1975 : fusion de Pernod et Ricard 1992 : Patrick Ricard signe un accord avec Fidel Castro, pour commercialiser le rhum de Cuba 2001 : Le groupe achète la marque Martell
En 2001, Pernod Ricard acquiert l'activité vins et spiritueux du groupe canadien Seagram, mise aux enchères par Vivendi Universal à la suite de la fusion Vivendi-Seagram en 2000, et se sépare de ses boissons non alcoolisées, parmi lesquelles Orangina (acquise en 1984) et Pampryl.
En 2005, alors no 3 mondial des spiritueux, Pernod Ricard négocie avec la société Fortune Brands le rachat du no 2 mondial, son concurrent britanniqueAllied Domecq, conglomérat né en 1994 de plusieurs fusions, détenant des marques fortes comme les champagnes Mumm et Perrier-Jouët, les liqueurs MalibuKahlúa, le gin Beefeater, ou encore le whiskyBallantine's. C'est suite à cette acquisition que Pernod Ricard devient le no 2 mondial des Vins et Spiritueux.
En , Pernod Ricard annonce l'acquisition pour 5,626 milliards d'euros de « Vin & Sprit », mis en vente par l'état suédois. Vin & Spirit possède alors, entre autres marques, la vodka Absolut Vodka, première marque de spiritueux haut de gamme aux Etats-Unis[5]. Le groupe Pernod Ricard était en concurrence avec Fortune Brands, Bacardi et Investor pour cet appel d'offres[6],[7]. En 2008, le chiffre d'affaires de Pernod Ricard s'élève à 6,589 milliards d'euros, pour un résultat net de 840 millions d'euros. Il emploie plus de 17 000 salariés. Le groupe est numéro un dans le secteur des spiritueux en Europe, au Japon, au Mexique, au Brésil, en Chine et en Russie[8].
En , Pernod Ricard acquiert l'entreprise américaine spécialisée dans le vin Kenwood Vineyards(en)[10].
En , Pernod Ricard se sépare de 900 postes dans une restructuration liée à des résultats en baisse. Lors de cette restructuration, des activités situées à Créteil sont transférées à Marseille[11].
En , Pernod Ricard prend une participation majoritaire dans Monkey 47[12], le fabricant allemand du gin. En décembre, l'entreprise annonce céder les brandies et vins Domecq, sur les marques de brandy mexicain Don Pedro, Presidente et Azteca de Oro, sur l'unité de production de vins mexicains à Ensenada, à Bodega Las Copas, une entreprise détenue par Grupo Emperador Spain(en) et Gonzalez Byass(es)[13].
La même année, l'entreprise se dote d'une place du marchéMirakl[14].
En , le fonds activiste américain Elliott annonce avoir acquis 2,5 % du capital de Pernod Ricard. Des acquisitions réussies en bourse pour un prix dépassant le milliard de dollars. Cette position dans le groupe oblige Pernod Ricard à la prudence. Elliott procède à un forcing pour attirer certains actionnaires et atteindre le seuil des 5 % de participation dans le capital du Français. En livrant une analyse acide de la gestion de l'entreprise, Elliott cherche à diviser en interne afin d'investir massivement dans le capital de Pernod Ricard. Dans les projets du fonds activiste, Diageo et LVMH seraient intéressés pour investir dans le capital de la société française dont la famille dispose toujours de 15 % des parts du groupe[15], ce que dément publiquement Bernard Arnault évoquant au passage « ses relations amicales » avec Alexandre Ricard[16].
En , Pernod Ricard annonce l'acquisition de la marque de gin italien super premium Malfy, jusque-là détenue par Biggar & Leith[17].
Début , Pernod-Ricard acquiert Firestone & Robertson Distilling, une entreprise américaine propriétaire de la marque de whiskey TX, un whiskey texan haut de gamme et d'une distillerie située à proximité de Fort Worth[18],[19]. Fin , Pernod Ricard rachète pour 223 millions de dollars (environ 201 millions d'euros) l'Américain Castle Brands(en), propriétaire du bourbon Jefferson's(en)[20],[21].
Début , le groupe annonce qu'il va supprimer 280 postes en France, soit 10 % de ses effectifs[22],[23]. Le groupe justifie ces licenciements par une seconde étape de la fusion des maisons Pernod et Ricard, ainsi que par l'érosion des ventes en France[24].
Cependant, au premier trimestre de l'exercice 2019-2020, Pernod Ricard perd du terrain en Asie et particulièrement en Chine et en Inde et subit un ralentissement de ses ventes après sa belle année 2018-2019[25],[26].
Fin , les agences de notation Standard & Poor's Global Rating et Moody's relèvent d'un cran la note de la dette de Pernod-Ricard, engagé dans un processus de désendettement accompagné de promesses stables de ventes pour les deux prochaines années[27],[28].
