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L'article religion à Chypre[1] vise à recenser la totalité des phénomènes religieux, passés et présents, des populations de l'île de Chypre.
En 2020, deux principales religions traditionnelles se partagent la spiritualité des 1 200 000 Chypriotes, sans prise en compte des diasporas chypriotes ni des immigrations et migrations récentes.
Le relevé actualisé des groupes ethniques à Chypre et des langues parlées à Chypre ne signale pas leur évolution.
Les seuls repères historiques permettent au minimum de se représenter une évolution probable des appartenances religieuses :
L'hellénisation étant très ancienne, les Chypriotes grecs, du moins orthodoxes, sont à considérer comme pratiquement autochtones, même si la guerre de Kitos (115-117) semble avoir exterminé la population grecque de l'île
La communauté juive chypriote(en) 3 500 personnes, est d'origine ancienne, au moins depuis le second siècle avant l'ère commune[2].
L'histoire des Juifs à Chypre(en) est tourmentée.
La guerre de Kitos ou guerre des exilés (115-117) a lieu également sur l'île[3] D'après une source ancienne écrite par Eutychius of Alexandria Les juifs Chypriotes auraient attaqué des monastères chrétiens sur l'île durant le règne d' Heraclius (610-641)[4].
Des Juifs Romaniotes (judaïsme hellénistique) s'installent dès l'époque byzantine, apparemment après les premiers raids arabes avec mise en esclavage de Chypriotes.
En 1110, on signale des Juifs chargés de récolter les impôts[4].
Benjamin de Tudèle rapport avoir observé en 1163 trois communautés juives[5] , des karaïtes, des rabbiniques et des Épikoristes(en) (réputés hérétiques).
Durant l'époque ottomane, Famagouste devient le centre d'une importante communauté exilée à la suite du décret de l'Alhambra (1492) d'expulsion des Juifs d'Espagne.
Vers 1900, on recense une centaine de Juifs seulement sur l'île.
La communauté arménienne chypriote(en) concerne actuellement 3 500 personnes bien intégrées.
L'histoire des Arméniens à Chypre(en) peut remonter au moins à 578, début de la période byzantine[6].
La chute du Royaume arménien de Cilicie (1080-1375) provoque l'arrivée de 30 000 émigrants.
L'époque ottomane (1570–1878) s'ouvre avec le recrutement (et l'arrivée sur l'île) de 40 000 Arméniens ottomans, principalement artisans, pour repeupler Nicosie d'abord.
Pourtant, en 1630, sur une population totale chypriote de 56 530, on ne recense que 2 000 Arméniens, et, en 1835, 200 Arméniens.
La principale raison serait la taxation (double capitation et devchirmé) des non-musulmans et donc un fort crypto-christianisme(en), le phénomène Linobambaki.
Le soutien grec chypriote à la guerre d'indépendance grecque (1821-1829) entraîne des représailles féroces contre Grecs, Arméniens, Maronites et « Francs ».
Les massacres hamidiens (1894-1896) et le génocide arménien (1915-1923), entre autres catastrophes historiques, entraînent des migrations forcées : 10 000 réfugiés de Cilicie[7], de Smyrne et de Constantinople.
Les Arméniens chypriotes constituent une bonne part de la Légion arménienne (1916-1920) vaillante lors de la campagne de Cilicie (1918-1921), et du Régiment chypriote(en) (1940-1950).
Une partie de la communauté a regagné l'Arménie indépendante. Une autre a émigré ailleurs. Et Chypre accueille également des Arméniens venus d'autres pays d'accueil.
La communauté rom chypriote(en) (1 250) se constitue vers 1322-1400, en provenance probable du Liban[8].
La communauté libanaise chypriote(en) (20 000), en partie d'implantation récente, vient de personnes fuyant la Guerre du Liban (1975-1990).
L'autre partie est constituée de maronites, chrétienscatholiques orientaux. La communauté maronite chypriote(en), arabophone, s'établit au 13e siècle et compte jusqu'à 50 000 membres (sur une soixantaine de villages, soit 20 % de la population de l'île à l'époque.
La population maronite presque entièrement à l'époque ottomane (1 000 membres), se reconstitue à partir de 1900 : 2 752 en 190, 6000 en 2020.
Une petite communauté russe chypriote(en) (1 250) s'implante à partir des années 1990.
Histoire récente
La population de la république de Chypre suit l’Église grecque orthodoxe.
La zone occupée par l'armée Turque (autoproclamée république turque de Chypre nord et non reconnue au niveau international) est majoritairement musulmane.
Cependant, l'État, à la différence d'autres États musulmans, est un État séculaire.
Il n'impose aucune religion particulière à ses citoyens.
L'instruction religieuse cependant donnée dans les diverses écoles, non obligatoire, est considérée comme un choix personnel.
La politique n'étant pas mêlée à la religion, les chefs religieux ont peu d'impact sur les affaires de l'État.
La minorité des Chypriotes grecs qui résident dans la région nord sont libres de pratiquer leur foi.
Les Grecs orthodoxes y sont également une communauté minoritaire maronite, de l'Église chrétienne maronite.
Des églises anglicanes et catholiques fonctionnent également présentes dans cette partie du pays.
Les Chypriotes grecs ont choisi un patriarche de Constantinople en tant que leur guide et chef.
Ils constituent une partie de la communion orthodoxe orientale et œuvrent dans la doctrine de la bonne croyance.
Ils suivent les traces de Jésus et de ses apôtres en vertu de la succession apostolique.
Le Nord de Chypre compte un certain nombre d'églises, la majorité d'entre elles cependant ont été aujourd'hui converties en musées.
Le monastère de l'apôtre André de cette partie nord de l'île (en zone turque) est considéré comme un tombeau sacré et régulièrement visité ainsi par les Chypriotes grecs.
Christianisme
La première évangélisation remonte à l'âge apostolique, avec l'apôtre saint Paul (v. 5 - v. 67) et l'apôtre chypriote, juif lévite, Barnabé né Joseph (fin du Ier siècle av. J.-C. - 61).
Après la guerre de Kitos (115-117), d'autres évangélisations ont dû se produire en direction des nouveaux immigrants.
L'époque byzantine est orthodoxe, et la séparation des Églises d'Orient et d'Occident (1054) maintient Chypre sous juridiction religieuse de Constantinople.
Les croisades (1095-1291) placent Chypre sous domination franque ou latine, sous juridiction religieuse de Rome : royaume de Chypre (1192-1489), durable état latin d'Orient. Et les dignitaires orthodoxes se soumettent aux dignitaires latins.
Après deux millénaires de christianisme, le paysage religieux chypriote, évolutif, est à peu près le suivant, pour une population d'environ 1 200 000 Chypriotes (sans compter diasporas chypriotes ni immigrations récentes ni migrations en cours)[9],[10].
Christianisme (70..78 %)
Orthodoxie
Église grecque-orthodoxe de Chypre (> 70 %)
Arméniens (3 500)
Syriaques orthodoxes
Catholicisme (2 %)
Église catholique romaine (10 000, 1 %)
Maronites (6 000, < 1 %), dans quatre villages du Nord
Protestantisme (< 2 %) (dont 2 000 anglicans au sud et 500 au nord)
Témoins de Jéhovah (< 1 %) (2 866 fidèles actifs[11] en 2021)
Islam (18..25 %), principalement au nord
Autres spiritualités (< 5 %)
Judaïsme (3 500 en 2018)
pratiques sino-vietnamiennes (Têt (Viêt Nam)) de la communauté vietnamienne (6 000..12 000)
↑Nakache, Karen, « Un cas de migration forcée : les Arméniens de Cilicie en 1921 », Cahiers de la Méditerranée, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 56, no 1, , p. 109–130 (DOI10.3406/camed.1998.1219, lire en ligne, consulté le ).