L'existence de la voie est attestée dès le XVIe siècle. Elle s'appela d'abord « rue des Morfondus », nom qu'elle portait encore en 1638 lorsque le jeune marié Louis d'Ailleboust de Coulonge, futur gouverneur de la Nouvelle-France, vint emménager dans un immeuble de cette rue en compagnie de sa femme Barbe de Boullongne[1].
Elle prit plus tard, la dénomination de « rue d’Anjou ». Avant 1860, le nom de « rue d'Anjou » était porté par l'extrémité est de la rue Pastourelle (3e) dans l'ancien 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.
Elle faisait partie du bourg dénommé dès le XIIe siècle « clos de la Ville l'Évêque » parce que l'évêque de Paris y possédait une maison de campagne. Ce fut longtemps un quartier champêtre, de fermes, de petites maisons et de jardins. La rue fut pavée en 1649 entre le faubourg Saint-Honoré et la rue de la Ville-l'Évêque et, avec l'aménagement des Champs-Élysées à partir de 1670, des hôtels de financiers ou de grands seigneurs commencèrent d'y être élevés.
Un arrêt du Conseil du ordonna le prolongement de la rue jusqu'au canal du grand égout. Un arrêt du confirma le précédent en précisant que la nouvelle section aurait une largeur de quatre toises. La prolongation de la rue d'Anjou jusqu'à la rue Neuve-des-Mathurins (actuellement rue des Mathurins) fut effective peu après.
Le commencement du faubourg Saint-Honoré et la rue d'Anjou furent rattachés à la Ville de Paris par un arrêt du Conseil du roi du , bien qu'ils fussent alors situés à l'extérieur de l'enceinte de la capitale qui se trouvait à la porte Saint-Honoré près de l'église de l'Assomption.
À cette époque, sur le côté est de la rue d'Anjou, n'existaient encore que deux petites maisons, l'une à l'angle de la rue du Faubourg-Saint-Honoré et l'autre à l'angle de la rue de Surène. Les terrains situés le long de la rue dépendaient de la censive de l'archevêché de Paris et appartenaient à une dame Bergerat, épouse non commune en biens d'un sieur Doye. Par acte passé devant Me Regnard, notaire à Paris le , celle-ci en fit donation à la dame Bodemegarre ainsi qu'au gendre et à la fille de celle-ci, Guillaume Choard, marquis de Buzenval, et dame Anne-Françoise Thuillier, son épouse. Le [2], ceux-ci, restés seuls possesseurs après la mort de la dame Bodemegarre, vendirent la propriété à Charles de Salabéry, président à la Chambre des comptes, et à son épouse née Anne-Françoise de Barbon de Baloup. Ceux-ci les revendirent le [3] au profit d'Antoine Mazin (1679-1740), ingénieur du roi Louis XV, garde des plans des maisons royales et des fortifications de France, et de son épouse, née Claire-Rose Tartonne.
Nos 10, 12 et 14. Mazin divisa les terrains en quatre lots et fit construire sur chacun un bâtiment d'habitation. Les six immeubles qui se trouvaient ainsi sur le côté droit de la rue d'Anjou entre le faubourg Saint-Honoré et la rue de Surène furent donc numérotés de 1 à 6 au terrier de l'archevêché. À la mort de Mazin en 1740, les immeubles numérotés 2 à 5 formèrent une indivision entre sa veuve et ses trois enfants. Ceux-ci vendirent le plus important, le no 5, correspondant aux actuels nos 10, 12 et 14, le [4] au profit de Pierre Oursin, seigneur d'Ygoville. L'immeuble no 4, correspondant à l'actuel no 8, fut vendu le [5] à Marie-Anne Mercier, veuve de Maurice Marquet (voir « Famille Marquet »). Le lendemain[6], cette dame faisait également l'acquisition du lot no 3, qui tenait par derrière à une ruelle dite des Cordiers et qui avait été vendu auparavant par les consorts Mazin au marquis François-Camille de Polignac (1718-1802) et à sa femme, née Marie-Louise de La Garde (1721-1779).
No 8. La veuve Marquet réunit les propriétés nos 3 et 4. À sa mort en 1763, elles passèrent par héritage[7] à l'un de ses fils, Jacques Marquet de Bourgade, qui avait son hôtel au 8, place Vendôme[réf. nécessaire]. Le , celui-ci fit également l'acquisition auprès des consorts Mazin, qui en étaient restés propriétaires, du lot no 2[8]. Les trois lots ainsi réunis constituèrent un seul immeuble de 317 toises 15 pieds de superficie correspondant à l'actuel no 8.
No 4. Cette propriété tenait au sud au lot no 1 appartenant à Charles Millet (actuel no 4). L'angle de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, qui portait le no 24 de cette voie, était occupé par la maison du sieur Trézel, épicier. L'angle de la rue de Surène était une petite maison appartenant au sieur Riffe. La réunion par Marquet de Bourgade des lots nos 2, 3 et 4 entraîna une nouvelle numérotation du côté droit de la rue de 1 à 4 à la censive de l'archevêché[9], le no 1 correspondant à la propriété Millet, le no 2 à la propriété Marquet de Bourgade, le no 3 à la propriété Oursin d'Ygoville et le no 4 à la maison Riffe.
