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À la fin de ses études, Pat Andrea participe à diverses expositions aux Pays-Bas. En 1968, à l’occasion d’une exposition au Kunstmuseum Den Haag, il fait la rencontre de Pierre Sterckx. Ce dernier, participe à l’internationalisation de ses œuvres en les présentant en Belgique. Par ailleurs, Pat Andrea et ses collègues Walter Nobbe et Peter Blokhuis, fondent le groupe ABN, associé au mouvement New Hague School.
Reconnaissance (1970)
La reconnaissance de Pat Andrea s’affirme dans les années 1970.
À la suite de l’exposition à la galerie Jean Briance à Paris, Pat Andrea a l’occasion de voyager en Amérique du Sud où il découvre le Pérou, la Bolivie et l’Argentine[3]. Profondément marqué par le contexte politique et social de la dictature du général Videla, Pat Andrea, arrivé en Argentine au lendemain du coup d’état du dictateur, réalise dans les années suivantes une série de trente-quatre dessins dénonçant la violence de ce régime[6]. Cette expérience influence durablement son travail. En 1978, il expose à la galeria Arte Múltiple à Buenos Aires.
Reconnaissance internationale (1980)
Dans les années 1980, Pat Andrea travaille à La Haye, à Paris, à Buenos Aires où il illustre des magazines culturels, artistiques ou encore littéraires. Il expose dans différentes villes telles que Amsterdam, Bruxelles, Buenos Aires, La Haye, Paris, Milan, Madrid, Atlanta, Chicago, Fribourg, Lyon et Los Angeles[3]. Son travail est également montré lors d’événements internationaux notables tels que la FIAC, Art Chicago ou encore l’ARCO.
À partir de 1989, il exécute ses premières sculptures[7].
Carrière actuelle
La suite de son parcours est marquée par de prestigieuses et nombreuses expositions. En 1984, Pat Andrea expose dans l’une des plus grandes galeries d’avant-garde en Espagne, la galerie Juana Mordó à Madrid. Au cours des années 1990, ce sont plus de soixante-dix expositions réalisées dans des institutions, galeries, musées et événements artistiques.
En plus d’expositions internationales, il commence à illustrer en très grands formats, à partir de 2003, sur la demande de l'éditrice Diane de Selliers, deux contes de Lewis Carroll : Les Aventures d’Alice au pays des merveilles et De l'autre côté du miroir[8]. La parution de l'ouvrage, en 2006, est suivie de nombreuses expositions des originaux, dont celle présentée au château de Chenonceau, en 2007[9], ou encore aux Arts Santa Monica à Barcelone, en 2010[10], ou au Musée Coleccion Fortabat à Buenos Aires en 2014[11]. En 2021, le MORE Museum de Gorssel lui consacre une importante rétrospective « ¿QUÉ PASA? »[12], abordant notamment les thèmes de la femme fatale, des conflits internationaux ou de l’Argentine.
Œuvre
Artiste et professeur
Pat Andrea est invité à présenter son travail lors de la conférence « Jeunesse et Arts Plastiques » organisée par Pierre Sterckx à Bruxelles en 1983[3].
Pat Andrea affectionne les Maîtres du Quattrocento et les Primitifs flamands[14]. L'œuvre de Pat Andrea offre à découvrir une composition construite selon les règles classiques tout en étant renversée et bousculée par un désordre « baroque ».
L’utilisation de la caséine dans sa technique, peu commune parmi ses contemporains, est également le reflet de ses origines géographiques, cette protéine étant utilisée dans la peinture hollandaise.
Peinture
Les œuvres de Pat Andrea racontent une histoire, souvent personnelle. L’artiste introduit des perturbations qui modifient la narration initiale de la composition. La tension est essentielle dans ses recherches et dans son travail.
Kees Broos, dans le cadre de l’exposition personnelle de l’artiste à la F.I.A.C.’85 à Paris, explique que « dans l’œuvre de Pat Andrea tout converge vers l’action dramatique. Les acteurs du drame, êtres humains, animaux, plantes et artifices, ont été sélectionnés afin de représenter chacune de ses catégories. Les êtres humains – l’homme, la femme, la fille – sont les acteurs attitrés du répertoire. Mais le drame ne s’accomplit pas que par la technique du dessin et des arts picturaux ; il s’y rapporte forcément [15]».
