Cette personnalité est interrogée[pas clair] par les travaux des chercheurs modernes sur les récits d'édification paulienne véhiculés par l'historiographie traditionnelle et conformes au modèle médiéval de l'exemplum, et sur l'influence de son œuvre dans le cadre du développement du monachisme chrétien occidental[3].
Biographie
Origines familiales et formation
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Né en 353 sous le nom de Meropius Pontius Paulinus[4], il est issu d'une famille sénatoriale chrétienne de Bordeaux (Burdigala), capitale de la province d'Aquitaine à partir du Ier siècle et une des grandes villes des Trois Gaules (aquitaine, lyonnaise, belgique). Au moment de sa naissance, le christianisme est autorisé dans l'Empire romain depuis l'empereur Constantin, mais n'est pas encore la seule religion autorisée.
Paulin est le fils de Pontius Paulinus, un aristocrate de Bordeaux. Son frère, Pontius Celsusépouse une femme nommée Anicia[réf. nécessaire], dont il a plusieurs fils (neveux de saint Paulin) :
Pontius Proserius Paulinus Iunior, connu comme Paulin II, successeur de son oncle comme évêque de Nola en 431
Paulin et sa femme s'installent en Espagne où ils subissent des épreuves, notamment le décès en bas âge de leur fils Celsus, puis la mort violente du frère de Paulin. Ce sont peut-être ces circonstances tragiques qui les incitent à renoncer à leurs privilèges pour mener une vie de chasteté[8].
Le couple vend ses terres et décide de quitter le monde séculier en embrassant la vie monastique[9].
Le jour de Noël 393 ou 394[5], Paulin, qui se trouve à Barcelone, est ordonné prêtre malgré lui, sous la pression populaire.
Entre 402 et 404, il y fait construire, en utilisant sa fortune, un complexe religieux dédié à saint Félix, notamment une basilique[9], tout en poursuivant une vie monastique, même quand il est choisi comme évêque de Nole (entre 408 et 413[4]). Il y promeut un pèlerinage en mémoire de saint Félix, dont il rédige une biographie hagiographique Vie et passion de saint Félix.
Installé au premier étage d'un hospice, il reste jusqu'à sa mort en relation avec les empereurs et les papes, prenant position dans plusieurs controverses théologiques (pélagianisme, priscillianisme)[10].
Mort et funérailles
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Le prêtre Uranius, son disciple, laisse un sa mort dans un texte hagiographique De obitu Paulini[11].
On a conservé de lui 35 poèmes, la plupart en hexamètres dactyliques. Parmi ceux-ci, il y a des « Laudes » annuelles en l'honneur du saint patron de Nole, Félix, trois paraphrases de Psaumes (genre littéraire qui aura une grande postérité) et deux propemptica (poèmes souhaitant un bon voyage).
De Paulin est aussi conservé un ensemble de 50 lettres. « Ses lettres, ses poèmes parlent surtout de l'ascèse dans la recherche d'une vie parfaite, de l'amitié chrétienne et du culte des saints » selon André Wartelle[9].
Paulin a su adapter la tradition poétique païenne reçue de son maître Ausone à des horizons chrétiens. Dans ce processus d'adaptation, il s'est inspiré de son contemporain le poète Prudence, qu'il a probablement rencontré[réf. souhaitée].
Au cours des deux siècles qui suivent sa mort, la tradition hagiographique élabore des récits d'édification paulienne et forge l'image d'un saint thaumaturge[14].
La dévotion à saint Paulin est très répandue en France au Grand Siècle. De nombreuses confréries se créent vers 1665-1670. Pour accélérer le recrutement, on fait entrevoir aux fidèles la possibilité d’obtenir des reliques du saint, mais elles ne seront disponibles qu'en 1685[réf. souhaitée].
Dans l'iconographie, il a comme attribut un esclave captif, des chaînes, un jardin, une église et une cloche[15].
La Campanie, notamment la ville de Nole, était réputée dès l'Antiquité par la qualité de l'airain de ses cloches[réf. nécessaire]. La tradition en fait le fondateur des cloches d'église occidentales modernes[pas clair], légende née d'une étymologie populairefaisant une confusion grossière entre deux cloches médiévales (nola qui était le nom d'une cloche, et campana, le nom d'une cloche plus grosse)[pas clair][16].
Hommages
Rue Paulin à Bordeaux (non loin du palais Gallien, c'est-à-dire l'amphithéâtre de Burdigala)
↑Janine Desmulliez, « Paulin de Nole : du gouverneur de Campanie à l’évêque de Nole, ruptures et continuités », Cahiers du Centre Gustave Glotz, vol. 17, , p. 272.
