Elle présente l'originalité de faire alterner des couplets en français, écrits par Alain Souchon et composés par Voulzy, avec des reprises de chansons anglo-saxonnes datant — dans la version originale — des années 1960.
Le mot « Rockollection » est un mot-valise formé de rock et de collection. Ce titre a été préféré à celui de Recollection, choisi initialement, terme anglais qui qualifie l'action de se remémorer quelque chose. Voulzy donnera d'ailleurs le titre à son album Recollection paru en 2008, célébrant le trentième anniversaire de la chanson.
Contexte
En 1974, Laurent Voulzy improvise une chanson lors d'un dîner chez des amis. La mélodie de cette chanson improvisée est utilisée un an plus tard par Voulzy pour une maquette de la chanteuse américaine Anne Calvert, qui utilise alors le pseudonyme Anne C. Sheridan, qui écrit les paroles du morceau, intitulé Thriller. Finalement, la chanson ne voit pas le jour[1],[2].
En 1976, pour sortir un nouveau 45 tours, Laurent Voulzy repense à cette musique et la réutilise pour une nouvelle chanson traitant des souvenirs d'un adolescent dans les années 1960 en utilisant des extraits de chansons de cette époque. L'idée des paroles lui est venue en écoutant la chanson Cette année-là de Claude François. Voulzy trouve dommage que Claude François n'ait pas repris dans sa chanson des extraits musicaux de 1962 qu'il évoque[1],[2]. Il finalise les paroles et quelques jours avant l'enregistrement, il demande à Alain Souchon de relire les paroles. En un après-midi, il réécrit cinq couplets, dont notamment : « On a tous dans le cœur des vacances à Saint-Brevin » par « On a tous dans le cœur des vacances à Saint-Malo ». Saint-Brevin-les-Pins étant le lieu où Voulzy passait ses vacances d'été[2]. Intitulé Recollection initialement, référence au mot anglais signifiant « remémorer de quelque chose »[1], il a été remplacé par Rockollection, mot-valise de « rock » et de « collection »[3], inventé par Alain Souchon[1].
La chanson est sortie en 45 tours en mars 1977[2], et devient no 1 au hit parade le [1],[4].
Paroles et musique
Rockollection évoque la vie d'un adolescent dans les années 1960[1], avec quelques mots d'argot de l'époque : les thèmes abordés sont le lycée, les amours avec les filles en jupe plissée et queue-de-cheval, les scooters, le certif' (qui rime avec les tifs qu'on ne veut pas se faire couper de peur d'avoir « la boule à zéro »), les vacances en camping (à Saint-Malo « avec des parents en maillot qui dansent sur Luis Mariano »), le job d'été qui aurait permis l'achat de la guitare, le retour dans la banlieue, le baby, les disquaires (d'où l'on ressort « avec un single des Stones caché sous ses fringues »), ou encore le rêve américain. Dans l'ultime couplet, on comprend clairement que le narrateur a mûri depuis cette époque dont il est nostalgique ; il lui reste finalement le souvenir des chanteurs à la radio qui ont marqué cette période de sa vie (« des trucs qui [lui] collent encore au cœur et au corps »).
Voulzy et Souchon ont vu leurs droits d'auteurs bloqués durant trois ans du fait des conflits avec les nombreux auteurs des œuvres citées[5].
La version studio originale, sortie chez RCA sur un maxi 45 tours en avril-mai 1977, dure 11 minutes et 45 secondes et contient des extraits des chansons suivantes[6] :
La version courte, également intitulée « Part 1 », dure 3 minutes et 50 secondes et s'arrête après la cinquième chanson. C'est la version qui est diffusée à la radio[1]. La face B du 45 tours reprend à la sixième chanson[2],[7].
Clip vidéo
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En France, Rockollection se classe en tête des hit-parades et se vend à plus de 1,4 million d'exemplaires[2],[8]. Il est ensuite certifié disque de platine par le Syndicat national de l'édition phonographique et audiovisuelle[9]. Il rencontre également le succès à l'international[2], atteignant notamment la première place en Belgique, en Espagne et au Québec ainsi que le top 5 en Italie, au Portugal, en Suisse[4].
En Belgique francophone, débute à la 27e place le avant de se classer à la première position à partir de sa huitième semaine dans le classement et y reste pendant trois semaines consécutives avant de sortir du hit-parade après 19 semaines de présence[10]. En outre, Rockollection s'est également classé dans le hit-parade paneuropéen l'Europarade, où il est entré à la 21e place le 30 juin 1977, se hisse à la 8e place lors de sa sixième semaine et sort du classement après 23 semaines de présence[11],[12].
Le 45 tours de Rockollection s'est écoulé à plus de 4,5 millions d'exemplaires dans le monde[2].
Autres versions
Après la sortie de la chanson, plusieurs autres versions ont été enregistrées par Laurent Voulzy.
Version live de 1994
En 1994, sur le double album Voulzy Tour figure une version live de 18 minutes et 20 secondes qui comprend[13] :
Pour l'album Recollection sorti en 2008, Laurent Voulzy a enregistré une nouvelle version de sa chanson, baptisée Rockollection 008 et d'une durée de 15 minutes et 43 secondes. Les chansons qui y apparaissent sont[15] :
Sur ce même album, la chanson Rockollection Scène 10, consiste en un nouveau couplet de Rockollection, suivi d'un extrait de Video Killed the Radio Star des Buggles.
Avec L'Amour avec toi de Polnareff, c'est la première fois que Voulzy inclut une chanson française dans son Rockollection.
Par ailleurs, le clip illustrant l'album est le plus long de l'histoire du clip français : 19 minutes[17].
Il existe une reprise sur un rythme dance-house, par Toia en 2003.
Le groupe Gold interprète en concert un remake de cette chanson, intitulé Hard Rock Collection, chantée par Lucien Cremadès, guitariste-chanteur du groupe ; il s'agit d'une version qui, comme l'indique son titre, reprend des chansons hard rock.
Le groupe punk francophone Opium du peuple en fait deux reprises, Punkrockollection et Evilrockcollection.
Le streamer français ZeratoR en fait une reprise, Streamcollection, ayant pour thème des streamers français[30].
↑Eleanor Rigby n'est pas reprise au même titre que les autres chansons mentionnées, mais deux vers sont chantés par les chœurs, pendant le 8e couplet en français.