En 1770, il ne reste plus aucun terrain à vendre (cinq ans plus tôt, l'interdiction de construire fut levé). En 1778, sur la demande de plusieurs propriétaires, le roi ordonna la prolongation de la rue d'Anjou-Saint-Honoré jusqu'à la rue de la Roche (aujourd'hui rue du Rocher)[10]. Il fut décidé que la nouvelle section, d'une largeur de 30 pieds, recevrait le nom de « rue Quatremère », en l'honneur de François Bernard Quatremère de l'Épine, échevin de Paris en 1772. La prolongation ne fut toutefois effectuée que jusqu'à la rue de la Pépinière. Cette section prit également le nom de « rue d'Anjou-Saint-Honoré » en 1796[11].
No 11. Juste avant la Révolution française, la rue d'Anjou se vit appliquer le système de numérotation en vigueur qui commençait sur le côté gauche puis revenait en sens inverse sur le côté droit, le premier et le dernier numéro se faisant vis-à-vis. L'hôtel de Contades, sur le côté gauche, occupait ainsi le no 7 (actuel no 11) tandis que l'immeuble situé à l'angle de la rue de Surène sur le côté droit portait le no 130 (ancien no 4 de la censive).
Une décision ministérielle du 29 prairial an V () fixa la largeur minimale de la rue d'Anjou à 8 mètres entre la rue du Faubourg-Saint-Honoré et la rue de la Ville-l'Évêque et 8,44 mètres entre la rue de la Ville-l'Évêque et la rue de la Pépinière. Une ordonnance royale du prescrivit une largeur uniforme de 10 mètres.
No 35. Le marquis de La Fayette (1757-1834) habita le 35, rue d'Anjou sous la Restauration, entre 1818 et 1824, à proximité de son fils Georges qui demeurait au no 38 chez son beau-père, Destutt de Tracy. Réélu député en 1827, il loua un appartement au no 6 (actuel no 8) où il habita jusqu'à sa mort.
No 4 (no 4 en 1804, no 133 en 1787, no 1 de la censive) : au XVIIIe siècle, cette propriété avait appartenu à Augustin Blondel de Gagny, qui l'avait vendue le [13] à dame Anne-Claude Le Tessier, veuve de François Millet, épouse en secondes noces, non commune en biens, d'Henry-Louis Eshallard, marquis de La Marck. Charles Millet, receveur général des finances à Moulins, en avait hérité de sa mère en 1769[14]. Cette propriété tenait par l'arrière à la cour des Coches (voir « Cité du Retiro »). Avant la Révolution française, l'hôtel était loué au fermier général Pierre Paul, baron de Kolly (1751-1793). Le Guide des voyageurs de Paris de Thierry indique en 1787 : « La rue d'Anjou vous offrira à droite, au no 133, dans la maison occupée par M. Kolly, fermier général, un objet de perspective représentant un arc de triomphe, au travers duquel on aperçoit un paysage orné de fabriques d'architecture. Ce morceau est fort bien peint[15]. » En 1827, on trouvait dans cet hôtel la légation de Lucques, le duc de San Carlos, ministre plénipotentiaire, et le comte René de La Tour du Pin-Chambly, propriétaire[16]. La comtesse de Boigne (1781-1866) s'y établit en 1830[17] et y demeura jusqu'à sa mort le . Sous le Second Empire, on y trouvait outre le propriétaire le comte de La Tour du Pin-Chambly, le vicomte de Nétumières, le comte et le vicomte de Poret, le marquis de Chauvelin, le comte Marquet de Montbreton. À partir de 1865, Léopold Javal (1804-1872), député de l'Yonne, son fils Émile Javal (1839-1907), médecin ophtalmologiste, Adolphe Barrot (1801-1870), sénateur, Sophie Wallerstein.
No 8 (no 6 en 1804, no 132 en 1787, no 2 de la censive) : hôtel Marquet de Bourgade. Hôtel construit en 1726-1729 par Antoine Mazin (1679-1740), ingénieur du roi Louis XV, garde des plans des maisons royales et des fortifications de France ; il fut vendu en 1751 à la veuve Marquet. Il passe en 1763 à son fils, Jacques Marquet de Bourgade (1718-1784), directeur général des vivres, qui agrandit la propriété. Sur la fin de sa vie, celui-ci va s'installer chez un neveu[18] et loue l'hôtel pour 14 000 livres par an au comte d'Artois qui en utilise une partie pour y installer provisoirement ses écuries[19] avant que celles-ci n'intègrent le nouveau bâtiment qu'il fait construire à cet effet.
À la mort de Marquet de Bourgade en 1784, ses biens sont recueillis par son frère, Daniel Marquet de Montbreton et les trois enfants survivants de Louis Marquet de Mont-Saint-Peyre[20]. Ceux-ci restent dans l'indivision jusqu'au , date à laquelle un partage, rendu définitif par acte du , attribue l'immeuble de la rue d'Anjou à Daniel Marquet de Montbreton (1724-1798), receveur général des finances à Rouen[21].
