Sadr City ou Madinat al-Sadr, anciennement Thawra, puis Madinat al-Saddam, est une ville irakienne de la banlieue est de Bagdad. C'est également un sous-district de Bagdad. Sa population de 2 millions d'habitants est essentiellement chiite.
Peuplement de 1959 à 2003
La construction du quartier, alors connu sous le nom de district de Thawra (en arabe : حيّ الثورة, ħayy ath-Thawra?) — signifiant en français : Révolution — est décidée en 1959 par le Premier ministre Abdel Karim Kassem. Sous le régime de Saddam Hussein, il reçoit le nom de Madinat al-Saddam, en l'honneur du dictateur. Il est souvent désigné, sous l'influence des médias anglo-saxons, comme Saddam City.
Cependant, la population civile est rapidement prise en main par les partisans du jeune imam Moqtada al-Sadr, issu d'une lignée religieuse chiite en l'honneur de laquelle la localité est rebaptisée Madinat al-Sadr ou Sadr City. Autour de la mosquée al-Hilma, les jeunes militants sadristes organisent des comités de quartiers et imposent leur ordre islamique : voile obligatoire pour les femmes, fermeture des commerces d'alcool et de vidéos. Ils rétablissent les services de santé, l'eau, l'électricité, mais commettent un certain nombre de violences[1].
En , un chef de quartier sadriste est tué lors d'une altercation avec des militaires américains. C'est le début d'une série d'affrontements, de 2004 à 2008, opposant l'Armée du Mahdi de Moqtada al-Sadr aux forces américaines et à celles du gouvernement irakien. Ils s'achèvent par l'Operation Peace en 2008 et le désarmement de l'Armée du Mahdi.
Le , les forces américaines évacuent la ville et transfèrent leurs installations à la 44e Brigade irakienne[3].
Cependant, Madinat al-Sadr est touchée par des attentats fréquents et meurtriers visant la population civile chiite, notamment les , deux jours après le retrait américain (69 morts et 150 blessés)[4], (10 morts et 37 blessés)[5], (deux bombes pendant la fête musulmane d'al-Adha faisant 9 morts et 32 blessés)[6], (triple attentat pendant des funérailles, 65 morts et 120 blessés)[7], (explosion près d'une maternité, 10 morts, 29 blessés)[8], (8 morts, 20 blessés)[9], (78 morts)[10], (36 morts)[11], etc.
Notes et références
↑Pierre-Jean Luizard, "Les sadristes en Irak: un défi pour l'Amérique, la marja'iyya et l'Iran" in Sabrina Mervin (dir.), Les mondes chiites et l'Iran, Karthala, 2007, p. 249-250.
↑Pierre-Jean Luizard, "Les sadristes en Irak: un défi pour l'Amérique, la marja'iyya et l'Iran" in Sabrina Mervin (dir.), Les mondes chiites et l'Iran, Karthala, 2007, p.262.
↑Flexibility key to U.S. withdrawal from Iraqi cities, Washington Examiner, 22/06/2009.
↑L'ONU condamne l'attentat à la bombe de Sadr City et l'escalade de la violence en Iraq, Centre d'actualités de l'ONU, 25/06/2009.
↑Irak: vague d'attentats anti-chiites, au moins 68 morts, RFI, 05/01/2012
↑Au moins 27 personnes dont trois enfants ont été tuées samedi en Irak, Le Point, 27/10/2012.
↑Un triple attentat dans un quartier chiite à Bagdad fait 65 tués, Le Point, 21/09/2013.
↑Irak: 28 morts dans deux attentats à la voiture piégée à Bagdad, L'Orient-Le Jour, 23/10/2014
↑Huit morts à Bagdad dans un attentat à la voiture piégée contre un quartier chiite, L'Orient-Le Jour, 23/03/2015.