Collaborateur d'Albert Tournaire, il participe à la construction de la villa Arnaga à Cambo-le-Bains (1903-1906) et se fixe à Bordeaux en 1904 comme professeur d'architecture à l'école municipale des Beaux-Arts. Prenant la suite de Louis Labbé, décédé en , il est nommé chef d'atelier et directeur des études[2].
En 1928, il fonde l'école régionale d'architecture dont il assume la direction, tout en restant chef de l'atelier de l'école municipale de Beaux-Arts, jusqu'en 1942. À cette date, Pierre Ferret touché par la maladie quitte sa fonction d'enseignant et c'est son fils Claude qui prend la relève au poste de direction.
Il a été l'ami de Cyprien Alfred-Duprat (1876-1933) et avec Raoul Jourde (1889-1959), ils ont formé, au sein des architectes de cette époque, «le trio bordelais» selon l'expression de Robert Coustet[3].
Très au courant des tendances nouvelles (il fit lire L'Esprit Nouveau à Henry Frugès qui connut Le Corbusier grâce à lui), Pierre Ferret eut une influence considérable dans l'histoire de l'architecture bordelaise autant par son enseignement théorique que par ses réalisations.
Descendance
Pierre Ferret I est à l'origine d'une lignée d'architecte : son fils Claude Ferret, né en 1907, son petit-fils Pierre Ferret II, né en 1945 et son arrière-petite-fille Venezia Ferret née en 1984.
Œuvres
1910 : hôtel Ferret[4], 80 avenue Carnot, Bordeaux ; labellisé « Patrimoine du XXe siècle » en 2007[5] ; après son divorce, il installe son nouveau ménage dans le bel hôtel Labottière et son atelier dans la maison familiale de la rue Emile-Fourcand avant de le transférer en 1927 plus près de son domicile rue de Tivoli[6].
1913 :
maison de Paul Duten, 51 avenue Carnot, Bordeaux ; considérée par l'architecte comme un parfait exemple de l'architecture nouvelle, en rupture avec la tradition passéiste des demeures voisines[7]
projet (en collaboration avec Cyprien Alfred-Duprat) de palais des fêtes et de palais des Beaux-Arts sur les Quinconces à Bordeaux.
1913-1927 : transformation de l'hôtel Frugès de Bordeaux ; classé aux Monuments historiques en 1992.
1920 : hôtel Despax, 41 rue Durieu-de-Maisonneuve, Bordeaux ; hôtel particulier construit pour l'entrepreneur Marcel Despax ; adroit pastiche du XVIIIe siècle en harmonie avec le château Labottière auquel il fait face[8].
1920-1923 : Compagnie algérienne, 2 cours du XXX-Juillet (actuelle banque Courtois, en angle de rue, face au Grand Théâtre) ; très haut édifice de style néo-XVIIIe siècle[9].
L'ancienne Compagnie algérienne, aujourd'hui siège de la banque Courtois (1920-1923).
Voir aussi
Bibliographie
Natalia Miteneva, et Christian Sallenave (photogr. Philippe Caumes), Les Ferret, un siècle d'architectures, question d'arts de vivre et d'habiter, Bordeaux, Editions Bastingage, , 192 p. (ISBN978-2-35060-024-6 et 2-35060-024-6, présentation en ligne).
Robert Coustet et Marc Saboya, Bordeaux la conquête de la modernité, architecture et urbanisme à Bordeaux et dans l'agglomération de 1920 à 2003, Bordeaux, Mollat, , 402 p. (ISBN2-909351-85-8, présentation en ligne).
Robert Coustet et Marc Saboya, Bordeaux, le temps de l'histoire - architecture et urbanisme au XIXe siècle (1800-1914), Bordeaux, Mollat, , 270 p. (ISBN2-909351-56-4, présentation en ligne).
Collectif, Bordeaux et l'Aquitaine, 1920-1940 - Urbanisme et architecture, Paris, Éditions Regirex France, , 298 p. (ISBN2-904392-04-1).