À sa mort, l'hôtel passe à ses quatre fils survivants dont trois habitent l'hôtel : David, baron de Villemoyenne ; Auguste (1766-1819) et Jacques, baron de Norvins (1769-1854). Ils restent dans l'indivision jusqu'au [22] date après laquelle Louis Marquet, comte de Montbreton, reste seul propriétaire de l'hôtel moyennant le prix de 300 000 francs. L'immeuble avait fait l'objet de divers aménagements[23] afin d'y créer des appartements à louer.
En 1827, on comptait ainsi parmi les locataires, outre Marquet de Norvins et Marquet de Villemoyenne, la comtesse d'Aguesseau, veuve d'Henri Cardin Jean-Baptiste d'Aguesseau, le baron Bardin, maréchal de camp, le général-comte Belliard, le marquis de Pierrecourt, M. Matteucci, ministre-résident de Toscane, et M. Pistoi, ambassadeur de Toscane[16]. Dans le courant de l'année 1827, le marquis de La Fayette, qui venait de retrouver un siège à la Chambre des députés et avait donc besoin d'un logement à Paris pendant la durée des sessions, loua l'appartement situé au premier étage de l'aile de gauche sur la cour. Lorsqu'il était à Paris, ce qui était le cas en hiver et pendant les sessions des chambres[24], La Fayette recevait tous les mardis soir rue d'Anjou une foule bigarrée, comprenant de nombreux Américains de passage[25]
Le romancier américain Fenimore Cooper, qui lui rendit visite rue d'Anjou, a donné quelques détails sur son installation dans une lettre de février 1832[26]. C'est dans cet appartement que La Fayette mourut le [27], à 4 h 30 du matin.
Après la mort de Louis Marquet de Montbreton en 1834, ses enfants vendirent l'immeuble[28] à Alexandre-Nicolas de Lopès. Celui-ci le revendit en 1846 pour la somme de 600 000 francs[29] à Athénaïs-Zoé Place, née Lafond, qui demeurait dans la maison.
Celle-ci mourut moins de trois mois plus tard, le . Ses héritiers cédèrent l'immeuble à Joseph Place[30] qui le revendit en 1853 pour 517 700 francs[31] à Sébastien Marie Archdeacon (1793-1871), agent de change, qui se réserva l'ancien appartement de La Fayette jusqu'à sa mort.
L'immeuble portait alors les nos 6 et 8 : no 6 pour le bâtiment à droite de la porte cochère et no 8 pour le bâtiment en aile gauche mais, peu de temps après, seul le no 8 était conservé pour l'ensemble de la propriété. Les principaux locataires étaient alors le vicomte de Monteaux, la comtesse polonaise Maria Kalergi, Me Bénard, ancien avocat à la Cour de cassation et le célèbre physiologiste François Magendie qui y mourut le dans l'appartement situé au premier étage du bâtiment à droite.
Sous le Second Empire, on signale encore à cette adresse le baron Lecouteux, le baron de Portal, conseiller d'État honoraire, les frères Ernest et Edmond Santerre, anciens agents de change, la comtesse Malergy, le colonel Balbastroux, le vicomte de Ludres, la baronne Oberkampf. Une note du contrôleur des contributions directes décrit à cette époque l'immeuble comme suit : « Cette maison qui a treize croisées de face, en formait deux autrefois. Le corps de logis principal est sur la rue, s'étendant en aile gauche et en retour au fond d'une assez belle cour […] Les quatre principaux appartements sont vastes et beaux, notamment celui du rez-de-chaussée qui est richement décoré ; les autres plus ou moins grands, sont ordinaires. Il y a de belles remises et écuries[32]. »
Vers la même époque, le sommier de la contribution foncière décrit l'immeuble comme suit : « Propriété ayant entrée de porte cochère, composée de deux corps de logis, avec cour au milieu, treize croisées de face sur la rue ; et d'un troisième bâtiment pour communs, avec cour particulière. Le premier corps, à gauche de la grande cour, faisant retour au fond et sur la rue, est partie simple en profondeur, et est élevé, sur caves, d'un rez-de-chaussée, de deux étages comprenant chacun un bel appartement, et d'un troisième étage pour dépendances. L'autre corps, à droite de la cour, est double en profondeur, de même élévation, et ne comprend que deux appartements, avec boutiques au rez-de-chaussée. Dans une deuxième cour à droite, sont deux bâtiments sur terre, loués pour écuries et remises, avec un étage au-dessus. L'immeuble a 166 fenêtres[33]. »
Au décès de Sébastien Marie Archdeacon, sa veuve continua à habiter l'hôtel dont elle était devenue propriétaire conjointement avec ses deux fils, Edmond Alexandre[34] et Sébastien[35]. En 1883, ils vendirent l'immeuble à la comtesse Pastré. Le corps de logis à gauche était alors occupé par les veuves des anciens agents de change Sébastien Marie Archdeacon, Ernest Santerre et Edmond Santerre[36] ; le corps de logis à droite par Mme Augé de Lassus[37], M. d'Aillières père, rentier, M. d'Aillières fils, auditeur au Conseil d'État, le comte d'Aulan et Achille Beguin, artiste peintre, Marie de Villiars, artiste sculpteur.
