Le pont Rouelle est livré à la circulation ferroviaire le , trois jours avant l'ouverture au public de l'Exposition universelle de 1900. Au cours de celle-ci, plus de huit millions de voyageurs empruntent l'ouvrage. Cependant, l'affluence sur la ligne décroît rapidement au cours des deux décennies qui suivent : elle est alors fermée au transport de voyageurs le . Le pont Rouelle continue d'être emprunté par des convois de marchandises jusqu'en 1936. Ces activités de fret ferroviaire sont toutefois suspendues lors de l'Exposition universelle de 1937 et ne reprennent pas par la suite, si bien que le pont se trouve désaffecté[3].
Réhabilitation
Au début des années 1980, le projet d'extension de la ligne C du RER au nord-ouest de la région parisienne (liaison Vallée de Montmorency - Invalides), replace le pont Rouelle au centre de l'attention de la SNCF, puisqu'il est envisagé de rouvrir la ligne à la circulation des trains de voyageurs[4].
L'ouvrage ferroviaire, et plus particulièrement ses éléments métalliques, font l'objet de visites d'inspection par les services techniques de la SNCF. Il ressort de ces expertises que le pont a souffert de la corrosion : le platelage, les garde-corps ainsi que les suspentes et les entretoises sont assez oxydés. Toutefois, les éléments principaux de la structure sont dans un état assez bon, ce qui laisse envisageable une réhabilitation[4].
Cette option, retenue par la SNCF, présente plusieurs avantages par rapport à une reconstruction : outre un intérêt patrimonial fort pour la ville de Paris, désireuse de préserver ces réalisations architecturales de la Belle Époque, les études menées par la SNCF montrent que la réhabilitation est moins coûteuse[5]. Par ailleurs, une telle solution technique n'occasionne aucune gêne pour la navigation fluviale sur la Seine[4].
Les travaux sont exécutés de jusqu'à la fin de l'année 1985 par l'entreprise Eiffel Constructions Métalliques. Le grand viaduc est renforcé et un tablier identique à celui d'origine est mis en place. Pour le petit viaduc, tous les éléments métalliques sont repris, tandis qu'au tablier métallique originel succède un tablier mixte acier-béton. Le pont Rouelle, ainsi restauré, est inauguré le [4].
Caractéristiques
Le pont Rouelle est composé de plusieurs sections de natures différentes. Sur la rive droite, un ouvrage d'accès constitué de trois arches en maçonnerie surbaissées recoupe la voie Georges-Pompidou. Il amène au grand viaduc, lequel enjambe le bras droit de la Seine par un pont en arc à tablier intermédiaire, composé d'une seule arche métallique sans appui dans le fleuve, d'une portée de 85,712 m[3]. Le franchissement de l'allée piétonnière de l'île aux Cygnes est assuré par une petite arche en maçonnerie de pierre, qui dégage une ouverture de 6,60 m. Enfin, le petit viaduc enjambe le bras gauche de la Seine par un pont en arc métallique à trois arches d'une portée allant de 28 à 28,38 m, reposant sur deux piles. Son tablier est de type mixte acier-béton[3].
Partie du pont entre l'île aux Cygnes et le 16e arrondissement.
Philippe Ramondenc, Van Phuoc Nguyen et Jacques Courtois, « Réhabilitation d'un ouvrage d'art métallique ancien. Pont en arc du grand bras de la Seine. Liaison ferroviaire « Vallée de Montmorency - Ermont - Invalides » », Bulletin ponts métalliques, no 13, , pp. 29-36.
Jocelyne Van Deputte, Ponts de Paris, Paris, Paris-musées, , 230 p. (ISBN2-87900-168-4), chap. « La passerelle de Passy », pp. 212-213.