Pierre Bérubé, né en septembre 1952 à Cabano (Québec), est un chercheur et auteur québécois qui a publié des ouvrages sur l'organisation de l'État et du territoire relativement aux concepts du sentiment d'appartenance à la communauté et aux notions d'identité. Il a occupé durant une trentaine d'années différentes fonctions au sein de la fonction publique québécoise.
Carrière
Formation académique
Il est détenteur d’un doctorat en Urbanisme (Académie de Droit, d'Économie et des Sciences d'Aix-Marseille III), d'une maîtrise en Aménagement du territoire et développement régional (Université Laval) Québec, d'un baccalauréat spécialisé en Sciences politiques (Université d'Ottawa) et d'un baccalauréat ès Arts en Histoire (Université d'Ottawa).
Parcours professionnel
Pierre Bérubé fut à la fin des années 1970, début des années 1980, secrétaire particulier adjoint du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation lors de l'élaboration et de la mise en œuvre de la loi sur la protection du territoire agricole au Québec et attaché de presse de la ministre des Travaux publics et de l'Approvisionnement du Québec lors de l'adoption de la réglementation fondamentale et éthique instituant le Fichier central des fournisseurs du gouvernement du Québec.
Il a comparu à maintes reprises à titre de spécialiste devant différentes commissions publiques[6],[7], dont la Commission de la représentation électorale du Québec et la Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales. Il fut également invité à titre de conférencier devant diverses tribunes publiques, télévisées ou radiophoniques au Québec, au Canada[8] et en France[9].
Il a œuvré à l'intérieur de divers ministères au sein de l'appareil gouvernemental québécois, dont le ministère du Conseil exécutif concernant la rédaction des divers avis gouvernementaux adressés aux MRC en vertu de la loi sur l'Aménagement et l'Urbanisme, et le ministère des Affaires municipales où il fut responsable de nombreux dossiers relativement à l'organisation territoriale municipale (redressement de territoires, annexions municipales, ententes intermunicipales et relations municipales internationales).
Il fut en 2004-2006, secrétaire général de l'Institut Québec-Europe - Un patrimoine commun[10]. Avec l'appui officiel de l'UNESCO et du Conseil de l'Europe, il a soutenu à Luxembourg, notamment auprès de l'Institut européen des itinéraires culturels du Conseil de l'Europe, l'introduction au Québec de l'expertise européenne en ce domaine[11]. Intitulé "Route Royale - Atlantique - Saint-Laurent", le plan fut agréé par les autorités dudit institut en [12]. (Le Luxembourg occupait cette année précisément la présidence du Conseil de l'Union européenne. Monsieur Jean-Claude Juncker occupait dès lors le poste de premier ministre du Luxembourg et président du Conseil de l'Union européenne).
Publications
Principales thématiques
Le bouleversement des délimitations intérieures d'État créé par les divers gouvernements et organismes publics (la commission chargée de l'organisation des entités électorales est souvent interpellée). Durant toute sa carrière, il a défendu l'idée que « le mouvement continuel (interminable) des délimitations politiques et administratives à l'intérieur d'un État (souvent accompagné de changements de nom), créait automatiquement des problèmes référentiels des populations concernées et la démobilisation des communautés d'appartenance ».
Par la « Symbolique identitaire territoriale » on peut vérifier ou déterminer le degré d'appartenance du citoyen (de la population) à sa communauté (locale, régionale ou nationale). Cette notion d'analyse est introduite particulièrement dans la revue Organisations et Territoires (Université du Québec à Chicoutimi), citée ci-bas des p. 61-68.
Le gouvernement se doit de déterminer des circonscriptions d'État fixes et officielles comme le fait toute nation en fonction de ses parties qui constituent l'ensemble. Ainsi, il a soutenu devant la Commission sur l’avenir politique et constitutionnel du Québec (dite Commission Bélanger-Campeau) « le fait que le Québec se devait de statuer sur une délimitation intérieure d'État fixe et officielle inspiré d'un modèle qui est le sien (au même titre qu'il y a des départements en France ou des cantons en Suisse, à titre d'exemple) ». Il préconise ainsi, la municipalité régionale de comté (MRC) comme étant le modèle québécois de base à cet égard[13].
