Le dernier titulaire en date de la fonction est Michel Aoun, en poste du [1] au . Le 30 octobre 2022, à la veille de la fin de son mandat, il quitte la présidence et rejoint sa résidence privée, tandis que le Parlement n'est pas parvenu à désigner un candidat réunissant assez de voix pour lui succéder au cours de la dernière élection présidentielle[2].
Le système électoral utilisé est un scrutin uninominalmajoritaire à plusieurs tours. Pour l'emporter, un candidat doit réunir au premier tour la majorité qualifiée des deux tiers de l'ensemble des membres du collèges, soit 86 voix. À défaut, un second tour est organisé. Est alors élu le candidat qui remporte les voix de la majorité absolue des membres, soit 65 voix. Si besoin, des sessions supplémentaires sont réitérées jusqu'à ce qu'un candidat atteigne cette majorité[3],[5].
La majorité des deux tiers exigée au premier tour fait également de facto office de quorum de participation, le scrutin ne pouvant se tenir si moins des deux tiers des membres de la chambre sont présents[3].
En accord avec la constitution de 1926, un candidat à la présidence doit répondre aux mêmes qualifications qu'un membre du parlement : posséder la citoyenneté libanaise et être âgé d'au moins vingt et un ans. Le président ne peut se porter candidat à sa réélection que passée une période de six ans suivant la fin de son mandat. Il n'y a pas de limite du nombre total de mandats[6].
L'élection est organisée entre soixante et trente jours avant la fin du mandat du président sortant sur convocation du président de la Chambre des députés, ou dix jours avant si ce dernier ne procède pas à cette convocation. La chambre est par ailleurs immédiatement convoquée en cas de vacance de la présidence en cours de mandat[3].
L'article 50 de la constitution du Liban exige que le président prête le serment suivant lors de la prise de fonction:
« Je jure par Dieu tout-puissant d'observer la Constitution et les lois de la Nation libanaise et de maintenir l'indépendance du Liban et son intégrité territoriale. »
Pacte national et système confessionnel
L'accès à la présidence de la République libanaise est soumise à une entente officieuse connue sous le nom de Pacte national. Convenu en 1943, ce dernier la limite aux seuls membres de la foi chrétienne maronite, en vertu du système confessionnel.
Comme indiqué dans la constitution, le président est le commandant en chef des forces armées libanaises et des forces de sécurité. Il peut nommer et révoquer le président du Conseil des ministres et le cabinet, promulguer les lois adoptées par le Parlement et peut également opposer son veto aux projets de loi. Il ne peut néanmoins dissoudre le Parlement. En pratique, cependant, le Liban étant une république parlementaire, le président est essentiellement le dépositaire de pouvoirs de réserve et la fonction est essentiellement symbolique[8].