L'appartement du rez-de-chaussée du bâtiment de gauche, le plus beau de l'hôtel, a conservé jusqu'aujourd'hui sa décoration rocaille[41].
Nos 10-12 (no 8 en 1804, no 131 en 1787, no 3 de la censive) : bel immeuble construit entre 1881 et 1894 par l'architecte Durville abritant le siège du Centre national de la fonction publique territoriale. Avec l'actuel no 14 c'était, au XVIIIe siècle, la propriété Oursin d'Ygoville[42] correspondant au plus important des lots lotis par Antoine Mazin. En 1827, on trouvait à cette adresse le marquis de Custine, le marquis de Crenay, maréchal de camp, le marquis de Ravenel, Marbeau, trésorier général des Invalides de la Marine et Mme Lebrun, artiste-peintre[16]. La comtesse Adhéaume de Chevigné, née Laure de Sade, modèle de la duchesse de Guermantes de Marcel Proust, a habité l'immeuble. Jean Cocteau a vécu dans cet immeuble où sa mère avait un appartement[43].
No 14 (no 10 en 1804, no 131 en 1787, no 3 de la censive) : issu de la propriété Oursin d'Ygoville, cet immeuble abritait en 1827 les écuries de l'ambassade d'Angleterre[16]. Sous le Second Empire, on y trouvait le marquis de La Bourdonnaye, le comte de Bréon, l'ancien ministre Édouard Drouyn de Lhuys (1805-1881), le marquis de Nadaillac, le vicomte de Waresquiel, le comte de Chabrillan, le comte de Courcy.
No 21 : à cet emplacement s'élevait l'hôtel particulier, auparavant propriété de Talleyrand, de Quentin Craufurd. Son épouse Eleanore Sullivan y meurt en 1833. Détruit en 1851.
No 26 : le poète Alfred de Vigny et sa femme, née Lydia Bunbury, habitaient à cette adresse (alors le 20, rue Anjou-Saint-Honoré) en 1831-1832[45].
No 31 : lors de la guerre de 1870, mairie provisoire des réfugiés de Suresnes, dans un appartement loué par la mairie à Madame d'Andrezel (pour les actes d'état civil, les secours, les laissez-passer, etc.)[46],[47].
Nos 48-50 : garage d'automobiles construit en 1901 par l'architecte J. Hermant[49], à l'emplacement de l'hôtel de La Bellinaye. Remplacé en 1913[50] par un immeuble construit par l'architecte Paul Boeswillwald pour la Compagnie algérienne, l’une des dix premières banques françaises dans les années 1920, qui y avait établi son siège social. C'est la construction de cet immeuble qui a entraîné l'effondrement de l'hôtel Froment-Meurice qui se trouvait au no 46.
no 48 : l'architecte Ernest Sanson eut son agence à cette adresse.
No 51, à l'angle avec la rue des Mathurins : immeuble réalisé par l'architecte Paul Farge en 1927[51] pour accueillir la Banque coloniale. Balcon principal décoré de sculptures de dragons ; au premier étage, visage sculpté de Bouddha[52]. Armeefeldpostmeister (tutelle allemande des PTT) pendant l'Occupation allemande[53].
No 56 : de 1819 à 1863, c'était autrefois les ateliers du célèbre carrossier Binder, fondé en 1806 par Jean Jacques Binder (1783-1846) puis repris en 1847 par ses fils, Charles Jean (1819-1891) et Louis Germain (1821-1910). Ils seront considérés comme parmi les plus grands carrossiers de leur époque.
No 65 : anciens locaux de la maison de mode Babani.
No 78 : à la fin de l'Occupation de Paris, le consul de Suède Raoul Nordling et le directeur général de la Banque d'Indochine Jean Laurent y travaillèrent pour empêcher la destruction de la capitale ; une plaque leur rend hommage.
No 16 (ancien no 12) : après son remariage avec le marquis de Souza en 1802, Adélaïde de Souza (1761-1836), s'y installa avant de déménager en 1805 Grande-Rue-Verte (rue de Penthièvre). En 1856, l'hôtel était habité par Adolphe de Lassalle (1803-1892), conseiller général de l'Yonne, qui porta le nom de Louvois après avoir été adopté par le dernier descendant mâle du ministre de Louis XIV[54].