Livres et rapports de recherche
L'organisation territoriale du Québec : Dislocation ou restructuration? : Urgence d'agir, Québec, Les Publications du Québec, , 172 p. (ISBN2551155894)[14],[15],[16],[17].
Pierre Bérubé, Yvon Leclerc et Bernard Béliveau, Agir ensemble : rapport sur le développement, Boucherville, Gaëtan Morin, , 209 p. (ISBN2-89105-359-1)[18],[19]
Le Témiscouata en toute justice, Rimouski (Cahiers du Groupe de recherche interdisciplinaire en développement de l'Est du Québec), Université du Québec à Rimouski, , 122 p. (ISBN9782920270244).
Étude : l'organisation intérieure de l'État québécois : du mouvement des structures à la consolidation du territoire (BRO 13927), Québec, École nationale d'administration publique, , 37 p.[20]
Étude de l'influence des délimitations organisationnelles sur la région d'appartenance : deux cas manifestes : le Sud-Aveyron (France), le Témiscouata (Québec), Aix-Marseille (Thèse, Doctorat en urbanisme, Institut d'aménagement régional, Université de droit, d'économie et des sciences d'Aix-Marseille). (THE 295)), , 262 p.[21]
Évolution historique du cadre territorial du Témiscouata et son aménagement politique contemporain (Thèse de maîtrise, Aménagement du territoire et développement régional, Université Laval), Québec, , 145 p..
Fiches d’informations sur les MRC désignées rurales, Bérubé, Pierre, Site Web : Villes Régions Monde, (Réseau universitaire d’études urbaines et régionales), 2002, site web : www.vrm.ca/mrc.asp.
Publications de revues académiques
« La symbolique identitaire territoriale : Reflet d’une culture manifeste : Le cas québécois », revue Organisations et Territoires, Université du Québec à Chicoutimi, vol. 15, no 1, (DOI10.1522/revueot.v15n1.596)[22].
« L’organisation territoriale du Québec », Revue Municipalité, Ministère des Affaires municipales du Québec, .
« Le Témiscouata est une patrie », revue Histoire Québec, Fédération des sociétés d'histoire du Québec, vol. 1, no 1 « De Kamouraska à Rimouski, Un fleuve qui a fait un pays », (ISSN1201-4710)[23]
« La restructuration interne des États : faits et tendances dans les pays de l'OCDE », Revue Télescope, École nationale d'administration publique, vol. 7, no 1, [24]
« Les initiatives de l'Union européenne en matière de développement régional », Revue Coup d'œil, École nationale d'administration publique, [25]
« L'arrimage des dossiers d'organisation et de planification territoriale au Québec », revue Organisations et Territoires, Université du Québec à Chicoutimi, vol. 11, no 3, (DOI10.1522/revueot.v11n3.791).
« Appartenance et symboles d’appartenance : jalons pour une réflexion qui s’impose », revue L’Action Nationale, vol. XCIII, no 3, .
« Respecter le sentiment d’appartenance des gens à leur région naturelle », La Revue municipale, dans Développement régional, .
Articles de journaux
Pierre Bérubé a publié divers points de vue et a fait l’objet d’analyses et d’appréciation dans divers journaux nationaux et régionaux, sur des sujets de facture politique, identitaire et relativement à l’organisation territoriale administrative et socio-politique : Le Soleil (Québec)[26],[27],[28],, Le Devoir (Montréal), La Presse[29] (Montréal), Le Lac Saint-Jean (Alma)[30], The Gazette (Montréal)[31], Toronto Star, Le Madawaska (Edmundston, Nouveau-Brunswick), La Croix (Paris), La Dépêche (Toulouse), Midi libre (Montpellier), Le Rouergat[32] et Centre-Presse (Rodez, Nord-Aveyron), Journal de Millau[33] (Millau, Sud-Aveyron), Le Touladi (Cabano), etc.
