Le site mégalithique de Kalokol, connu aussi sous le nom de site de Namoratunga II[note 1], est un site archéologique situé sur la rive ouest du lac Turkana, au Kenya, datant du Néolithique pastoral. Namoratunga signifie « peuple des pierres » en langue turkana.
Le site était à l'origine daté d'environ , mais des fouilles récentes ont permis de retrouver un échantillon daté au radiocarbone de ± 44 ans[3].
Description
Le site est visible depuis la route qui mène de Lodwar à Kalokol, à trente mètres en retrait de celle-ci. Il est constitué de dix-neuf orthostates de basalte, de type menhir, entourés par un cercle de pierres.
Il n'a pas été découvert de restes humains sur le site [4].
Contexte
Il existe d'autres sites mégalithiques aux alentours du lac Turkana, datant de la même période qui correspond à la fin du subpluvial néolithique[4]. Lothagam North et Manemanya, par exemple, sont des cimetières communautaires. Ces sites ont été érigés par les premiers éleveurs de la région[5]. Il existe d'autres sites comportant des cairns en pierre, par exemple Namoratunga I[6], connu aussi sous le nom de Lokori(en), mais qui ne présentent pas de pierres érigées[7],[8],[9].
Analyse
Les archéologues Mark Lynch et L.H. Robbins décrivirent le site de Kalokol en 1978 et l'identifièrent comme un possible site archéoastronomique[10]. Lynch pensait que les pierres érigées en basalte étaient en lien avec les étoiles et avec le calendrier lunaire de douze mois et de trois cent cinquante quatre jours des peuples de langues couchitiques du sud de l'Éthiopie. Des interprétations ultérieures[2], ainsi qu'une datation qui recule considérablement l'ancienneté du site, ont remis en cause ces premières théories[3].
↑Pour le distinguer du site nommé aussi Namoratunga, situé cent soixante kilomètres plus au sud[1],[2].
Références
↑(en) L.R. Doyle et E.W. Frank, « Astronomy of Africa », dans H. Selin, Encyclopedia of the History of Science, Technology and Medicine in Non-Western Cultures, Kluwer (Pays-Bas), , p. 96–99
↑ a et b(en) Laurance R. Doyle et Thomas J. Wilcox, « Statistical Analysis of Namoratunga: An Archaeoastronomical Site in Sub-Saharan Africa? », Azania, vol. 21, no 1, , p. 125–129 (DOI10.1080/00672708609511373)
↑ a et b(en) Elisabeth A. Hildebrand, John J. Shea et Katherine M. Grillo, « Four middle Holocene pillar sites in West Turkana, Kenya », Journal of Field Archaeology, vol. 36, no 3, , p. 181–200 (DOI10.1179/009346911X12991472411088)
↑ a et b(en) Elizabeth A. Sawchuk, Susan Pfeiffer, Carla E. Klehm, Michelle E. Cameron, Austin C. Hill, Anneke Janzen, Katherine M. Grillo et Elisabeth A. Hildebrand, « The bioarchaeology of mild-Holocene pastoralist cemeteries west of lake Turkana, Kenya », Archaeological and anthropological sciences, vol. 11, no 11, (lire en ligne)
↑(en) Elisabeth Hildebrand, « A monumental cemetery built by eastern Africa's first herders near Lake Turkana, Kenya », PNAS, vol. 115, no 36, , p. 8942–8947 (PMID30127016, PMCID6130363, DOI10.1073/pnas.1721975115)
↑(en) M. Kubiak, « Eclipse at Namoratunga », The Observatory, vol. 102, , p. 211
↑(en) Helaine Selin, Encyclopaedia of the History of Science, Technology, and Medicine in Non-Western Cultures, Springer, (ISBN978-0-7923-4066-9), p. 55
↑(en) Edwin C. Krupp, Echoes of the Ancient Skies: The Astronomy of Lost Civilizations, Dover, (ISBN978-0-486-42882-6), p. 170–172
↑(en) L. H. Robbins et B. M. Lynch, « Namoratunga: The First Archeoastronomical Evidence in Sub-Saharan Africa », Science, vol. 200, no 4343, , p. 766–768 (DOI10.1126/science.200.4343.766)
Bibliographie
(en) L.R. Doyle, « The Borana Calendar Reinterpreted », Current Anthropology, vol. 27, no 3, , p. 286–287 (DOI10.1086/203439).