaire de corruption datant de son passage au ministère fédéral des Finances et ayant facilité son accession à la chancellerie — puis de l'ÖVP. Celle-ci revient au profit de Karl Nehammer, qui devient également chancelier et poursuit la coalition avec les Verts. Le congrès suivant de l'ÖVP, en , acte le remplacement de la marque Neue Volkspartei par Die Volkspartei (en français : « Le Parti populaire »)[6].
Franz Fischler : Agriculture et Développement rural (1995-1999), Agriculture, Développement rural et Pêche (1999-2004)
Benita Ferrero-Waldner : Relations extérieures et Politique européenne de voisinage (2004-2009)
Johannes Hahn : Politique régionale (2010-2014), Politique européenne de voisinage et négociations d'élargissement (2014-2019), Budget et Administration (depuis 2019)
↑ a et b(en) Wolfram Nordsieck, « Austria », sur parties-and-elections.eu.
↑(en) Ralph P Güntzel, Understanding "Old Europe" : An Introduction to the Culture, Politics, and History of France, Germany, and Austria, Tectum Wissenschaftsverlag, , 214 p. (ISBN978-3-8288-5300-3, lire en ligne), p. 162