Recherches sur Grey Owl
Dès les débuts de ses recherches universitaires et en tant que bachelier en histoire, Pierre Bérubé s’est senti interpelé par les nombreux visiteurs venant dans sa région natale, qui s’informaient « du fameux Indien », Grey Owl, qui avait vécu et écrit ses expériences en tant que naturaliste, précisément au Témiscouata jusqu’à Métis Beach (1928-31)[34].
Avec la contribution financière et sous l’égide du Conseil des Arts du Canada, avec également la collaboration du sociologue Marcel Rioux et de l’ancien premier ministre du Canada, John Diefenbaker (député de Prince-Albert où vécut aussi Grey Owl), il entama une recherche sur « la vie et les réalisations de l’écrivain-naturaliste Archibald Belaney (Grey Owl) qui l’amena ainsi à lancer une exposition d’intérêt national au site historique du Fort Ingall à Cabano, sur ce qui fut probablement le plus grand naturaliste de son époque sur la scène internationale[35]. Anahareo(en) sa conjointe de l’époque, est venu spécialement de Colombie-Britannique en , pour commémorer l’événement. L’exposition et l’objet de ces recherches ont été légués officiellement à la ville de Cabano, deux ans plus tard en [36].
Distinction
En , en présence de nombreux invités du domaine public, Pierre Bérubé a reçu de Pauline Marois (première ministre du Québec, - ) et de François Gendron (doyen et ex-président de l'Assemblée nationale et ex-ministre de plusieurs ministères, - ), la médaille de l'Assemblée nationale du Québec (citation inscrite sur la décoration) « pour son militantisme relativement à la cause québécoise et pour son importante contribution et ses nombreuses publications sur l’organisation territoriale du Québec » (communiqué de presse ci-bas)[37].
Monsieur Bérubé a ainsi affirmé que la diffusion de ses ouvrages critiques n'auraient pu se faire sans l'accueil et le conseil des personnes qui ont agréé à ce qu'il publie sous leur égide, dont l'École nationale d'administration publique, l'Institut national de la recherche scientifique, les Universités du Québec à Chicoutimi et à Rimouski. Son passage à l'Institut européen des hautes études internationales de Nice lui a permis d'expertiser la riche expérience européenne en matière d'organisation de l'État. Il a également souligné "la contribution de plusieurs médias québécois et européens qui ont mis en lumière ses avancées critiques afin de sensibiliser davantage ses concitoyens à l'importance de l'organisation territoriale cohérente du pays, c'est-à-dire de ses communautés réelles".
Références
↑Le centre de ses recherches sur la notion de "région d'appartenance" s'est effectué à partir du département de l'Aveyron (de Millau, à l'hôtel de ville où il avait ses assises.
↑Voir chronique dans: Aveyron sur Témiscouata, La Croix, (Paris), 14 avril 1994, rubrique Histoire(s).
↑Des rives du Saint-Laurent aux rives du Tarn, La Dépêche, (Toulouse), 2 janvier 1990.
↑Critique: Un peu imprécis notre pays, Midi-Libre, (Montpellier), 6 mai 1986, p. Q 1.
↑Chronique: Des pays et des frontières, Midi-Libre, (Montpellier), 27 janvier 1986.
↑Dans la contestation judiciaire adressée par la paroisse d'Allardville, de la paroisse de Bathurst, la ville de Bathurst, de l'Association des Francophones des municipalités du Nouveau-Brunswick, la Chambre de commerce du Grand Bathurst et la Commission régionale de l'aéroport, présentée à Bathurst le , concernant la circonscription électorale de Bathurst, devant le juge Guy A. Richard, il est précisé que les parties <rejoignent la conclusion du chercheur Pierre Bérubé dans sa thèse L'étude de l'influence des délimitations organisationnelles sur la région d'appartenance, qui se lit comme suit: "L'harmonie entre l'espace où vivent les habitants et l'espace administré maintient et accroît le dynamisme local nécessaire au développement">.
↑Dans le mémoire soumis à ses membres au conseil général de la CSN d' concernant le <Développement régional>, La décentralisation et le monde municipal et régional, "Un consensus général, sinon unanimement, s'impose de plus en plus au Québec sur la nécessité et même l'urgence d'agir du côté de l'organisation territoriale au Québec", tel que référé et cité dans les ouvrages de Pierre Bérubé L'organisation territoriale du Québec (et al.) et Agir ensemble (coauteur).
