Paul Joseph Biéchy entre à la congrégation du Saint-Esprit où il fait sa profession en 1908 et est ordonné prêtre en 1912. Le , il reçoit son obédience pour le Nigéria et embarque de Liverpool en octobre. Il est nommé à la mission d'Anwa d'où il rayonne pour ouvrir et soutenir des stations[3] avec une école pour centre et une chapelle de mission. Il passe dix-sept ans à évangéliser la région. En 1930, sa congrégation le rappelle en France pour devenir maître des novices de la maison de formation des frères spiritains, ceux-ci étant destinés aux travaux matériels dans les missions. En 1933, il est nommé supérieur de la maison de Chevilly, mais moins d'un an plus tard il est nommé visiteur des missions spiritaines de la côte occidentale africaine[4].
La mission en pleine expansion de Brazzaville prépare alors son jubilé du cinquantenaire de 1938. Biéchy confère l'ordination sacerdotale aux deux premiers prêtres congolais de la mission (les abbés Auguste Roch Nkounkou et Eugène Nkakou) le , et plus tard reçoit les vœux des deux premières Congolaises entrées chez les sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Il s'agit des sœurs Kalouka et Zoungoula (*1880-1909) [note 1], toutes les deux nées esclaves dans une contrée du futur Oubangui-Chari[5],[6].
Il développe les écoles et forme des catéchistes. Il fonde la paroisse Saint-François de Bacongo en 1937, puis celle de Sainte-Anne. Mais c'est surtout après la guerre que tout un maillage de nouvelles paroisses voit le jour, accompagnant la croissance de la ville et des environs (Bacongo, Ouenzé, etc.). Il fait ouvrir aussi des missions dans le futur diocèse de Fort-Rousset (Lékana, Ouesso, Fort-Rousset, Kellé, etc.). Sa préoccupation majeure est la formation des futurs prêtres congolais et son petit séminaire de Mbamou fondé en 1950, est l'objet de toutes ses sollicitudes, ainsi que le grand séminaire régional[7]. En outre, il est président de la Croix-Rouge de l'Afrique-Équatoriale française pendant la Seconde Guerre mondiale[8] et jouit de la confiance du gouverneur général Félix Éboué. Biéchy est décoré de la légion d'honneur en 1945[4].
Il démissionne pour raison de santé en 1954, mais demeure selon sa volonté au Congo dans une mission démunie, celle de Dongou dans l'Oubangui. Il y fonde la paroisse Sainte-Odile[9]. Rapatrié en Alsace pour soigner un cancer, il meurt en à Strasbourg[10].
Notes et références
Notes
↑« MgrProper Augouard les raméne à la mission catholique de Brazzaville en 1892 pour rejoindre la Congrégation du Saint-Esprit comme réligieuses. Elles ont consacré leur vie à soigner les lépreux de la région au point d'en être contaminées et d'en mourir. Leurs noms sont cités pour un processus de canonisation ».
↑Ghislain de Banville, Kalouka et Zoungoula : les deux premières religieuses de Brazzaville, au Congo, 1892-1909, Paris, Karthala, , 246 p. (ISBN978-2-84586-094-0, lire en ligne)
↑(en) Matt Doeden, Central African Republic in Pictures, coll. « Visual Geographies Series », , 52 p., p. 71