Fils d'un procureur et issu d'une vieille famille de notables locaux, Pierre Dignac est le plus jeune maire de France, lorsqu'il est élu, à 25 ans, à La Teste de Buch. Deux ans plus tard, il entre au conseil général de la Gironde. Il conserve ces mandats jusqu'à la fin de la troisième République.
En , il prend la tête d'une liste de centre-droit, se réclamant de Georges Clemenceau, pour les élections législatives en Gironde. Avec 52,8 % des voix, il est élu député. Il siège alors dans le groupe des Républicains de gauche. Son travail parlementaire s'inscrit dans le cadre de la commission de la marine marchande, dont il est membre.
En 1924, il n'est plus tête de liste, mais figure sur celle, dite de « concentration républicaine », menée par Yves Picot. Réélu, il reste inscrit chez les Républicains de gauche. Quatre ans plus tard, c'est dès le premier tour, avec près de 60% des voix, qu'il conserve son mandat, après le retour au scrutin majoritaire uninominal.
Sa carrière politique connaît alors son apogée : du au , il est sous-secrétaire d'État à la Marine marchande, dans trois gouvernement successifs.
Réélu au premier tour encore lors des législatives de 1932, il est alors membre du groupe du Centre républicain, ce qui témoigne d'un glissement encore plus vers la droite de ses positions.
En 1936, il est assez sérieusement inquiété par le socialiste Pierre-Emmanuel Guillet, qu'il ne bat au second tour qu'avec à peine plus d'une centaine de voix d'avance (50,6 %). Il retrouve pendant cette législature le groupe des Républicains de gauche, alliés cette fois avec les « radicaux indépendants ».
Vice-président de la Chambre des députés depuis , il vote en juillet en faveur des pleins-pouvoirs à Philippe Pétain. En , il est désigné comme membre du Conseil national mis en place par le régime de Vichy.
Très brièvement arrêté et interné à la Libération, il est frappé d'inéligibilité, ce qui met un terme à sa carrière politique.
En 1953, il est cependant admis au titre protocolaire de « député honoraire » et, trois ans plus tard, est promu commandeur de la légion d'honneur.
« Pierre Dignac », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
De la correspondance de Pierre Dignac est conservée sous forme de microfilms aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 463Mi [385AP] : Inventaire du microfilm.