Simon Eine est un acteurfrançais né le à Paris et mort le à Nice. En 60 années de carrière, il a interprété près de cent cinquante rôles et signé plus d’une dizaine de mises en scène[1].
Biographie
Simon Eine est né le à Paris[2], d'Alter ben Sion Eine[3], tailleur juif polonais arrivé en France en 1933, et de Hélène Eine, née Lubel, née à Varsovie[4]. L'occupation allemande contraint sa famille « apatride, réfugiée provenant d'Allemagne »[5] à quitter Paris pour Clermont-Ferrand[5] puis Nice, en zone libre. En 1943, sa mère est arrêtée et déportée sans retour à Auschwitz[2]. Son frère Léo[6] est déporté également[7]. Il est pris en charge par l'OSE (Œuvre de secours aux enfants), le réseau René et le réseau Marcel, caché sous le nom de "Simon Reine", d'abord à Digne, puis à La Motte-du-Caire où son père, reste caché à Nice, viendra le chercher à la fin de la guerre[2]. Ce passé tragique ne sera révélé qu'à l'âge de 76 ans dans son livre Des étoiles plein les poches.
En 1951, à 15 ans, il quitte Nice pour Paris[8] et vit avec son père rue Charles V dans le quartier du Marais[9]. Après avoir exercé dix métiers, dont apprenti-horloger[10], aide-mécanicien[11] et apprenti-couturier[4],[12], il découvre à 17 ans le Théâtre national populaire de Jean Vilar. Il prend ses premières leçons de théâtre, d'abord au Cours Dullin, puis au Centre d'Art Dramatique et enfin au Conservatoire national d'art dramatique dans la classe de Jean Yonnel[13] où son talent est récompensé au concours de par trois prix distincts (un de tragédie et deux de comédie)[14] et un engagement à la Comédie-Française[13].
Il joue et met en scène également hors Comédie-Française ainsi que pour la télévision et le cinéma, interprétant plus de cent cinquante rôles et plus d'une dizaine de mises en scène[13].
En 2004, il quitte la troupe de la Comédie-Française et en devient Sociétaire honoraire après 44 ans de "Maison"[13].
En 2012, il publie le recueil de souvenirs Des étoiles plein les poches où il raconte son enfance tragique puis son « parcours d’artisan »[15] au sein de la Comédie-Française[16]. Il y témoignera également de deux hommages symboliques à ses parents : en 1975, à l'occasion d'une tournée de la Comédie-Française dans les pays de l'Est il se rend à Auschwitz pour s'y recueillir en souvenir de sa mère[4]. En 1981, à la mort de son père, il fait le don aux ateliers de fabrication de costumes de la Comédie-Française de la machine à coudre, "témoin émouvant de son enfance", offerte par son père[13].
En 2019, il publie un volumineux livre de souvenirs, Portraits d'Acteurs de la Comédie-Française, en hommage « aux acteurs, avec qui j'ai eu la chance de travailler, m'ont tout appris, humainement et professionnellement. Ils ont été des amis, parfois des rivaux, je les admire et je les aime »[17].
Il meurt le à Nice[18] alors que, toujours en activité, il vient de créer le spectacle Gym Douce[19] au théâtre de l'eau vive de Nice. Il est incinéré, et une plaque in memoriam lui rend hommage sur la sépulture familiale au cimetière du Père-Lachaise (division 79).
Molière par les Comédiens Français, Comédie-Française : 13 disques 33 tours, 30 cm - 1974, Pathé-Marconi EMI - Avec M. Ancel, Michèle André, Jean-Claude Arnaud, René Arrieu, Michel Aumont, Alberte Aveline, Jean-Pierre Barlier, François Beaulieu, Marco Béhar, Léon Bernard, Michel Bernardy, Georges Berr, Pierre Bertin, Micheline Boudet, Berthe Bovy, Béatrice Bretty, André Brunot, Jacques Buron, René Camoin, Geneviève Casile, Georges Chamarat, Jacques Charon, Andrée de Chauveron, Louise Conte, Jean Croué, Bérengère Dautun, Jean Debucourt, Paul-Émile Deiber, Lise Delamare, Denis-d'Inès, Georges Descrières, Jacques Destoop, Simon Eine, Maurice Escande, Michel Etcheverry, Louis Eymond, Jacques Eyser, Maurice de Féraudy, Yvonne Gaudeau, Denise Gence, Annie Girardot, Catherine Hiegel, Robert Hirsch, Jean-Louis Jemma, Albert Lambert, Marie Leconte, Serge Maillat, Mary Marquet, Ludmila Mikaël, Emmanuelle Milloux, Jean-Luc Moreau, Paule Noëlle, Philippe Noessen, Hélène Perdrière, Jean Piat, Alain Pralon, Jacques Rameau, Henri Rollan, Jean-Paul Roussillon, Catherine Salviat, Catherine Samie, Françoise Seigner, Louis Seigner, Jacques Sereys, Charles Siblot, Jean-Noël Sissia, Jacques Toja, Marcel Tristani, Claude Winter[67]
Polyeucte, de Corneille : 1 disque 33 tours, 30 cm - S.n., s.d. - Avec Jean-Roger Caussimon, Jacques Destoop, Simon Eine, René Farabet, Nita Klein, Pierre Vaneck, Pierre Delbon[68]
Le Songe d'une nuit d'été, de Shakespeare : 1 disque 33 tours, 30 cm - 1986, Milan music - Avec Michel Aumont, Alberte Aveline, Laurent Blanchard, Simon Eine, Richard Fontana, Thierry Hancisse, Laurent Laboret, Susana Lago, Yann Piton, Bruno Valour, Vincent Vernillat[69]
Horace, de Pierre Corneille : 2 cassettes audio - 1988, Radio France, Auvidis - Avec François Beaulieu, Fanny Delbrice, Joël Demarty, Simon Eine, Michel Etcheverry, Christine Fersen, Claude Giraud, Gérard Nicolai, Nicolas Silberg, Claude Winter[67]
Les Femmes savantes, de Molière : 1 cassette audio - 1988, Radio France - Avec Louis Arbessier, Jean-Luc Boutté, François Chaumette, Dominique Constanza, Simon Eine, Catherine Ferran, Denise Gence, Patrice Kerbrat, Laurent Lévy, Christine Murillo, Yves Pignot, Françoise Seigner, Jacques Sereys[67]
L'Avare, de Molière : 2 cassettes audio - 1988, Radio France, Auvidis - Avec Raymond Acquaviva, Béatrice Agenin, René Arrieu, Michel Aumont, Marco Béhar, Simon Eine, Gérard Giroudon, Claude Mathieu, Yves Pignot (metteur en scène), Alain Pralon, Pierre-Olivier Scotto, Françoise Seigner, Jacques Seyser, Qingfang Zhang[67]
Mon père avait raison, de Sacha Guitry : 2 cassettes audio - 1995, Radio France, Harmonia mundi France - Avec Louis Arbessier, Marcel Bozonnet, Geneviève Casile, Simon Eine, Michel Etcheverry, Grégoire Louis (acteur), Georges Montillier, Jean-François Rémi, Catherine Samie, Catherine Sauval[67]
Autour de 2, de Stéphane Mallarmé (Mallarmé et la musique, concert de mélodie française) : 2 disques compacts - 2000, Bibliothèque nationale de France, site François Mitterrand, grand auditorium - Avec Simon Eine. Soprano : Brigitte Balleys, Pianiste : Billy Eidi[67]