Le siège de Givet se déroule du au entre les troupes françaises assiégées du général Bourke et les assiégeants prussiens du prince Auguste de Prusse.
Contexte
Depuis Charles Quint, Givet et la citadelle de Charlermont est une place forte importante sur la Meuse. En 1815, Napoléon revenant au pouvoir et menacé sur la frontière nord de la France par les troupes britanniques, prussiennes et hollando-belges fera préparer la défense des forteresses de la frontière. Dans les Ardennes, cette opération est menée par le Maréchal de camp baron de Leocour[1].
La place forte de Givet est mise sous la responsabilité du général Bourke ayant fait ses preuves par le passé notamment à Walcheren, en Espagne et en Allemagne.
Le , Napoléon est vaincu à Waterloo et les restes de la Grande-Armée reculent en désordre vers la France tandis les troupes du Maréchal Grouchy restées à Wavre entament leur repli en bon ordre vers la France, le en passant par Namur et Dinant. Grouchy arrive le à Givet qu'il quittera le 22 en laissant 1800 blessés[2].
Le siège
Dès le , des éclaireurs prussiens apparaissent aux alentours de la ville, le des émissaires du Prince Auguste de Prusse demandent la reddition de la ville. Bourke refuse et selon les ordres du nouveau pouvoir royal propose un armistice sans livrer la ville[3].
Les prussiens sous le commandement du général Moritz von Prittwitz se mettent à assiéger les villes de la région qui se rendront assez rapidement[4].
Le , des émissaires de Blücher proposent à Bourke une nouvelle capitulation avec une évacuation des troupes derrière la Loire qui essuie un nouveau refus de Bourke. Le , nouvelle proposition de reddition à la suite de la capitulation de Maubeuge avec la même offre de nouveau rejetée.
Le Bourke apprend la restauration de Louis XVIII et fait rallier la ville et ses troupes au roi en prenant la cocarde blanche et hissant le drapeau à fleur de Lys. Le roi étant l'allié des Prussiens, Bourke propose alors la fin des hostilités que le prince Auguste refuse exigeant une nouvelle fois la capitulation de Givet.
Le les assiégés opèrent une sortie de 200 hommes afin d’abattre des maisons gênant le tir de la citadelle. 40 morts chez les Prussiens et 1 mort et 10 blessés chez les Français.
Le , le prince Auguste demande une nouvelle fois la capitulation de Givet mais Bourke refuse n'ayant pas reçu d'ordre du roi dans ce sens. Août sera plus calme car à l'annonce d'une possible paix prochaine signée entre Louis XVIII et les alliés, français et prussiens ne souhaitent pas engager d'actions inutiles.
La tension remonte en septembre, le prince Auguste menaçant des députés ardennais de faire lourdement bombarder Givet[3]. Le le combat pour le poste douanier des Faudes vitale pour l'artillerie prussienne laisse le poste entre les mains des Prussiens au prix de 150 morts prussiens pour 1 Français morts et 16 blessés. Dès lors les Prussiens s'y retranchent et sont en mesure de pilonner Givet sans que la place ne puisse répondre.
Prenant acte de cette menace, Bourke décide d'évacuer la ville pour se retrancher dans la citadelle de Charlemont.
Les Prussiens entrent alors dans la ville mais n'oseront pas attaquer la citadelle pourtant majoritairement composés de gardes-nationaux peu motivés.
Le le Prince Auguste propose à Bourke une sorte de suspension d'armes ou chacun restera sur ses positions ce qui est accepté par le général français.
↑Andrew W. Field, Rout and Retreat: The French Perspective, Barnsley, Pen and Swords, 2017
↑ a et bRapport du lieutenant-général Bourke, gouverneur des places de Givet et Charlemont lors de leur siège par les Prussiens du 22 juin au 17 décembre 1815.
↑Louis Blesson, Beitrag zur Gesischte des Festungkrieges in Frankreich im Jahre 1815.
↑Quentin Debbaudt, Le siège de Givet, Napoléon Ier magazine, 2020