Bass est intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en 1991 en tant qu'artiste hors scène[1]. Il fait son entrée au Blues Hall of Fame en 2003[2]. David Fricke, du magazine Rolling Stone, le décrit comme l'un des « grands faiseurs de stars des débuts du rock & roll », un « maître pour dépister les talents » et un « producteur prolifique »[3].
Vie privée
Bass naît dans le Bronx d'un père catholique italien, Ralph Bass (Sr.), né Basso, et d'une mère juive germano-américaine, Lena, née Brettner. Jeune garçon, Ralph montre un don pour la musique et sa mère l'inscrit à des cours de violon. Il donne son premier concert à six ans[4]. Cependant, élevé dans un quartier multiethnique, Ralph est exposé à diverses nuances culturelles qui influencent ses goûts musicaux allant du classique au blues et au jazz. Dès son plus jeune âge, Bass veut non seulement jouer, mais aussi assembler des sons qu'il aime écouter.
Il fréquente l'Université Colgate et l'Université de New York[3]. Après son premier mariage en 1933, Bass déménage à Los Angeles. Au cours de son parcours dans l'industrie musicale, il voyage dans le delta du Mississippi et dans d'autres États du sud. Il y découvre un viviers de musiciens jamais enregistrés et son créneau en tant que producteur de disques et découvreur de talents. Les lois Jim Crow maintiennent encore les artistes afro-américains à l'écart, nombre d'entre eux étant relégués à des contrats d'un soir et ne se produisant que devant un public exclusivement noir dans un réseau de théâtres et de boîtes de nuit connu sous le nom de Chitlin' Circuit. Après son deuxième mariage en 1960, Bass décide de concentrer sa carrière sur l'introduction de la musique afro-américaine et des artistes afro-américains dans le courant dominant du divertissement américain[5].
De là, il contribue à la création de deux des maisons de disques indépendantes les plus prospères, Savoy Records, dans le New Jersey, et King Records, à Cincinnati, Ohio[7]. Au cours de cette période, Bass fait une tournée dans le Sud avec divers groupes de blues et note l'importance du public, toujours majoritairement noir mais avec un nombre croissant de blancs. Il sent le public changer[8].
Chez Savoy de 1948 à 1951, il enregistre Brownie McGhee, Esther Phillips et Johnny Otis. Chez Federal, une filiale de King dirigée par Bass, il produit une série de succès R&B, dont Sixty Minute Man et Have Mercy Baby des Dominoes et Work with Me, Annie des Midnighters. Le fondateur de King, Syd Nathan, refuse d'abord de signer James Brown pour enregistrer Please, Please, Please ; Bass signe Brown avec Federal et produit Please, Please, Please qui est un succès régional et se vend finalement à un million d'exemplaires[9]. Bass produit également la version originale du standard R&B Kansas City, enregistrée par Little Willie Littlefield. Bass découvre également John Lee, qui a deux singles country blues sortis par Federal en 1952[10].
Lorsque Chess est dissous en 1976, Bass se retiré à Miami pour travailler à la T.K. Record Company pendant deux ans avant de retourner à Chicago où il travaille désormais comme producteur indépendant[3].
Ses droits d'auteurs lui rapportent suffisamment pour prendre sa retraite, vivant à Chicago et aux Bahamas. Ralph Bass meurt dans un avion en route pour Nassau le [12].
↑(en) Jon Hartley Fox, King of the Queen City : The Story of King Records, University of Illinois Press, (ISBN978-0-252-09127-8, lire en ligne), p. 87.
↑(en) Arnold Shaw, Honkers and Shouters, New York, Macmillan, (ISBN978-0-02-061740-2), p. 225, 235–247.
↑(en) Charles Keil, Urban Blues, University of Chicago Press, (ISBN0-226-42960-1), p. 100.
↑(en) Gerri Hirshey, Nowhere to Run : The Story of Soul Music, Da Capo Press, (ISBN0-306-80581-2), p. 61–62.