Le prix du jeune écrivain de langue française est un prix littéraire créé en 1984 et décerné annuellement par l’association Le Prix du jeune écrivain à des auteurs de nouvelles, âgés de 15 à 26 ans[1].
Historique du Prix et de l'association
1984 – Création du Prix du Jeune Écrivain (PJE) à Muret (Haute-Garonne)
Apprenant que le Prix Goncourt vient d’être attribué à Marguerite Duras (alors âgée de 70 ans) pour son roman L’Amant, et se rappelant que la volonté des Goncourt était à l’origine de soutenir les jeunes romanciers, Marc Sebbah (enseignant au lycée Pierre-de-Fermat à Toulouse, alors président de l’Union laïque de Muret) et Henri Beulay (journaliste à la Dépêche du Midi) décident de créer un prix littéraire qui soit « une incitation pour le plus grand nombre de jeunes auteurs à écrire et leur permette ainsi d’être lus et, pour les meilleurs d’entre eux, édités. »
Dès le départ, ce nouveau prix obtient le soutien d’écrivains reconnus. José Cabanis, futur membre de l’Académie française, accepte en 1985 de faire partie du premier jury présidé par Roger Vrigny, prix Femina, éditeur et producteur de l’émission Lettres ouvertes sur France-Culture.
1991 – Création de l’association Prix du Jeune Écrivain
La même année, à la demande des lauréats, est décidée la création d’ateliers d’écriture[2]. Ils sont ouverts à tous, encadrés par des écrivains de renom. Ils ont lieu dans le Gers jusqu’à l’été 2010 où ils rejoignent la ville de Muret. En même temps se déroule un ensemble de spectacles de théâtre, musique et poésie gratuits organisés par le PJE en partenariat avec la ville de Muret : les Soirées des Bords de Louge[3].
1999 – Création du Prix du Jeune écrivain francophone (PJEF)
Grâce au soutien de l’Organisation internationale de la francophonie et à celui des services culturels des Ambassades, les informations relatives au prix peuvent enfin atteindre les jeunes du monde entier. Les candidatures en provenance de l’étranger augmentent jusqu’à presque égaler en nombre les candidatures en provenance de France. Les deux prix (PJE et PJEF) fonctionneront en parallèle jusqu’en 2007.
2007 – Le PJE et le PJEF fusionnent pour former le Prix du jeune écrivain de langue française (PJELF)
Sensible aux arguments développés dans le manifeste Pour une littérature-monde en français, le PJE décide de fusionner ses branches française et francophone, il est le premier prix à le faire. Il devient ainsi le Prix du jeune écrivain de Langue Française sans aucune distinction entre la France, la francophonie et le reste du monde. Il n’y a plus qu’un seul palmarès.
Cette même année, le Conseil régional de Midi-Pyrénées crée le Prix Claude-Nougaro[5] afin d’encourager les talents créatifs des jeunes de la région (15/25 ans). Depuis 2007, le PJE a assuré chaque année la présélection des œuvres dans la catégorie « écriture de fiction ».
2011 – Le PJE décide de réorganiser son calendrier annuel afin de faire coïncider sa remise des prix avec le Salon du livre de Paris.
La remise des prix annuelle a désormais lieu la dernière semaine de mars (proclamation du palmarès au Salon du Livre puis cérémonie officielle de remise du prix au théâtre municipal de Muret). Elle donne lieu chaque année à une douzaine de rencontres des écrivains du jury avec les élèves des lycées et collèges, et le public des médiathèques de la région.
2021 – Didier Kimmoun devient président du Prix du Jeune Écrivain.
En 36 ans, le Prix du Jeune Écrivain :
a reçu 29 000 manuscrits en provenance de plus de 100 pays ;
a réuni dans ses jurys successifs 130 écrivains ;
a publié plus de 361 lauréats dans 36 recueils ;
a révélé plus de 100 jeunes auteurs, qui ont poursuivi depuis leur chemin d’écriture. Nombre d’entre eux ont obtenu des prix littéraires renommés[9], le PJE pouvant ainsi prétendre au titre de « cueilleur d’étincelles » selon l’expression de Tristan Corbière.
Les particularités du Prix du Jeune Écrivain de langue française
Un jury international pour un prix international
Dès sa création en 1984, le Prix du Jeune Écrivain s’est adressé à tous les jeunes francophones, français ou non-français, et dès les premières années, il a récompensé de jeunes auteurs étrangers. Mais ce n’est qu’en 1997 que le prix atteint sa dimension internationale. Aujourd’hui, le palmarès compte autant de lauréats étrangers que de lauréats français.
Quant au jury[10], il réunit chaque année des nouvellistes, des romanciers, ou des poètes de renom, venus d’horizons divers. La parité y est respectée.
Chaque année, de France et de l’étranger, arrivent au PJE près de 1000 textes. Ces textes enregistrés et mis sous anonymat font l’objet d’un double circuit de lecture.
le circuit externe composé de comités de lecture bénévoles. Chacun de ces comités recevant 6 manuscrits, 150 comités au moins sont nécessaires pour traiter le millier de manuscrits reçus. La tâche de ces comités n’est pas seulement de formuler une appréciation sur chacun des six manuscrits qui lui sont confiés, elle est aussi de rédiger, pour chacun d’entre eux, une fiche de lecture qui sera envoyée à chaque candidat, lauréat ou non.
le circuit interne, composé d’une quarantaine de lecteurs bénévoles expérimentés réunis par l’association. Ils établissent la liste de la trentaine de textes finalistes qui seront remis au jury.
Le parrainage et l'édition des textes
À l’issue des délibérations du jury en septembre, l’écrivain membre du jury qui a particulièrement aimé une nouvelle devient le « parrain » de son jeune auteur afin de lui prodiguer des conseils et de lui suggérer des adaptations et amendements en vue de l’édition.
Contrairement à la plupart des prix littéraires, le PJELF ne récompense pas une œuvre publiée mais un certain nombre de manuscrits inédits (environ 12 chaque année). Ainsi l’édition devient-elle pour les jeunes lauréats le premier et le plus important des cadeaux. Les recueils[11] réunissant les textes primés ont été publiés successivement par Le Monde Éditions à partir de 1989, le Mercure de France à partir de 1998 et les éditions Buchet/Chastel depuis 2007. La parution a lieu au mois de mars.