Fête patronale, le (fête de l'Immaculée Conception).
Géographie
Les limites communales de Rivière-Pilote et celles de ses communes adjacentes.
Localisation
Commune du littoral méridional, elle est située à distance des principaux axes de communications, depuis la construction du pont au-dessus de la mangrove dit "trou au diable" qui permet d'atteindre les plages du Sud sans traverser le bourg. Les communes limitrophes sont Sainte-Luce, Rivière-Salée, Saint-Esprit, Le Vauclin et Le Marin.
Le bourg est dans la vallée à 2 km en amont de l'embouchure de la rivière Pilote. Fort-de-France est à 21 km et la sous-préfecture du Marin à 8 km.
Au sud, avant d'arriver dans la commune voisine du Marin, une plage paisible, son écomusée (sur l'ancienne distillerie Ducanet), sa caserne militaire discrète, le site bien aménagé (restaurant, douche, WC) de l'Anse Figuier offre une vue imprenable sur le rocher du Diamant et la Dame Couchée. Par temps dégagé, on distingue au sud Sainte-Lucie.
Vers le nord, la commune, s'étend et s'élargit, passant par de nombreux hameaux (Bas Mangot, Débat, Josseaud, Lourdes, Mare Capron, Marie Noire, Poirier, Ravine Acajou, la Renée, Saint-Vincent…).
Les points culminants de la commune sont le morne Honoré (388 m), au nord-ouest, le morne Vent (377 m) et le morne Aca (262 m) sur la presqu’île de la pointe Borgnesse.
Des « blocs erratiques », rochers volcaniques descendus des pentes, dont le rocher Zombi tout près du bourg, sont objets de curiosité.
La route touristique du Saint-Esprit présente d'autres points d'intérêts, comme la grotte aux Chauves-Souris.
Rivière-Pilote est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Elle appartient à l'unité urbaine du Robert, une agglomération intra-départementale regroupant 11 communes[4] et 129 846 habitants en 2021, dont elle est une ville-centre[5],[6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Fort-de-France, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 28 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[7],[8].
La commune, bordée par l'Océan Atlantique au sud, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[9]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[10],[11].
Toponymie et hydronymie
La commune a pris le nom de l'Amérindien « Pilotte » favorable aux Français du temps du partage de l'île entre colons et indigènes au XVIIe siècle. On raconte qu'il se serait noyé dans la rivière éponyme.
Histoire
Il faut remonter loin dans le passé de la Martinique pour trouver trace des premiers habitants des lieux, les Arawaks, qui étaient installés sur le site de l'Anse Figuier. Ils en furent délogés par les Kalinas (guerriers caraïbes). Bien plus tard, l'un des chefs caraïbes, nommé Pilotte, s'installa entre l'Anse Figuier et l'actuel quartier Poirier, près d'une petite rivière.
C'est en 1635 que les premiers colons s'établirent tout au long de la côte ouest de la Martinique, du Prêcheur à Fort-Royal. Puis, petit à petit, l'occupation du Nord s'est amorcée tout en chassant les Caraïbes vers les côtes du Sud.
Les Jésuites, qui souhaitaient convertir les Caraïbes, s'installèrent en 1665 à l'embouchure de la rivière. Six ans plus tard, en 1671, on pouvait trouver tout près, une église et une plantation qui formèrent la paroisse de Sainte-Luce. Celle-ci constitua une partie du territoire de Rivière-Pilote tandis que l'autre était le village du Marin. Les hommes voulant conquérir l'intérieur des terres, quelques-uns d'entre eux remontèrent la rivière et s'installèrent à l'emplacement actuel du bourg de Rivière-Pilote. Le village compte alors une douzaine d'habitants avec leurs familles et leurs esclaves.
En 1693, les Anglais débarquent au sud de la Martinique et dévastent Sainte-Anne, Le Marin et Sainte-Luce.
En 1705, la paroisse de Rivière-Pilote voit le jour en se détachant de Sainte-Luce, elle compte alors une soixantaine d'habitations.
La commune de Rivière-Pilote, créée en 1837, a toujours eu une tradition d'indépendance et de refuge pour les rebelles et les nègres marrons. En , l'insurrection du sud est partie de Rivière-Pilote.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1961, premier recensement postérieur à la départementalisation de 1946. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[14],[Note 3].
En 2021, la commune comptait 11 712 habitants[Note 4], en évolution de −3,37 % par rapport à 2015 (Martinique : −5,28 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La situation géographique de Rivière-Pilote en fait une commune tournée essentiellement vers l'économie agricole (cultures légumières).
Celles de la banane et de la canne à sucre sont moins présentes, même si la distillerie La Mauny, l'un des fleurons du rhum martiniquais, y est implantée depuis 1749.
En dépit d'une étroite façade maritime, Rivière-Pilote voit chaque année augmenter le nombre de ses marins-pêcheurs. La municipalité pilotine a agrandi la capacité d'accueil des embarcations du port.
Rivière-Pilote est une commune ambitieuse, elle envisage la création d'un des plus grands circuits écotouristiques des Antilles, qui permettra la découverte des principaux sites naturels et des hauts lieux patrimoniaux de la commune.
Écomusée de Martinique : les collections évoquent l'histoire de l'île depuis la préhistoire amérindienne au début de l'ère coloniale, de la période esclavagiste à l'économie de la plantation. Ancienne distillerie mise en valeur. Thèmes des collections : préhistoire ; sciences et Techniques ; agro-alimentaire.
Église de l'Immaculée-Conception de Rivière-Pilote : la plus vieille de l'île. L'église est dédiée à l'Immaculée Conception.
Jean Maran, né à Rivière-Pilote, enseignant, il a été maire de Sainte-Luce de 1965 à 1990, conseiller général de 1964 à 1994, conseiller régional de 1983 à 1985 et député de la Martinique de 1986 à 1988. Il fut aussi président du SIVOM SUD et président de l'association des maires de Martinique de 1977 à 1990.
Lumina Sophie, héroïne de l'insurrection du sud en 1870.
↑Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.