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Acco compte parmi les villes habitées les plus anciennes : Une cité cananéenne est documentée dès le XXe siècle avant notre ère, à l'âge du bronze, qui comprenait un port de pêche et de commerce, une citadelle, un rempart et une porte, et dont la culture était principalement côtière[1].
La ville antique
Cette cité est mentionnée sous le nom de Acco (עַכּוֹ) dans la bible hébraique[2], incluse dans le territoire attribué à la tribu d'Aser, par Josué lors de la conquête de la terre de Canan par les Hébreux ayant quitté l'Égypte sous la conduite de Moïse. Cette ville portuaire est néanmoins un centre d'échanges entre le port de Tyr en Phénicie et les anciens royaumes hébreux[1] et, encore au XIIe siècle, Benjamin de Tudèle la considère comme « la limite d'Asher et le commencement du pays d'Israël[3] ».
En 333 av. J.-C, Alexandre le Grand autorisa la ville à battre monnaie - ce qu'elle fit pendant six siècles[5]. Peu après, la ville d'Acco est conquise par Ptolémée II, souverain d’Égypte, qui la baptisa de son nom, Ptolémaïs, nom qu'elle garde jusqu'à la conquête latine.
En 2003, lors de la construction d'une route, a été découvert un cimetière de l'époque romaine contenant des ossements, des poteries et des objets en verre. Ainsi les archéologues ont pu affirmer que Ptolémaïs a été un port militaire romain sur plusieurs siècles[6].
Saint-Jean-d'Acre devient la capitale de tous les établissements chrétiens au Proche-Orient. La ville est alors le principal port de Terre sainte, divisé en quartiers contrôlés par des marchands venus de tout le pourtour méditerranéen : vénitiens, pisans, génois, français et germaniques. C'est de Saint-Jean-d'Acre que Richard Cœur de Lion s'embarque le quittant la Terre sainte pour son voyage de retour. Ce dernier nécessitera 17 mois[7].
Jusqu'à sa prise par les Mamelouks d'Égypte en 1291, la ville est un centre politique et commercial très actif, et intellectuel comme en témoigne la riche production de manuscrits enluminés du scriptorium de Saint-Jean-d'Acre, dont l'activité se développe à partir du séjour du roi de France Louis IX en 1251-1254[8],[9]. La ville est aussi un grand centre de culture juif. En effet, de nombreux Juifs, fuyant les persécutions en Occident, se rendent en Terre sainte. Le rabbinYehiel de Paris qui, fuyant Paris après le Brûlement du Talmud, y fonde une Yechiva qui devient renommée au-delà de la Terre Sainte. Elle sera après lui animée par Nahmanide, le kabbaliste d'Espagne, et connaîtra un grand renom.
La renaissance d'Acre est l’œuvre du mercenaire bosniaque Ahmed Pacha, dit « el-Djezzar ». Il fonde un pouvoir quasi indépendant et remet le port en activité. En 1799, la ville a acquis suffisamment d'importance pour que Bonaparte tente de la prendre, mais il est mis en échec par el-Djezzar, soutenu par la flotte anglaise. Acre reste aux mains des Turcs jusqu'en 1918. Après la Première Guerre mondiale et dans le contexte du démembrement de l'Empire ottoman, cette ville portuaire passe au sein du mandat britannique en Palestine jusqu'au plan de partage de 1947[12].
Sites historiques
La citadelle, face au large, a été ravagée en 1291 et les Ottomans ont achevé de la démanteler au XVIIIe siècle, en réemployant beaucoup de ses pierres pour construire la muraille maritime.
On peut cependant visiter :
la monumentale salle des chevaliers et le réfectoire de la forteresse des Hospitaliers (XIIe siècle), bâtie par le roi Richard Cœur de Lion durant la troisième croisade, et le tunnel des Templiers, ouvrage stratégique souterrain en pierres reliant la forteresse au port où arrivaient les pèlerins venant en terre sainte ;
les fortifications successives de la ville.
les quatre vastes caravansérails (khans), dont la cour - entourée de réserves à colonnades surmontées de chambres - accueillaient autrefois les caravanes de dromadaires qui apportaient des céréales de l'intérieur des terres et repartaient avec d'autres produits.
Au nord de la ville, la portion de littoral entre Nhariya et les grottes de Rosh HaNikra et appelée Akhziv. Le parc national d'Akhziv abrite les vestiges d'un port phénicien[13].
↑Daniel Robinson, Orlando Crowcroft, Anita Isalska, Dan Savery Raz, Jenny Walter, Israël et les Territoires palestiniens, Baume-les-Dames (Doubs, éditions Lonely Planet, , 480 p. (ISBN978-2-81617-133-4), p. 192
↑Daniel Robinson, Orlando Crowcroft, Anita Isalska, Dan Savery Raz, Jenny Walter, Israël et les Territoires palestiniens, Baume-les-Dames (Doubs), éditions Lonely Planet, , 480 p. (ISBN978-2-81617-133-4), p. 199
Voir aussi
Bibliographie
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Sophie Crépon, « Les mystères de Saint-Jean-d’Acre », Le Monde, (lire en ligne [sur lemonde.fr], consulté le ).
Daniel Robinson, Orlando Crowcroft, Anita Isalska, Dan Savery Raz, Jenny Walter, Israël et les Territoires palestiniens, Baume-les-Dames (Doubs), éditions Lonely Planet, , 480 p. (ISBN978-2-81617-133-4)