No 18 bis (angle de la rue de Surène, no 130 en 1787, no 4 de la censive) : à cet emplacement se trouvait depuis au moins le XVIIe siècle une petite maison qui appartenait au XVIIIe siècle à un sieur Riffe. Elle devint le Bureau des voitures publiques des environs de Paris, ainsi décrit dans le Guide des voyageurs de Paris de Thierry en 1787 : « Les voitures de ce bureau font le service de toutes les routes aboutissantes [sic] aux portes Saint-Honoré et de la Conférence jusqu'aux distances qui leur sont prescrites. Il y a dans ce bureau une messagerie qui part tous les jours pour Ruel, et revient le même jour. Il en coûte dans les voitures à quatre places 15 sols par lieue et par personne, et dans les guinguettes 8 sols par lieue et par place. » Le bureau seul se trouvait à l'angle de la rue d'Anjou et de la rue de Surène. Les voitures étaient remisées par derrière dans un vaste espace situé entre les immeubles de la rue d'Anjou et ceux de la rue de La Madeleine (actuelle rue Boissy-d'Anglas), où étaient installés précédemment les carrosses et chevaux du roi à l'emplacement de l'actuelle cité du Retiro qu'on appelait avant 1807 la « cour des Coches ».
No 23 : anciennement hôtel d'Espagnac, formé de deux hôtels. Le grand hôtel d'Espagnac était habité par les d'Esclignac (1742), le petit hôtel attenant, dont l'entrée se trouvait aux 5-7, rue de la Ville-l'Évêque[55], était habité par les d'Espagnac (1812).
No 28 (ancien no 36) : hôtel datant du XVIIIe siècle de la marquise de Nicolaï. L'ambassade de Hollande s'y installa après elle et y aménagea une chapelle protestante. L'hôtel fut ensuite acquis par le général Moreau. En 1804, Napoléon Ier le lui racheta pour 400 000 francs[56] et l'offrit[57] au maréchal Bernadotte et à sa femme née Désirée Clary. Celle-ci y habita dix-huit ans, y demeurant bien après que Bernadotte eut été appelé au trône de Suède. Le comte Joachim Clary (1802-1856), capitaine de cavalerie, sénateur, y mourut en 1856. L'hôtel a été détruit lors du prolongement du boulevard Malesherbes en 1861.
No 42 (ancien) : hôtel de Bauffremont. Hôtel construit pour le président Talon, peut-être par l'architecte François Delondres[58], puis affermé pour 100 000 livres par son propriétaire, le président d'Aligre (1727-1798), époux d'une descendante du président Talon, à la princesse de Bauffremont-Courtenay. La marquise de Boissy, fille du président d'Aligre[59], hérita de l'immeuble. Le riche banquier Paul Sigisbert Moitessier (1799-1889) et sa deuxième épouse, née Marie Clotilde Inès de Foucauld (1821-1897), modèle de deux célèbres portraits de Jean-Auguste-Dominique Ingres[60], tante de Charles de Foucauld et de Louis Buffet, habitèrent l'hôtel[61].
No 44 (ancien) : hôtel de Boissy. Annexe de l'hôtel principal du no 42, achetée plus tard par le marquis de Boissy, qui en fit supprimer la porte. Il fut question d'y construire un Alhambra[62]. Léonce de Saint-Geniès, auteur dramatique et journaliste, y est né.
No 46 : hôtel Froment-Meurice. Hôtel construit sur une partie du terrain de l'hôtel de Boissy[62], acquis vers 1863 par l'orfèvre Émile Froment-Meurice pour en faire son domicile, avant d'y installer le siège de la maison Froment-Meurice entre 1894 et 1900. Selon une notice écrite par Henri Froment-Meurice : « En 1907, mon père, Gérard Froment-Meurice, avait onze ans lorsque son grand-père Émile, le dernier des orfèvres, mit fin à la “Maison Froment-Meurice”, située à cette époque 46, rue d’Anjou. Après avoir fermé les ateliers du rez-de-chaussée, qu’on appelait dans la famille “la forge”, il se retira dans les étages supérieurs. Mais le , alors qu’il dînait avec sa femme et l’un de ses petits-fils, fils de François, conseiller municipal de la Madeleine, l’immeuble, haut de quatre étages, s’écroula. Sous les décombres on retrouva les cadavres d’Émile et de sa femme tandis que leur petit-fils en émergeait miraculeusement. Le mur mitoyen avec un chantier où une future banque creusait une salle des coffres avait été insuffisamment étayé. Le lendemain, les journaux parisiens, relatant le drame, publiaient la photographie du préfet de police et de mon oncle François contemplant un amas de pierres. Cette nuit-là furent ensevelis bien des archives, des documents, et sans doute des œuvres sorties des ateliers et conservées par mes arrière-grands-parents. Là-dessus survient la “Grande Guerre”, à laquelle partirent tous les hommes de la famille, tandis qu’au gré des procédures s’éternisait le procès qu’avaient fait aux responsables de la catastrophe les quatre enfants d’Émile[63]. »
No 51 : le photographe Nadar eut son hôtel et son magasin à cette adresse.
No 54 (ancien no 40[65]) : hôtel de Mun. Maison acquise le [66] par le comte Alexandre-François de Mun et la comtesse, fille du fermier général et philosophe Claude-Adrien Helvétius (1715-1771)[67]. Elle mourut dans son hôtel de la rue d'Anjou en 1799. C'est là que sa fille unique, Adrienne Claire Julie, était morte en 1794. Après elle, l'hôtel fut occupé par la marquise de Seignelay[12].