Courant , Pernod-Ricard modifie son conseil d'administration. Philippe Petitcolin, ancien directeur général de Safran, est nommé en tant qu'administrateur indépendant et remplace l'ancien directeur général Pierre Pringuet sur le point de partir à la retraite[29]. Ces changements font écho aux critiques du fonds activiste américain Elliott qui avait souligné le manque d'indépendants au sein du conseil d'administration[30].
En mars 2020, le groupe prend une participation dans « KI NO BI » un gin artisanal japonais, appartenant à « The Kyoto Distillery »[31], acquiert « Italicus », un aperitivo à l'italienne[32] et vend la marque Café de Paris à InVivo Wine[33],[34].
En , Pernod-Ricard annonce l'acquisition de Whisky Exchange, une entreprise britannique spécialisée dans la distribution de spiritueux sur internet[35].
En , le groupe Pernod Ricard est objet d'une polémique après avoir recommencé en toute discrétion à exporter en Russie de la vodka Absolut Vodka alors que les exportations avaient été suspendues lors de l'invasion de l'Ukraine en février 2022[36]. Quelques semaines plus tard, la direction annonce cesser ses opérations d'exportation vers la Russie afin d'éteindre la polémique[37].
En , Pernod Ricard annonce vouloir céder la marque de whisky Clan Campbell au groupe polonais Stock Spirits[38].
Près de 18 900 employés travaillent pour Pernod Ricard au sein de 86 filiales[Quand ?]. L'organisation du Groupe est fondée sur le principe de la décentralisation. Celle-ci s'appuie sur un respect de l'autonomie opérationnelle des filiales et des principes stratégiques globaux définis au niveau du Groupe. Elle repose sur l'interaction de trois entités : le Siège, les Sociétés de Marques et les Sociétés de Marché :
Le Siège : coordonne et contrôle la mise en œuvre de la stratégie globale tout en veillant au respect des politiques du Groupe auprès des filiales.
Les Sociétés de Marques : assurent la stratégie globale des marques et leur production
Les Sociétés de Marché : activent localement les stratégies des marques internationales et gèrent les marques locales et régionales de leur portefeuille
Le siège de Pernod Ricard baptisé The Island est situé au 5 cours Paul-Ricard dans le 8e arrondissement de Paris et a été nommé en 2020 "Meilleur projet d'architecture d'intérieur" par le magazine Interior Design[48].
« The Island », siège du groupe Pernod-Ricard et le cours Paul-Ricard
Sociétés de marques
Au nombre de six, elles sont situées dans les pays d'origine de leur portefeuille. Elles sont chargées de l'élaboration de la stratégie globale des marques et le développement de solutions d'activation.
The Absolut Company : produit la vodka Absolut, mais également les liqueurs Malibu et Kahlúa à l'échelle mondiale avant d'en confier la distribution aux filiales locales dans le monde entier.
Chivas Brothers : produit une partie du portefeuille des whiskies du groupe avant de confier la distribution aux filiales locales suivant les régions.
Martell Mumm Perrier-Jouët : produit les marques de cognac Martell et de champagnes Mumm et Perrier-Jouët.
Pernod Ricard Winemakers (anciennement appelé Premium Wine Brands[49]) : produit les vins premium du Groupe et des spiritueux locaux en Australie, en Espagne, en Argentine et dans la zone Pacifique.
Havana Club International : produit la marque de rhumHavana Club et l'exporte partout dans le monde, avant que ce ne soit distribué par les filiales locales du groupe Pernod Ricard.
Sociétés de marché
Le Groupe distribue ses marques sur les cinq continents à travers 86 filiales directes, chacune rattachées à une région :
Pernod Ricard EMEA & LATAM : produit des marques locales à travers ses filiales et distribue l'ensemble des produits dans toute l'Europe, à l'exception de la France où la distribution est assurée respectivement par les sociétés Pernod et Ricard.
Pernod Ricard Asia : produit certaines marques locales et distribue les marques du groupe sur tout le continent asiatique.
Pernod Ricard Americas : produit certaines marques locales et distribue les marques du groupe sur tout le continent américain.
Pernod Ricard Global Travel Retail : distribue les marques dans les réseaux de Travel Retail.
L'usine Pernod de Marseille produit 12,8 millions de litres d'anisés par an[réf. nécessaire], les usines de Pernod Ricard en produisent 36,5 millions de litres annuellement, le groupe étant le leader mondial du marché des boissons anisées (marché de 100 millions de bouteilles vendues dans le monde par an, 26 % étant écoulées en France) avec une part de marché de 45,6 % en valeur[50].
Le Ricard quant à lui est produit sur trois sites en France : Bessan (34), Lormont (33) et Vendeville (59)[51].
En , le fonds vautourElliott Management annonce avoir pris une participation de plus de 2,5 % au capital de Pernod Ricard et vouloir soumettre des mesures visant à améliorer la performance opérationnelle et la gouvernance du groupe[68].
