En 1254 il entrait dans l'Ordre des Servites de Marie, où il prononça rapidement ses vœux. Il fut ordonné prêtre à Sienne en 1258 et assuma différentes charges dans l'organisation de l'Ordre et la direction de plusieurs couvents.
Le , il fut élu prieur général de l'Ordre, dont il entreprit de réformer les statuts pour lui rendre sa vocation première d'ordre mendiant. Il collabora avec Julienne (Giuliana) Falconeri à la fondation d'un tiers ordre féminin, les Servites Oblates, d'où sortira la branche féminine de l'Ordre.
En 1269, pendant le long conclave rassemblé à Viterbe pour l'élection du successeur de Clément IV, son nom a circulé parmi les personnalités éligibles à ce poste. Se jugeant indigne d'un tel honneur, Philippe Benizi réussit à se soustraire à cette élection en s'enfuyant dans une localité voisine.
Au concile de Lyon en 1274, alors qu'un concile précédent avait interdit la création de nouveaux ordres mendiants, menaçant de supprimer tous ceux qui n'avaient pas été approuvés par le Saint Siège, Philippe Benizi, plaida brillamment sa cause, et l'Ordre fut rétabli par le Pape Jean XXI[2].
Philippe Benizi fut chargé par le Pape Innocent V de prêcher dans plusieurs villes d'Italie la paix entre les Guelfes et les Gibelins, dont l'affrontement avait ensanglanté un grand nombre de cités. C'est pendant une de ces missions qu'il rencontra Pérégrin Laziosi, et que ce dernier, converti, rejoignit l'Ordre des Servites de Marie[2].
Plusieurs miracles furent attribués à Philippe Benizi.
Un jour un lépreux lui demandait l'aumône, près de Sienne. Philippe, le voyant nu et misérable, jeta sur lui son manteau. Le malade fut immédiatement guéri de son mal[2].
Pour fuir les cardinaux qui, lors du conclave, voulaient l'élire pape, il partit pour le mont Amiata. Là, ses prières obtinrent la vertu de guérir les malades aux bains qui portent depuis son nom les Bagni San Filippo(it).
Sur son tombeau, des aveugles recouvrirent la vue, des boiteux remarchèrent normalement.
Iconographie
Saint Philippe Benizi est représenté portant l'habit de son Ordre, avec une tiare à ses pieds (renoncement à la papauté) ; il porte aussi une branche de lys et un crucifix.