No 23 (ancien)[68] : dans un hôtel occupé construit pour Mme de Malesherbes et occupé avant elle par la comtesse de Straffort, la princesse Belgiojoso (1808-1871)[12] s'installa en 1831 et tint à partir de 1835 un salon littéraire et politique important, fréquenté notamment par Alfred de Musset et par tous les patriotes italiens. La décoration de l'hôtel de la rue d'Anjou privilégiait le blanc et le noir (les murs du salon étaient ainsi tendus de velours noir parsemé d'étoiles d'argent), pour faire ressortir l'éclat de la peau de sa propriétaire[69]. Celle-ci quitta en 1848 sa maison de la rue d'Anjou pour s'installer rue de Courcelles.
No 29 (ancien)[70] : maison où moururent l'abbé Morellet en 1819 et Benjamin Constant en 1830. Habité par le général de Bouillé. L'hôtel, divisé en appartements, appartenait à Mme des Bourdons, mère de Mme Bourzac, avant d'être acquis en 1810 par le marquis d'Aligre qui « en refit un palais » (Lefeuve).
No 31 (ancien) : hôtel ayant appartenu jusqu'à sa mort, en avril 1818, à Mme Verduc, marquise de Soissy. Ses héritiers restèrent d'abord dans l'indivision. Juliette Récamier et son mari y habitèrent, sans doute en qualité de locataires[71], d' à la fin mai 1819. Les héritiers de la marquise de Soissy mirent alors l'immeuble en vente et, M. Récamier ayant fait faillite pour la seconde fois au même moment[72], les Récamier ne purent s'en porter acquéreurs. L'immeuble fut adjugé à MmeVanlerberghe le [73]. Selon la description minutieuse dressée à l'occasion de l'adjudication, un premier corps de bâtiment ouvrait sur la rue par une porte cochère et contenait le logement du portier et les écuries. Le principal corps de bâtiment, double en profondeur, comprenait, sur la cour comme sur le jardin, cinq arcades encadrant les croisées du rez-de-chaussée. Sur l'arrière, le jardin était traversé de deux avenues de tilleuls, évoquées par Chateaubriand qui mentionne « un berceau de tilleuls[73] ». Mme Récamier occupait le rez-de-chaussée. Un vestibule desservait à droite la salle à manger donnant sur cour, dans le lambris de hauteur de laquelle étaient insérés huit bas-reliefs en plâtre représentant des jeux d'enfants. La pièce donnait sur un salon, ouvrant sur le jardin par deux croisées. La chambre de Mme Récamier, en suite du salon, donnait également par deux croisées sur le jardin et était suivie par un boudoir. Au premier étage, M. Récamier disposait d'une antichambre et d'une chambre, ayant conservé ses bureaux au 48, rue Basse-du-Rempart[73].
No 33 (ancien) : habité par la maréchale Maison, née Madeleine Weydold, femme du maréchal Nicolas-Joseph Maison (1771-1840), la duchesse de Rozan, le général Ventura.
No 63 : en 1849 y réside Louise Murat, comtesse Rasponi, petite-fille de la reine de Naples Caroline Bonaparte. Cette année-là, elle apporte à la marque Breguet une montre à réparer, qui appartint à sa grand-mère ; il s'agit de la première montre-bracelet connue au monde, conçue en 1810 pour la reine consort[74].
les deux hôtels de Monville (grand et petit hôtel). Le grand hôtel, avec une colonnade sur la cour et une autre sur le jardin, construit entre 1764 et 1766 par l'architecte Étienne-Louis Boullée pour François-Nicolas-Henri Racine du Jonquoy de Monville (1734-1797)[76], conseiller secrétaire du roi, petit-fils du fermier général Le Monnier, ami de Madame du Barry et créateur du Désert de Retz. Ce fut paraît-il le premier bâtiment en France à être doté du chauffage central. Il fut habité au milieu du XIXe siècle par la comtesse de Talleyrand-Périgord[77], qui fit remonter une partie du décor de boiseries dans le grand salon de l'hôtel de Cassini (32, rue de Babylone), dont elle fit l'acquisition en 1863.
↑Contrat passé devant Me Luquais, notaire, ensaisiné le .
↑Voir le plan daté de 1788 reproduit dans Hartmann 1921, p. 7.
↑Annik Pardailhé-Galabrun, Yves Aubry et Roger Charneau, « Une contribution à l'histoire de l'habitat parisien : l'exemple de la rue d'Anjou », Histoire, économie & société, vol. 6, no 4, , p. 469–484 (DOI10.3406/hes.1987.1466, lire en ligne, consulté le )
↑Le Guide des voyageurs de Paris de Thierry indique en 1787 que l’« hôtel des Écuries de Monseigneur le comte d'Artois » au 132, rue d'Anjou est « occupé par le premier écuyer de ce prince » (tome I, p. 88).
↑Marie-Joseph, Maurice-Alexandre Marquet de Grèves et Henriette de La Guillaume.