↑Analyse de Jean Pedneault, Livre sur les relations Témiscouata-Madawaska, Le Madawaska, (Edmundston), 16 mai 1984, p. 8 C.
↑Nos MRC intéressent les Français à cause du type de regroupement, Le Soleil, (Québec), critique de Yves Therrien, 20 juillet 1986.
↑Voir dans Tourisme culturel: le défi de l'intégration européenne, Luxembourg, Institut des itinéraires culturelles du conseil de l'Europe, colloque du 21-22 avril 2005, Programme et transcription, Pierre Bérubé: Le projet d'itinéraire Route royale Atlantique - St-Laurent
↑Rapport déposé à la Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec.
↑Recoins de pays, Que reste-t-il de l'intégrité territoriale de nos régions, critique de Robert Saletti, Le Devoir, (Montréal), 25 juillet 1993.
↑Compte rendu de Camil Bouchard, diffusé par Érudit (Université Laval), dans Recherches socio-graphiques, vol. 26, no 3, p. 554-555, 1985.
↑Le Témiscouata champ d'étude et lieu de lancement du prochain avis du Conseil des affaires sociales du Québec, Le Touladi, Cabano, 26 mars 1990, p. 4.
↑"Le Devoir" (Montréal), le 2 mai 1990. "Le chef du parti québécois, Jacques Parizeau, s'est servi du livre "Agir ensemble" publié hier matin par le Conseil des affaires sociales, afin de critiquer le récent budget déposé par le ministre des Finances. Monsieur Parizeau rencontrait les journalistes pour faire le point sur son voyage à Washington et parler du budget".
↑Elkas, Kenniff, aboard, critique de Seah Gordon, - dans: Pierre Bérubé, a professor of the École nationale d'administration publique (et suite), The Gazette, (Montréal), 10 janvier 2001, p. A 3.
↑Cécile Vermette, députée de Marie-Victorin et Porte-parole de l'opposition officielle en matière de gouvernement en ligne, dans un communiqué envoyé le 22 mars 2006 à ses collègues de l'Assemblée nationale, "recommande la lecture de cette étude qui fait remarquablement le point sur les notions d'identité et d'appartenance au Québec (...) en expliquant par la symbolique territoriale, les carences démobilisatrices qui en caractérisent et conditionnent particulièrement notre société".
↑Pierre Bérubé, « Fusions: les enchevêtrements engendrés par l'appareil municipal lui-même », La Presse, (Montréal), .
↑Rosaire Pelletier, « Faut-il refaire l’organisation territoriale ?, critique de Rosaire Pelletier », Le Lac saint-Jean (Alma),
↑(en) « Quebeceers sleepwalk to a vote desting - The new Quebec - dans Pierre Bérubé a leaving Quebec expert on rural development issues, cities (et suite) », Toronto Star,,
↑« Analyse dans Le Rouergat, (Rodez, France) », Étude comparée: Le Sud-Aveyron et le Témiscouata, .
↑« Analyse, Mon coin de pays, », Journal de Millau, Millau, France, .
↑Pierre Bérubé a réalisé une carte des différents sites où vécurent Grey Owl et Anahareo de Cabano jusqu'à la Métis. La carte exposée au Fort Ingall dès l'ouverture de l'exposition en 1976, a été réalisée par le sérigraphiste Raymond Bouchard qui avait dès lors ses assises professionnelles dans la région.
↑Noël Bélanger, éditorialiste, « "La mise en valeur d'un héritage": "Dans les murs reconstitués du Fort Ingall, l'inauguration officielle d'une exposition sur la vie et les réalisations du naturaliste et écrivain Grey Owl". », La Revue d'histoire du Bas Saint-Laurent (Université du Québec à Rimouski), novembre 1976.
↑T.B., « La recherche historique sur Grey Owl est remise à la ville de Cabano, 31 mai 1978. », Le St-Laurent - Écho, , p. 21 A