Pour appuyer ses recherches, l’artiste convoque des thématiques récurrentes dans son travail, comme la violence, le sexe ou encore la mort. C’est d’ailleurs tout son propos : « ma peinture s’occupe de l’espèce humaine[16]. »
Certains sujets sont récurrents. Ainsi, la représentation de la femme, systématiquement sexuée, émerge et laisse transparaître une sensualité et un érotisme particulier. L’artiste n’est cependant pas en quête de provocation : « Dans ma peinture, les organes sexuels, en tout cas, ne jouent pas un rôle exceptionnel. Ils sont là s’ils doivent y être d’une façon logique. Pour ma part, la provocation ne me concerne pas. J’ai plutôt envie de montrer le comportement humain comme quelque chose d’intriguant, de séduisant, et aussi un peu ridicule. Montrer tout cela sans retenue, voilà l’intrigue de mes images : la danse, le rituel d’approche, les jeux du sexe, qui ne se sont ni heureux, ni faciles[17]. »
La figure du chien occupe également une place très importante[18] dans l’œuvre de Pat Andrea : « Mes images ont presque toujours deux personnes, pas souvent une seule. Parfois trois, et un des trois serait un chien. Le numéro trois "apporte" la tension[17]. »
Le canidé est souvent cantonné à un rôle purement plastique et esthétique, comme l’explique l’artiste : « Au commencement, le chien est entré dans ma peinture d’une façon physique et formelle [17]».
Le lien avec la bestialité est retranscrit par un procédé tout autre : la représentation du cri. C’est une expression qui revient fréquemment dans les œuvres de Pat Andrea : « Le cri, je ne l’écoute pas dans la peinture, je le vois seulement […]. Ce serait le signe d’une émotion guidée par l’ADN. Je tente de monumentaliser le cri. Je voudrais que ce soit le cri de toujours. […] Ce cri silencieux est une manière de donner forme à ces tensions. C’est une émotion. Ni la mienne, ni celle de quelqu’un. Disons, pour faire écho à Bacon : " le cri, mais pas le Je"[16]. »
Vie personnelle
Pat Andrea est marié avec l’artiste d’origine argentine Cristina Ruiz Guiñazu[19]. Ils ont deux enfants, Mateo Andrea et Azul Andrea, tous les deux peintres. Les expositions « All 4 Art [20]» mettent en lumière les œuvres de la famille.
↑Jean Clair, Nouvelle subjectivité: notes et documents sur le retour de l'expression figurative et de la scène de genre dans la peinture de la fin du siècle, Lebeer Hossmann, (lire en ligne)
↑Julio Cortazar et Andrea, la Puñalada. Le Tango du Retour, Bruxelles, Elisabeth Franck, (ISBN978-8-494-24735-4)
↑Claude Aguttes, Peinture moderne et contemporaine - Sculptures, Neuilly-sur-Seine, (lire en ligne), Lot 119
↑(fr + en) Lewis Carroll, Alice aux pays des merveilles et De l'autre côté du Miroir, Diane de Selliers, (ISBN9782364370371, lire en ligne)
↑Patricia M. Colmant, « Alice au pays de Chenonceau », Les Echos, (lire en ligne)
↑Académie des Beaux-Arts - Institut de France, « Pat Andrea »
↑Amélie Adamo, « Pat Andrea : « Dans ma peinture, j’ai cherché à opérer une synthèse entre les techniques anciennes et la modernité » », Le Journal des Arts, (lire en ligne)
↑Kees Broos, Pat Andrea : F.I.A.C. 1985, Paris, Elisabeth Franck Gallery, , p. 1
↑ a et bPierre Sterckx, Pat Andrea : corps et sentiments dans un espace plat : Rétrospective de l’exposition à la Villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer (catalogue de l’exposition), La Valette du Var, Hemisud, (ISBN291-2-282-39X), p. 9
↑ ab et cPierre Sterckx, Pat Andrea : corps et sentiments dans un espace plat : Rétrospective de l’exposition à la Villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer (catalogue de l’exposition), La Valette du Var, Hemisud, (ISBN291-2-282-39X), p. 10
Julio Cortazar et Pat Andrea, La Puñalada.Le tango du retour, Bruxelles, Elisabeth Franck, 1982 (ISBN978-8-494-24735-4)
Rétrospective, Pat Andrea : corps et sentiments dans un espace plat, interview de Pierre Sterckx, catalogue de l’exposition à la Villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer, 28 octobre - 10 décembre 2000 (ISBN291-2-282-39X)