↑Sa part dans l'héritage de son frère se montait à 950 619 livres, au sein de laquelle l'hôtel de la rue d'Anjou entrait pour 240 000 livres. L'acte de partage indique que l'hôtel occupait une superficie de 358 toises, alors que le plan de la censive indiquait 317 toises quelques années auparavant : cette différence peut indiquer que Marquet de Bourgade avait dû acquérir la partie de la ruelle des Cordiers située derrière leur immeuble pour agrandir la propriété (Hartmann 1921, p. 20).
↑Acte de partage dressé par Me Champion, notaire à Paris.
↑Évalués à 60 000 francs dans l'acte de partage de 1829.
↑Dr Jules Cloquet, Souvenirs de la vie privée du général La Fayette, 1836.
↑Le vicomte Édouard-Ferdinand de Beaumont-Vassy a donné quelques renseignements sur ces réceptions : « M. de La Fayette demeurait rue d'Anjou-Saint-Honoré. À partir de huit heures du soir, tous les mardis, une foule bigarrée venue à pied, en voiture de place ou en équipage, montait sans cérémonie un escalier aussi simple que l'appartement auquel il conduisait. La première pièce était une salle à manger, d'une apparence austère. De la salle à manger on pénétrait dans une seconde pièce qui était le salon, pièce non moins simplement meublée que la première. Dans cette première pièce, on coudoyait les célébrités du jour ; dans le salon, l'œil était attiré par un cercle de femmes et de jeunes filles. Dans un angle de ce salon de si simple aspect, entouré comme un personnage antique d'un triple rang d'amis et de clients attentifs à sa moindre parole, se tenait M. de La Fayette, figure pâle surmontée d'une courte perruque brune, taille élevée, et que l'âge avait alourdie. » (Les Salons de Paris et la Société parisienne sous Louis-Philippe Ier, Paris, Sartorius, 1866, p. 6 sqq).
↑« En quittant l'hôtel de l'État-Major, après avoir été privé avec si peu de cérémonie de son titre de général en chef de la Garde nationale, La Fayette est retourné dans sa maison de la rue d'Anjou. Cet hôtel a quelque chose d'assez prétentieux ; mais les appartements qu'y occupe le général ne sont pas les plus beaux de l'édifice. Ils consistent en une vaste antichambre, deux salons, un cabinet de travail, et une chambre à coucher. Ils communiquent latéralement avec deux autres pièces et les offices. La Fayette n'a pour domestiques que le valet de chambre allemand, nommé Bastien, qui l'a accompagné dans sa dernière visite en Amérique, le valet de pied, le cocher et le cuisinier. Aucun d'eux ne porte de livrée. Une singularité m'a frappé dans cette maison : on n'y trouve pas un seul tapis ; et je ne crois pas en avoir vu au château de la Grange. Cependant les Américains, dont La Fayette imite volontiers les habitudes, mettent des tapis partout, et l'usage commence à s'en répandre à Paris. Quand je me présente, Bastien me fait un signe d'assentiment et m'introduit dans la chambre à coucher, où je trouve le général debout devant une table, à peine assez grande pour contenir un plat et un couvert. Un petit carlin blanc est son seul compagnon. Comme il sait que j'ai toujours dîné, il ne fait aucune cérémonie, et continue son repas, où figurent invariablement un poulet rôti et des dattes, dont il est très friand. » (cité par Hartmann 1921, p. 31).
L'opuscule du Dr Jules Cloquet, Souvenirs de la vie privée du général La Fayette (1836) donne une description précise de la chambre à coucher de La Fayette et de son mobilier, reproduite dans Hartmann 1921, p. 33-35. Le baron Gudin en a en outre fait un dessin à l'époque de la mort de La Fayette.
↑Agent de change, Edmond Alexandre Archdeacon (1822-1895) est le père d'Edmond Sébastien (1864-1906), futur député de la Seine. Il avait également pour adresse l'ancien hôtel du duc de Morny au 15, avenue des Champs-Élysées.
↑Sans profession connue, Sébastien Philippe Victor Archdeacon (1830-1900) est le père d'Ernest (1863-1950), avocat et mécène de l'aviation
↑Edmond Santerre (1824-1875) fut l'époux de Lucie Charlotte Archdeacon (1834-1903), fille de Sébastien Marie Archdeacon et sœur d'Edmond Alexandre et de Sébastien (source : État civil de Paris, Acte de mariage du 24 avril 1850, cote 5Mi1 2199).
↑Premier étage du bâtiment de droite entre 1872 et 1877, à la suite de la baronne de Rognart. Elle habitait avec son gendre et sa fille, le comte et la comtesse d'Etchegoyen.
↑René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 401-403.
↑Matthieu Frachon, avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « Les 7 mairies de Suresnes », Suresnes Mag n°316, , p. 40-41 (lire en ligne).
↑Le fait est signalé par François-René de Chateaubriand dans les Mémoires d'outre-tombe. « Monsieur Fouché, ministre de la Police, ayant jugé à propos de faire racheter, de la famille du général Moreau, Grosbois et la maison de la rue d'Anjou, et désirant reconnaître les bons services des maréchaux Berthier et Bernadotte, je vous fais cette lettre pour que vous ayez à leur faire passer la vente en bonne et due forme de ces propriétés (Grosbois au maréchal Berthier et la maison rue d'Anjou au maréchal Bernadotte), afin qu'ils en jouissent sur-le-champ dans l'état où elles sont. » (Correspondance de Napoléon Ier, 1er janvier1805).