↑Janine Desmulliez, « Paulin de Nole : du gouverneur de Campanie à l’évêque de Nole, ruptures et continuités », Cahiers du Centre Gustave Glotz, vol. 17, , p. 270.
↑(en) Dennis E. Trout, Paulinus of Nola: Life, Letters, and Poems, University of California Press, , p. 64-85.
↑ ab et cAndré Wartelle, « Saint Paulin de Nole, Poèmes, Lettres et Sermon, textes choisis, traduits et présentés par Ch. Pietri [compte-rendu] », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, no 2, , p. 277 (lire en ligne).
↑(en) Dennis E. Trout, Paulinus of Nola: Life, Letters, and Poems, University of California Press, , p. 104-132.
↑(en) Catherine Conybeare, Paulinus Noster: Self and Symbols in the Letters of Paulinus of Nola, Clarendon Press, , p. 8.
↑(de) Sigrid Mratschek-Halfmann, Der Briefwechsel des Paulinus von Nola: Kommunikation und soziale Kontakte zwischen christlichen Intellektuellen, Vandenhoeck & Ruprecht, , 732 p..
David Amherdt, Ausone et Paulin de Nole : Correspondance. Introduction, texte latin, traduction et notes. Peter Lang, 2004 (Sapheneia, Beiträge zur Klassischen Philologie ; 9). VII, 247 p. (ISBN3-03910-247-8)
Baudrillart André, Saint Paulin, évêque de Nole, Lecoffre, 1928
Paulinus Nolanus, Carmina, ed. F. Dolveck, Corpus Christianorum. Series Latina, 21, Turnhout, Brepols Publishers, 2015 (ISBN978-2-503-55807-3)
Pierre Fabre, Les citations dans la correspondance de Paulin de Nole, Paris, Les Belles lettres,
Pierre Fabre, Essai sur la chronologie de l'oeuvre de saint Paulin de Nole, Strasbourg, Publ. de la Faculté des lettres de l'Université de Strasbourg,
Pierre Fabre, Saint Paulin de Nole et l'amitié chrétienne, Paris, E. de Boccard,
Gorce Denys, Paulin de Nole, Les éditions ouvrières, 1959
Rémy de Gourmont, Le Latin mystique. Les poètes de l'antiphonaire et la symbolique au Moyen Âge, Mercure de France, 1892
Élie Griffe, « La Gaule chrétienne à la fin du IVe siècle », dans Bulletin de littérature ecclésiastique, 1945, tome 46, p. 116-128(lire en ligne)
Carmine Iannicelli, Rassegna di studi paoliniani (1980-1997), dans Impegno e Dialogo 11 (1994-1996) [public.1997], p. 279-321 [lire en ligne].
Abbé Francois Lagrange, Chanoine de Notre-Dame de Paris, vicaire général d'Orléans, Histoire de Saint Paulin de Nole, Paris, Libraire Poussièlgue frères, 1882
Joseph T. Lienhard, Paulinus of Nola and Early Western Monasticism, with a study of the Chronology of His Work and an Annotated Bibliography, 1879-1976 (Theophaneia 28), Köln-Bonn 1977, p. 192-204
Cesare Magazzù, Dieci anni di studi su Paolino di Nola (1977-1987), dans Bollettino di studi latini 18 (1988), p. 84-103
J.-F. Rabanis, « Saint-Paulin de Nôle (fragment d’histoire de Bordeaux) », Actes de l’Academie Nationale des Sciences Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, vol. 1, no 1, , p. 157–182
Saint Paulin de Nole: poèmes, lettres et sermon; textes choisis, traduits et présentés par Charles Pietri, Éditions du Soleil levant, 1964
Anne-Marie Taisne (éd. et trad.), La lettre au service du Verbe : correspondance de Paulin de Nole avec Ausone, Jérome, Augustin et Sulpice Sévère (391-404), Collection « Les pères dans la foi » 102, éd. J.-P. Migne, Paris, 2012
François Armand Gervaise, La vie de Saint Paulin évêque de Nole avec l'analyse de ses ouvrages et trois dissertations sur quelques points importants de son histoire, Paris 1743 XX, 525 p.
Abbé Souiry, Etudes historiques sur la Vie et les Écrits de Saint Paulin, Évêque de Nole, Nabu Press, , 334 p. (ISBN978-1272270681)
Codex numérisé (1471 - 1484) en Italie que comprend les œuvres : Epistula de obitu Paulini d'Uranius, Vita sancti Paulini de Grégoire Ier, l'Epistolæ de Paulin de Nole et passages sur sa vie, disponible sur Somni.