Silas Deane naît le [1] à Groton, dans le Connecticut, d'un père forgeron, Silas Deane et de son épouse Hannah Barker. Le jeune Silas poursuit des études complètes à Yale et obtient sa licence en 1758[2]. En , il est engagé comme précepteur du jeune Edward Bancroft à Hartford[3]. En 1761, Deane est admis au barreau et exerce le droit pendant une courte période à l'extérieur de Hartford avant de déménager à Wethersfield et de fonder un commerce qui s'avère florissant[2].
Deane s'est marié deux fois, avec de riches veuves de Wethersfield. En 1763, il épouse Mehitable Webb (née Nott), après l'avoir aidée à régler la succession de son premier mari. Ils ont un fils, Jesse, né en 1764. Mehitable meurt en 1767[4]. En 1770, il épouse Elizabeth Evards (née Saltonstall), petite-fille du gouverneur du Connecticut, Gurdon Saltonstall(en). Elizabeth meurt en 1777 alors que Silas est en France[5].
En tant que membre du Congrès, Deane use de son influence pour obtenir une commission dans la Continental Army pour son beau-fils, Samuel B. Webb, qui l'a accompagné à Philadelphie[6]. Deane excelle dans le travail de comité du Congrès, aidant à coordonner l'attaque du fort Ticonderoga et à établir la marine américaine[2].
Une dispute s'élève entre Deane et un autre délégué du Connecticut, Roger Sherman au sujet de la nomination d'Israel Putnam en tant que major général sous le commandement de George Washington. Ce différend conduit l'assemblée législative du Connecticut à remplacer Deane comme délégué au Congrès ; mais au lieu de revenir au Connecticut, Deane reste à Philadelphie pour assister au Congrès[2],[7].
Missions en France
Le , le Congrès nomme Deane envoyé secret en France avec pour mission d'inciter le gouvernement français à accorder une aide financière aux colonies. Dès son arrivée à Paris, il entame des négociations avec le ministre français des Affaires étrangères, le Comte de Vergennes. Celui-ci le met en rapport () avec Beaumarchais, chargé d'approvisionner les Américains en équipements de guerre, et Jean Joseph Carrier de Montieu[8].
S'étant entendus, ils vont faire une première expédition à partir du port du Havre, ce qui va être un échec et les inciter à choisir le port de Nantes et principalement l'armateur Jean Peltier Dudoyer. Jonathan Williams, le neveu de Benjamin Franklin, sera leur interlocuteur sur place. Ils se sont engagés à transporter 1 600 tonneaux ou plus d'armes, de marchandises, d'officiers, de soldats et de marins. Mais Deane n'est pas l'homme fort des commissaires américains et Beaumarchais avait vu rapidement les problèmes et écrivait le à Vergennes : "J’ai toujours mis une grande différence entre l’honnête député Deane avec qui j’ai traité et l’insidieux politique Lee et le silencieux docteur Franklin"...[réf. nécessaire]
C'est à cette période que Deane approuve tacitement le complot de l'Écossais James Aitken (John the Painter) pour détruire les magasins et les arsenaux de la Royal Navy à Portsmouth et Plymouth, au nom de la cause continentale[9].
Le , Deane et les autres commissaires signent les traités d'amitié et de commerce et d'alliance, créant officiellement l'alliance entre la France et les colonies américaines[13].
Mise en cause au Congrès
Le , Deane reçoit une lettre de James Lovell contenant l'ordre de rappel du Congrès. Lovell ne fait mention que d'un rapport au Congrès sur les affaires européennes, et Deane s'attend à être renvoyé à Paris quelques mois plus tard[14]. La France renvoie Deane chez lui à bord d'un navire de guerre transportant le premier ambassadeur de France aux États-Unis. Louis XVI lui fait présent d'un portrait encadré de diamants, et Vergennes et Franklin écrivent tous deux des lettres de recommandation[12].
Arrivé à Philadelphie le , Deane est choqué lorsque le Congrès l'accuse d'irrégularités financières sur la base des rapports de son collègue commissaire Arthur Lee[2]. Comme Deane a laissé ses livres de comptes à Paris, il n'est pas en mesure de se défendre correctement ni de demander le remboursement de l'argent qu'il a dépensé pour se procurer des fournitures en France[15],[16] (Alors qu'il attend de s'adresser au Congrès, Deane séjourne chez Benedict Arnold, qui vient juste d'être nommé gouverneur militaire de Philadelphie[17].)
Références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Silas Deane » (voir la liste des auteurs).
↑Jeri Lynn Burket et Lorraine Cook White, The Barbour Collection of Connecticut Town Vital Records. Volume 15 : Griswold 1815-1848, Groton 1704-1853, Baltimore, Genealogical Publishing Company, , 109 p. (lire en ligne)
(en) Mark Allen Baker, Spies of Revolutionary Connecticut : From Benedict Arnold to Nathan Hale, Charleston (South Carolina), The History Press, , 160 p. (ISBN978-1-62584-939-7, lire en ligne), « Silas Deane », p. 61-69
Julian P. Boyd, « Silas Deane: Death by a Kingly Teacher of Treason? », William and Mary Quarterly, vol. 16, nos 2-4, , p. 165–187, 310–342, 515–550 (JSTOR1916948)
(en) Thomas Patrick Chorlton, The First American Republic 1774-1789 : The First Fourteen American Presidents Before Washington, Bloomington (Indiana), AuthorHouse, (ISBN978-1-4567-5389-4, lire en ligne), p. 68
(en) James West Davidson et Mark Lytle, After the Fact : The Art of Historical Detection, New York, McGraw-Hill, , « The Strange Death of Silas Deane », p. xxvii–xxxv
(en) Thomas Flemming, The Perils of Peace : America's Struggle for Survival After Yorktown, New York, Harper Collins, (lire en ligne)
(en) David Lefer, The Founding Conservatives : How a Group of Unsung Heroes Saved the American Revolution, New York, Sentinel, (lire en ligne)
(en) Edward J. Lowell, Narrative and Critical History of America vol. VII.1, Cambridge, The Riverside Press, (lire en ligne), « The United States of America 1775-1782: Their Political Struggles and Relations with Europe », p. 1-88
Joel Richard Paul, Unlikely Allies : How a Merchant, a Playwright, and a Spy Saved the American Revolution, New York, Riverhead Books, (lire en ligne) ; édition française : Espions en Révolution : Beaumarchais, le chevalier d'Éon, Silas Deane et les secrets de l'indépendance américaine, traduction de Bernard Frumer, Paris, Perrin, 2022 (ISBN978-2-262-09768-4)
Milton C. Van Vlack, Silas Deane, Revolutionary War Diplomat and Politician, Jefferson, North Carolina, McFarland & Company Inc., (lire en ligne)
Jessica Warren, The Incendiary : The Misadventures of John the Painter, First Modern Terrorist, Toronto, McClellan & Stewart, (lire en ligne)
Tugdual de Langlais, Jean Peltier Dudoyer, l'armateur préféré de Beaumarchais, de Nantes à l'Isle de France, éd. Coiffard, 2015, 340 p. (ISBN9782919339280).
American Biographical Bibliothèque, Le Dictionnaire biographique du vingtième siècle notables Américains, tome 3, page 186.