SautoÉcouter (en catalan Sautó, anciennement Saltó et Saltó de Fetges) est une commune française située dans le sud-ouest du département des Pyrénées-Orientales en régionOccitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le pays de Conflent, correspondant à l'ensemble des vallées pyrénéennes qui « confluent » avec le lit creusé par la Têt entre Mont-Louis et Rodès.
Sauto est une commune rurale qui compte 98 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 424 habitants en 1906. Ses habitants sont appelés les Sautans ou Sautanes.
Géographie
Localisation
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Sur le plan historique et culturel, Sauto fait partie de la région de Conflent, héritière de l'ancien comté de Conflent et de la viguerie de Conflent. Ce pays correspond à l'ensemble des vallées pyrénéennes qui « confluent » avec le lit creusé par la Têt entre Mont-Louis, porte de la Cerdagne, et Rodès, aux abords de la plaine du Roussillon[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 689 mm, avec 7,2 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Formiguères à 12 km à vol d'oiseau[9], est de 7,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 737,3 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Un espace protégé est présent sur la commune :
le parc naturel régional des Pyrénées catalanes, créé en 2004 et d'une superficie de 139 062 ha, qui s'étend sur 66 communes du département. Ce territoire s'étage des fonds maraîchers et fruitiers des vallées de basse altitude aux plus hauts sommets des Pyrénées-Orientales en passant par les grands massifs de garrigue et de forêt méditerranéenne[15],[16].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 2[Note 2] sont recensées sur la commune[17] :
la « forêt de pins à crochets de la périphérie du Capcir » (13 788 ha), couvrant 12 communes du département[18] ;
le « versant sud du massif du Madres » (27 267 ha), couvrant 27 communes du département[19].
Urbanisme
Typologie
Au , Sauto est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (99,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (83,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (81,9 %), forêts (17,3 %), prairies (0,8 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Hameaux et lieux-dits
Le hameau de Fetges est situé sur la route nationale 116, non loin du pont sur la Têt, face à Mont-Louis.
Voies de communication et transports
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Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par crue torrentielle de cours d'eau du bassin de la Têt[23].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des glissements de terrains, soit des chutes de blocs[24].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic. Un accident se produisant sur une telle infrastructure est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[25].
Dans le département des Pyrénées-Orientales, on dénombre sept grands barrages susceptibles d’occasionner des dégâts en cas de rupture. La commune fait partie des 66 communes susceptibles d’être touchées par l’onde de submersion consécutive à la rupture d’un de ces barrages, le barrage des Bouillouses sur la Têt, un ouvrage de 17,5 m de hauteur construit en 1910[26].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Sauto est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[27].
La population est exprimée en nombre de feux (f) ou d'habitants (H).
Évolution de la population
1365
1378
1515
1553
1709
1720
1767
1774
1789
21 f
18 f
2 f
8 f
63 f
23 f
245 H
55 f
40 f
(Sources : Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9))
L’allure générale de la courbe représentant l’évolution de la population de Sauto est croissante et discontinue durant la période comprise entre 1793 et 1921.
Ainsi, en 1906, la population de Sauto atteint un pic, avec 424 habitants. Ce type de phénomène s’explique à cause de divers domaines d’activités qui se développent autour de Sauto et dans le Conflent. Néanmoins, ce n’est qu’épisodique, puisque nous ne retrouveront pas de tel pic jusqu’en 1921.
De plus, au cours de cette période du XIXe siècle, on distingue trois phases.
Première phase : 1793-1841 – Croissance continue
La première phase est croissante et continue de 1793 à 1841, et le taux de variation est de +70,4 %. Et si on considère que la période de 1793 à 1806 est moins fiable, alors on peut voir le taux de variation pour la période entre 1800 et 1841 qui est de +48,5 %.
Cette croissance peut être due à un accroissement naturel ou alors un apport de population extérieure. Cependant, il est peu probable que ce soit lié a un apport extérieur, en vue de l’histoire de la population des Pyrénées.
Seconde phase : 1841-1896 – Stagnation légèrement décroissante
Période de stagnation légèrement décroissante, cette seconde phase se situe entre 1841 et 1896, à la suite du maximum de la population en 1841.
Le taux de variation est alors ici de -12 %, et cette légère décroissance est un phénomène classique de tous les villages des Pyrénées en général.
Troisième : 1896-1921 – Forte décroissance discontinue
Cette dernière phase, comprise entre 1896 et 1921 montre une décroissance forte et instable.
Alors que la population croit entre 1896 et 1906, avec un taux de variation de +36 %. A contrario, entre 1906 et 1911, le taux de variation passe à -17 %.
Cette instabilité est due à des causes externes, comme notamment des évènements conjoncturels spécifiques comme des chantiers dans la vallée de la Têt.
De plus, entre 1911 et 1921, la population connaît une décroissance nette, et le taux de variation est de -23 %.
Démographie contemporaine
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[36].
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 68 personnes, parmi lesquelles on compte 82,6 % d'actifs (75,4 % ayant un emploi et 7,2 % de chômeurs) et 17,4 % d'inactifs[Note 4],[I 6]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 2],[I 9]. Elle compte 36 emplois en 2018, contre 21 en 2013 et 22 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 52, soit un indicateur de concentration d'emploi de 68,8 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 77,3 %[I 10].
Sur ces 52 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 10 travaillent dans la commune, soit 19 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 84,9 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 5,7 % les transports en commun, 9,4 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied[I 12].
Activités hors agriculture
10 établissements[Note 5] sont implantés à Sauto au [I 13].
Le secteur de l'administration publique, l'enseignement, la santé humaine et l'action sociale est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 30 % du nombre total d'établissements de la commune (3 sur les 10 entreprises implantées à Sauto), contre 13,9 % au niveau départemental[I 14].
Le monument Gisclard, près du pont, commémorant l'accident de chemin de fer de 1909 dont a été victime l'ingénieur Albert Gisclard, est aussi classé monument historique. Il est l'œuvre du sculpteur et peintre Jean-André Rixens.
L'église Saint-Maurice de Sauto
La chapelle du Sacré-Cœur de Fetges
Le pont Gisclard
Personnalités liées à la commune
Marcel Capdet (1929-2020), auteur de Les Racines Perdues (1996, 2003)[47], histoire de "l'enfance d'un paysan des montagnes catalanes"; deuxième prix national des écrivains ruraux, 2002, né à Sauto.
Héraldique
Blason
D’or à la bande de gueules à Saint Maurice d’argent tenant dans sa dextre une palme du même et de sa senestre une épée basse aussi d’argent, brochant sur le tout.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[44].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9).
↑Dans la vallée de la Têt "les versants...ont été aménagés par les hommes au cours des siècles en terrasses aujourd'hui abandonnées: les traces des lignes horizontales sont encore bien visibles...". « La haute vallée du Conflent », sur paysages.languedoc-roussillon.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ).
↑Michel de La Torre, Pyrénées-Orientales : Le guide complet de ses 224 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », (ISBN2-7399-5066-7).