Activité de lobbying
Auprès de l'Assemblée nationale
Pernod Ricard est inscrit comme représentant d'intérêts auprès de l'Assemblée nationale. L'entreprise déclare à ce titre qu'en 2016, les coûts annuels liés aux activités directes de représentation d'intérêts auprès du Parlement s'élèvent à 66 730 euros[69]. Elle déclare 250 000 euros en 2017[70].
Auprès des institutions de l'Union européenne
Pernod Ricard est inscrit depuis 2008 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Il déclare en 2015 pour cette activité 7 collaborateurs à temps plein et des dépenses d'un montant compris entre 800 000 et 900 000 euros[71]. L'entreprise est également représentée par un cabinet spécialisé qui déclare, pour le compte de son client, des dépenses inférieures à 10 000 euros[72].
L'entreprise déclare en 2017 des dépenses en lobbying d'un montant de 2 375 000 euros[70].
Auprès de l’administration américaine
Pernod Ricard déclare en 2017 des dépenses en lobbying d'un montant de 1 610 000 dollars[70].
Controverses
Soutien à la tauromachie en France
En 2009, l'association Alliance anticorrida a lancé une campagne « Non au soutien des corridas » qui a notamment ciblé le soutien du groupe Pernod Ricard aux clubs taurins voués à la corrida et au sponsoring de corridas[73].
Le 23 janvier 2020, le groupe Pernod-Ricard annonce mettre fin à son partenariat historique avec les clubs taurins pour des raisons financières[74].
Conflit de droits autour de la marque Havana Club
Pernod Ricard exploite la marque Havana Club en joint-venture avec l'entreprise d'État cubaine Corporación Cuba Ron. Du fait de l'expropriation de Bacardí à la suite de la révolution cubaine de 1959, le droit d'usage de la marque est contesté aux États-Unis[75].
Des commerciaux accusent de subir des pressions pour boire de l'alcool avec les clients
Courant , trois commerciaux de Pernod-Ricard (deux ex-salariés et une troisième toujours en poste) dénoncent les pratiques de la direction du groupe en matière d'incitation à la consommation d'alcool[76]. Les trois commerciaux estiment qu'ils subissent « des pressions permanentes » de la part de leurs dirigeants afin qu'ils boivent de l'alcool avec les clients pour les inciter à consommer davantage[77]. « Dans les bars, discothèques, fêtes de mon secteur, on a un budget pour offrir des pastis aux clients et on consomme avec eux, encouragés par notre hiérarchie », déclare un des commerciaux à l'origine de cette accusation[78].
La communication officielle du groupe Pernod-Ricard rejette ces accusations et évoque des « allégations individuelles » tout en précisant qu'un numéro vert anonyme existait afin de recueillir les témoignages de collaborateurs en cas de dérapage en matière de consommation d'alcool[79].
L'épisode de Cash Investigation du 1er avril 2021 met également en lumière ces pratiques en rappelant la devise de Paul Ricard « Faites-vous un ami par jour ». Un courriel interne y est notamment montré. Celui-ci, écrit en 2016 par un directeur régional de l'entreprise, explique qu'un « budget alcoolémie » est à disposition du commercial afin de couvrir ses frais d'hébergement ou de transport dans le cas où son alcoolémie l'empêcherait de conduire[80].
Contournement de la Loi Évin
Cash Investigation interroge également la façon dont la société Ricard a tenté de réinventer la publicité de l'alcool face à la réglementation imposée par la Loi Évin. L'émission met en avant les méthodes orales qui seraient employées par l'entreprise pour limiter l'action de l'Association Addictions France dans deux cas : en envoyant en 2017 deux influenceuses à son événement "Summer Games" pour qu'elles fassent la promotion de la liqueur Malibu sans montrer leur lien avec l'entreprise ; en s'appuyant sur HK Corp, société de production d'Oxmo Puccino, à laquelle elle surfacturerait le conseil stratégique pour financer des concerts de ce rappeur où le logo du whisky Chivas apparaissait, de telle sorte que les images qui y sont prises puis partagées sur les réseaux sociaux le mettent en évidence sans pour autant que Ricard ne soit directement à l'origine du contenu. Marie Benech, directrice du marketing du groupe Pernod-Ricard, interrogée par Élise Lucet sur le fait que ces soirées sortent de la loi, reconnaît qu'« on est à ses limites »[80],[81].
La marque et le pastis ont un ancrage historique fort dans la ville de Marseille, et les supporters du club de la ville ont réagi violemment sur les réseaux sociaux[82] lorsque l'entreprise a communiqué sur son intention de construire un partenariat sur plusieurs années portant sur le champagne et l'international avec le club de football parisien, rival historique de l'OM[83]. Comprenant cette réaction, l'entreprise dont le siège se trouve à Marseille a renoncé rapidement à ce partenariat[84].
↑« Marseille salue l’abandon par Pernod Ricard de son partenariat avec le PSG : « C’est la victoire du peuple du Ricard contre celui des pétrodollars » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )