Rik Devillé, né en 1944, est un prêtre catholique belge. Fondateur du « Groupe de travail flamand sur les droits de l’homme dans l’Église », il défend les victimes d'agressions sexuelles au sein de l’Église catholique en Belgique.
Biographie
Rik Devillé est né en 1944 à Hal située en Région flamande dans la province du Brabant flamand. Il a étudié au Grand Séminaire de Malines de 1963 à 1969, date à laquelle il est ordonné prêtre. Il a été curé pendant 6 ans et professeur de religion et rhétorique à l’Institut du Sacré-Cœur de Hal pendant 13 ans[1].
De 1981 à 2009, il est le prêtre des paroisses de Buizingen et de Lot[2]. Rik Devillé est le fondateur du « Groupe de travail flamand sur les droits de l’homme dans l’Église » et cofondateur du réseau européen « Kirche im Aufbruch » - « Nous sommes l’Église » « Droits et Libertés dans les Églises » [3],[4].
En 1993, il publie La dernière dictature. Plaidoyer pour des paroisses sans pape. Il y développe l'analyse qu'« au moment où tant de peuples se tournent vers les modèles démocratiques, l’Eglise catholique romaine s’accroche à une structure de type féodal ». Par ailleurs, l'absence de réponse aux questionnements des membres de l'Église conduira à la disparition du clergé catholique [5].
Rik Devillé prend sa retraite en juillet 2009 et s'investit alors pleinement dans la lutte contre les abus sexuels au sein de l'Église catholique en Belgique.
Rik Devillé considère que l'Église catholique belge a mal géré le problème de la pédophilie en son sein. Ainsi, entre 1992 et 1998, il signale avec son groupe de travail, plus de 300 plaintes de victimes d'abus commis par des prêtres belges, or seulement quinze plaintes aboutissent avec les aveux des agresseurs. Les autres étaient souvent mutés, sans être sanctionnés, dans une autre paroisse où ils pouvaient recommencer des agressions. Il considère que peu d'évêques se sont investis dans le traitement de ces abus sexuels[6].
Par ailleurs, pour Rik Devillé : « Le Vatican applique le deux poids deux mesures ». Ainsi en 2015, il explique que les prêtres homosexuels sont sanctionnés alors que ceux qui se sont rendus coupables d’abus sexuels ne sont pas inquiétés. À cette occasion, il évoque le cardinal Godfried Danneels, invité au synode, alors qu'il aurait dissimulé les abus sexuels de son prédécesseur Roger Vangheluwe[3].
En 2019, il publie In naam van de Vader (« Au nom du père », éditions EPO, non traduit), dans lequel Rik Devillé présente 101 témoignages de victimes d'abus sexuels au sein de l'Église catholique en Belgique. Cet ouvrage conduit, en septembre 2023, à un documentaire de la chaîne publique flamande Vlaamse Radio- en Televisieomroeporganisatie : Godvergeten (« Les oubliés de Dieu ») basé essentielement sur le travail de Rik Devillé[7]. À la suite de ce documentaire, le Parlement fédéral institue une commission d’enquête sur le sujet[8] Rik Devillé vient témoigner devant des députés en novembre 2023. Considérant que l'Église « possède la pédocriminalité dans son ADN », il préconise que le suivi de ces dossiers soit assuré exclusivement par la justice civile[7],[9].
↑ a et bJean-Pierre Stroobants, « Rik Devillé, le prêtre belge retraité en croisade contre les abus sexuels dans l’Eglise », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑« En Belgique, un prêtre en lutte aux côtés des victimes d’abus sexuels », L'Essentiel, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Le prêtre Rik Devillé sur les violences sexuelles au sein de l’Eglise : « Ne laissez pas l’Eglise résoudre ce problème elle-même » », Le Soir, (lire en ligne, consulté le )