↑ a et bMichel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995, p. 180.
↑Catherine d'Aligre (°1772) avait épousé en 1789 Hilaire Rouillé du Coudray (1765-1840), marquis de Boissy.
↑Celui-ci avait son hôtel rue Sainte-Anne et n'a pas habité rue d'Anjou, contrairement à ce qu'affirme le marquis de Rochegude (Rochegude 1910, p. 18), interprétant de manière erronée un passage ambigu de Lefeuve. Source : Correspondance générale d'Helvétius, éd. David Warner Smith, Peter Allan, Alan Dainard, University of Toronto Press, 1998, tome III, p. 26, lettre 733.
↑Actuel no 54 et ne faisant qu'un avec l'hôtel de Mun selon Rochegude 1910, p. 18. Ancien no 35 selon Lefeuve.
↑Dans ses Souvenirs, la comtesse Marie d'Agoult évoque ainsi l'hôtel de la princesse : « La princesse Belgiojoso était alors au plus aigu de sa crise théologique. Lorsqu'on lui rendait visite dans son petit hôtel de la rue d'Anjou, on la surprenait d'ordinaire à son prie-dieu, dans son oratoire, sous le rayon orangé d'un vitrail gothique, entre de poudreux in-folio, la tête de mort à ses pieds […] Avant que d'arriver à l'oratoire, on avait traversé une chambre à coucher tendue de blanc, avec un lit de parade rehaussé d'argent mat, tout semblable au catafalque d'une vierge. Un nègre enturbanné, qui dormait dans l'antichambre, faisait en vous introduisant dans toute cette candeur un effet mélodramatique. » (Daniel Stern, Mes Souvenirs. 1806-1833, BiblioBazaar, LLC, 2008, p. 356).
↑Selon Mme Lenormant, nièce adoptive de Mme Récamier, celle-ci avait acheté l'hôtel lorsqu'elle quitta son petit hôtel du 32, rue Basse-du-Rempart à la suite du non-renouvellement de son bail, avec de l'argent hérité de sa mère, avant de le revendre en 1819 à la suite de la seconde faillite de son mari (Amélie Lenormant, Souvenirs et correspondances tirés des papiers de Mme Récamier, Paris, 1859, tome I, p. 319-320). Cette version semble confirmée par une lettre de Juliette Récamier datée du : « Ma maison est vendue ; j'espère avoir un appartement au couvent de l'Abbaye-aux-Bois. » (Cité par Raymonde Bonnefous, « Les demeures parisiennes de Mme Récamier », in Bulletin de la Société Chateaubriand, 1978, no 21, p. 14). En réalité, le sommier foncier et les actes notariés montrent que l'hôtel appartenait encore aux héritiers indivis de la marquise de Soissy lorsque les Récamier y habitèrent, et que ce sont ces héritiers qui le mirent en vente en mai 1819 (Cahier des charges d'enchères dressé le , in « Liquidation de la succession de Mme Verduc », , Archives nationales, MC.XCIII-831 ; sommier foncier, Archives de Paris, DQ¹⁸79 ; cités in : Juliette Récamier, muse et mécène, catalogue de l'exposition du musée des beaux-arts de Lyon, Paris, Hazan, 2009, p. 178. Félix de Rochegude (Rochegude 1910, p. 19), affirme de son côté que l'hôtel avait été prêté aux Récamier par le chancelier Pasquier.
↑Les scellés furent apposés sur l'hôtel le (Arch. de Paris, D1U1 97, cité in : Juliette Récamier, muse et mécène, catalogue de l'exposition du musée des beaux-arts de Lyon, Paris, Hazan, 2009, p. 178).
↑Source : Rochegude 1910, p. 18. Sa mort est mentionnée dans la Correspondance littéraire de Grimm : « Mademoiselle Laguerre est morte des suites de la maladie que M. le chevalier de Codernaux a nommée si ingénieusement la “maladie anti-sociale”. Elle n'a brillé que sept ou huit ans sur le Théâtre de l'Opéra, et laisse, dit-on, environ dix-huit cent mille livres : on a trouvé dans son portefeuille seulement sept à huit cent mille livres en billets de la caisse d'escompte. » (Mémoires historiques, littéraires et anecdotiques, Londres, Colburn, 1813, tome III, p. 29).
Georges Hartmann, « L'hôtel, rue d'Anjou, où mourut La Fayette », Bulletin de la Société historique et archéologique des VIIIe et XVIIe arrondissements, Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, , p. 1-44 (lire en ligne).
Charles Lefeuve, Les Anciennes Maisons de Paris. Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, Paris, C. Reinwald, 5e édition, 1875, 5 vol.
Charles Lefeuve, Les Anciennes Maisons de Paris. Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, Paris, C. Reinwald, , 5e éd. (présentation en ligne), 5 vol.
Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, ..