Le territoire de Saint-Gingolph s'étend sur 14,38 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 5,1 % de sa superficie, les surfaces agricoles 11,1 %, les surfaces boisées 60,7 % et les surfaces improductives 23,0 %[3]. La commune est délimitée à l'ouest par la rivière la Morge, qui fait office de frontière avec la France, à l'est par le torrent du Riau et au sud par le Grammont.
La ligne ferroviaire est une ligne des CFF qui permet de relier St-Gingolph–Bouveret–Monthey–St-Maurice. L'ancienne Ligne du Tonkin reliant Évian-les-Bains à Saint-Gingolph est actuellement fermée. Un projet de réouverture est en cours, prévoyant la poursuite des trains régionaux valaisans jusqu'à Évian, d'abord à la cadence horaire, puis chaque demi-heure[5].
La commune est également desservie par un réseau des Cars Postaux (ligne Aigle/Monthey—Saint-Gingolph), une ligne lacustre CGN (Lausanne/Vevey-Saint-Gingolph) et le réseau LIHSA (ligne Genève—Thonon-les-Bains—Saint-Gingolph).
Le village est mentionné en 1153 avec Sancti Gengulfii, puis en 1204 villula Sancti Gingulphi, Sanctus Gingulfus vers 1230, en 1348 Apud Sanctum Gingurphum et Sanctus Gingulphus au milieu du XVe siècle[8],[10].
En l'an 640, à la suite d'un éboulement gigantesque à la hauteur de Bret (actuellement côté français), Saint Romain fixe la construction d'une nouvelle église à l'emplacement de l'actuelle, et lui donne le nom d’Ecclésia Sant Gendoulfo. Cette appellation de Sant Gendoulfo sera par la suite étendue à l'ensemble du village, pour devenir au fil des siècles l'actuel nom que l'on connaît de nos jours, à savoir Saint-Gingolph.
515 : le premier village sur le territoire de Saint-Gingolph est Bresti (Bret aujourd'hui).
640 : Saint Romain fixe la construction d'une nouvelle église à l'emplacement de l'actuelle, et lui donne le nom de Ecclésia Sant Gendoulfo.
: un traité signé à Thonon-les-Bains fixe la frontière entre la Savoie et le Valais à la Morge. Saint-Gingolph est ainsi coupé en deux.
22 et : Tragédie de Saint-Gingolph, la partie française est incendiée par les Allemands à la suite d'une attaque des maquisards. 6 otages sont également fusillés.
La commune de Saint-Gingolph comporte aussi une corporation de droit public issue de la commune médiévale, la bourgeoisie. Le conseil bourgeoisial compte cinq personnes : un président, un vice-président et trois conseillers.
Finances locales
Le tableau ci-dessous présente l'évolution de la capacité d'autofinancement, un des indicateurs des finances locales de Saint-Gingolph, sur une période de dix ans[13] :
Capacité d'autofinancement (CAF) à Saint-Gingolph de 2012 à 2021 Résultats exprimés en milliers de CHF.
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
750
733
603
702
836
696
1 968
1 801
486
169
Population et société
Gentilé et surnom
Les habitants de la commune se nomment les Gingolais[11].
Saint-Gingolph compte 988 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 69 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 8,9 % (canton : 10,5 % ; Suisse : 9,4 %)[2].
Évolution de la population de Saint-Gingolph entre 1850 et 2020[14],[1]
Pyramide des âges
En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 29,8 %, au-dessous de la valeur cantonale (31,7 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 31,1 %, alors qu'il est de 26,6 % au niveau cantonal[15].
La même année, la commune compte 485 hommes pour 479 femmes, soit un taux de 49,1 % d'hommes, supérieur à celui du canton (48,4 %)[15].
Pyramide des âges de Saint-Gingolph en 2020 (%)[15]
La commune de Saint-Gingolph (Suisse) possède plusieurs équipements sportifs :
une plage ;
une salle polyvalente équipée ;
deux terrains de football ;
plusieurs centaines de kilomètres de sentiers de randonnée balisés.
Vie associative
Une vingtaine d'associations sont recensées à Saint-Gingolph, pour la plupart franco-suisses. La liste est disponible sur le site internet de la commune.
L'ancien Hôtel de la Croix-Blanche (qui abrite actuellement les bureaux de la Police Cantonale), la chapelle de la Sainte-Famille, le château de Saint-Gingolph et sa dépendance, soit la maison de Rivaz-de-Nucé ou maison des Sœurs, sont classés biens culturels d'importance régionale[18].
Patrimoine lacustre
Ancien chantier naval, qui a vu pendant près d'un siècle sortir de ses murs la majorité des barques à voiles latines du Léman.
Chapelle de la Sainte-Famille (1677), réservée aux familles bourgeoises de la commune.
École des Missions, à 4 km en direction du Bouveret.
Ces lieux de culte font partie du diocèse d'Annecy, celui-ci s'arrêtant à la limite communale au Bouveret, frontière diocésaine effective avec le diocèse de Sion sur le torrent du Riau.
Il faut noter que malgré le fait qu'il y ait deux communes distinctes, il n'y a qu'un seul cimetière, situé sur territoire français, ce qui a engendré des situations cocasses pendant le conflit 1939-1945, notamment des cercueils vides de corps mais qui contenaient en réalité des armes ou de la nourriture. Les habitants du côté suisse se font ainsi enterrer en France[19].
L'église paroissiale située sur la commune française dessert la paroisse qui s'étend sur les deux communes[20],[21].
Sabine Weiss (1924-2021), née Sabine Weber, née dans la commune, photographe d'origine suisse, naturalisée française, se rattache à la photographie humaniste.
Natacha Gachnang (née en 1987), pilote automobile, a résidé à Saint-Gingolph.
« Tranché denché d'argent et de gueules à la loutre rampante de sable, armée d'argent et lampassée de gueules, brochant sur le tout, accompagnée au canton senestre du chef d'une étoile de gueules[22]. »
Les armoiries de Saint-Gingolph sont attestées sur un banneret du XIXe siècle. Bien que le véritable animal héraldique de Saint-Gingolph soit la loutre, plusieurs auteurs donnent les armes de la commune avec un chien assis, un écureuil ou une hyène[23].
↑ a et bHenry Suter, « Saint-Gingolph », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
↑P.-H. Liard, H. Chevalley, A. Huber, B. Gross, Glossaire des Patois de la Suisse Romande, Librairie Droz, tome VIII, fascicule 116 (pages 1065-1120): frònyi-fuser, Genève, 2002, p.325, article « Gingolphe, 2° Noms de lieux ».
↑ ab et cPaul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN2-88412-000-9), p. 117
↑Graphie savoyarde de Conflans. En orthographe de référence : Sent-Gingolf (se prononce aussi San Zhingueû) : Lexique des noms des communes savoyardes en arpitan - Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne)
Fonds : Saint-Gingolph, Commune (1319-1915) [3,85 mètres]. Cote : CH AEV, AC Saint-Gingolph. Sion : Archives de l'État du Valais (présentation en ligne).