Sadler's Wells, né le et mort le est un cheval de course né aux États-Unis. Champion sur les pistes, il allait devenir surtout un étalon à l'influence exceptionnelle, le meilleur continuateur de son père Northern Dancer.
Carrière de courses
Élevé aux États-Unis par Robert Sangster à Swettenham Stud, Sadler's Wells est envoyé à l'entraînement en Irlande chez Vincent O'Brien. Il remporte facilement un Groupe 2 (les Beresford Stakes) à deux ans, mais s'affirme surtout au cours de son année classique. Après s'être imposé de justesse dans les 2.000 Guinées Irlandaises, il fait l'impasse sur le Derby d'Epsom et choisit Chantilly où il s'intercale entre Darshaan et Rainbow Quest dans un Prix du Jockey Club resté célèbre pour son trio de futurs grands étalons qui en firent l'arrivée. Il renoue avec la victoire en devançant la championne Time Charter, de justesse encore une fois, dans les Eclipse Stakes, où il est le seul 3 ans à défier ses aînés. Deuxième ensuite par Teenoso dans les King George, il ne peut faire mieux que quatrième dans la Tattersalls Gold Cup, mais conclut son été chargé par une victoire dans les Irish Champion Stakes. Installé parmi les favoris du Prix de l'Arc de Triomphe, il ne s'y montre pas dangereux et termine huitième, loin derrière Sagace. Il se retire de la compétition sur cet échec, mais qu'importe, puisque c'est pour sa deuxième carrière que Sadler's Wells allait entrer dans la légende.
Installé au haras irlandais de Coolmore de 1985 à 2008, Sadler's Wells est le meilleur continuateur du chef de race Northern Dancer, le plus grand étalon du siècle. On peut dire qu'il fut le meilleur étalon du monde à partir du milieu des années 80, quand il prit ses fonctions après une syndication sur la base de 32 millions d'euros[1], et à un tarif d'emblée exorbitant (125 000 Guinées Irlandaises, soit environ 150 000 €)[1]. Ces sommes s'expliquent en partie par l'explosion du marché et des prix dans les années 80, ainsi que par ses origines très haut de gamme (cf. ci-dessous). Son hégémonie, que lui contesta le seul Danehill (qui aura eu plus de produits que lui, faisant la monte en Europe et en Australie), dura jusqu'à la fin des années 2000, lorsque son fils Galileo prit le relais et se montra disposé à le surpasser.
Sadler's Wells a produit 323 "stakes winners" (vainqueurs d'une course importante), dont 73 vainqueurs de groupe 1[2]. En Europe, depuis l'instauration du système des courses de groupe en 1971, il a détenu le record du nombre de victoires en groupe 1 via sa descendance : 104, avant que Galileo lui ravisse ce record. Celle-ci s'est adjugé 30 classiques en Angleterre et en Irlande, et plus de 300 courses de groupe en Europe. Ses produits atteignent des sommets lors des ventes, ainsi, en , un yearling a battu le record du monde pour une femelle lors d'une vente public, faisant afficher la somme de 2,5 millions de Guinées (soit environ 3,7 millions d'euros). Le mois suivant, sa fille Playful Act devenait la poulinière la plus chère du monde, le Cheikh Mohammed Al Maktoum l'acquérant pour 10,5 millions de dollars. Le prix d'une saillie de Sadler's Wells atteint des sommes astronomiques et n'était plus rendu public depuis plusieurs années - il se négociait au bas mot à partir de 300 000 €, à raison de 200 juments saillies par an, au plus fort de sa production.
Avec plus de 100 de ses fils agréés étalons, sa descendance est largement assurée, d'autant que nombre d'entre eux s'avèrent eux-mêmes d'excellents reproducteurs, à l'image des grands étalons Galileo et Montjeu, mais aussi de In The Wings, High Chaparral ou El Prado. Il est aussi un fantastique père de mères, ses filles ayant donné les champions Enable, Divine Proportions, Sakhee, Workforce, Flintshire, le Japonais El Condor Pasa et bien d'autres.
Sadler's Wells est retiré de la monte en , en raison de son âge et de problèmes de fertilité. Il meurt le .
Sadler's Wells est également le père d'Istabraq, considéré comme l'un des plus grands champions de l'histoire des courses d'obstacles.
Origines
Le triomphe de Sadler's Wells au haras s'explique en partie par ses origines exceptionnelles. Fils de l'étalon du siècle, Northern Dancer, et de Fairy Bridge, il se trouve être le 3/4 frère d'un autre phénomène, Nureyev. La qualité prodigieuse de cette famille ne s'arrête pas là, puisque Fairy Bridge a aussi donné, toujours avec Northern Dancer :
Fairy King, qui s'il n'obtint pas de résultats mémorables sur les pistes, se révéla lui aussi un étalon de tout premier plan, engendrant plus de 15 vainqueurs de groupe 1. Il fut parfois surnommé "le Sadler's Wells du pauvre", mais facturait tout de même ses services à environ 80 000 €.
Tate Gallery, vainqueur des National Stakes, mais peu en réussite au haras.