Dès septembre 1940, Jean Cassou rédige un tract intitulé « Vichy fait la guerre », tiré à plusieurs milliers d'exemplaires.
À la fin de 1940, le réseau lance un journal clandestin sous la houlette de Jean Cassou, de Marcel Abraham, ancien directeur de Cabinet de Jean Zay au ministère de l'Éducation nationale, et de l'écrivain Claude Aveline, issus du groupe « Français libres de France » ; à partir de 1941, interviennent aussi Jean Paulhan et Jean Blanzat.
La couverture utilisée pour justifier des rencontres, notamment dans l'appartement de Louis Martin-Chauffier ou chez les éditeurs Albert et Robert Émile-Paul est une association littéraire, le « Cercle Alain-Fournier ».
Cinq numéros du journal ont paru :
Le premier paraît le sur quatre pages de format A4.
Son éditorial débute en ces termes : « Résister ! C'est le cri qui sort de votre cœur à tous, dans la détresse où vous a laissé le désastre de la Patrie. C'est le cri de vous tous qui ne vous résignez pas, de vous tous qui voulez faire votre devoir. »
Ce bulletin comporte également des informations sur l'évolution de la guerre et engage ses lecteurs à l'action en se proposant de coordonner l'activité de ceux qui veulent agir. Les textes sont écrits . Dactylographiés par Agnès Humbert, ils sont ronéotés d'abord au musée de l'Homme, puis chez Jean Paulhan.
Le deuxième numéro paraît le sur six pages.
Il contient le texte intégral de l'appel du 18 juin, publié sous le titre « L'heure d'espérance », ainsi qu'une revue de presse intitulée « Dans la presse illégale » qui cite notamment le numéro 4 de Pantagruel, un autre journal clandestin.
Le troisième numéro paraît le . Il est en grande partie consacré à la position des États-Unis.
Le quatrième numéro paraît le .
Le cinquième et dernier numéro paraît à la mi-mars. Il est entièrement rédigé par Pierre Brossolette.
L'arrestation d'un grand nombre de membres du réseau en janvier- (sept seront exécutés en 1942) met fin à la publication.
Résistance (1942-1944)
Un journal nommé Résistance. Le Nouveau Journal de Paris est créé par le docteur Marcel Renet (1905-1979), fondateur en du Mouvement Résistance, qui signe « Jacques Destrée » ou « Marc Antoine ».
Le premier numéro date du . Il s'agit un véritable journal et non d'une simple « feuille », ce qui en fait un des deux plus importants de l'époque, avec Libération de Christian Pineau.
Y collaborent Pierre Brossolette (« Pierre Braud »), Jacques Debû-Bridel (« Sargon »), Henri Mazeaud (« François »), Maurice Roland (« Ollivier »), Me Boissarie (« Caton »), Maurice Lacroix (« Jean Decour »), Émile Janvier (« Dormoy »), Alcide Morel (« Lefaure »), Jean de Rudder (« Verstraete »), Henri Steiner (« Ch. Duval »), Mme Levreux (« Claude Lasnier »), Mme Renet (« Catherine Villedieu »), André Lafargue (« Robert Desniaux »), Claude Lafargue (« Marc Deschamps »), Me André Bossin (« Paul Robin »), Me Robert Lecourt (« Rouanet »), etc.
Marcel Renet est arrêté le [2], mais l'activité du mouvement se poursuit jusqu'à la Libération.
Le , Mariette Fichelet, Emile Staquet et Marcel Vidal sont arrêtés par la Gestapo à Montrouge, dans l'imprimerie du journal (Jean De Rudder) où une plaque commémorative a été apposée. Les deux hommes sont déportés à Dachau, Mariette Fichelet à Ravensbrück, où elle meurt le [3].
Françoise Bruneau [pseudonyme d’Yvette Gouineau], Essai d’historique né autour du mouvement du journal clandestin « Résistance », Paris, CEDES, 1951(éd. Numérique, 2020)
André Lafargue, « Hommage à la presse clandestine », dans le Bulletin semestriel du mouvement « Résistance », no 96, (ISSN0154-1455)
Liens externes
Numéros de Résistance disponibles dans Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF