Le siège de Thionville, de la fin d'août au , est un épisode de la guerre franco-allemande de 1870 survenu à Thionville (Moselle). La petite garnison française repousse une tentative d'attaque le . Elle est soumise à un blocus puis assiégée à partir du . Après la capitulation de Metz, survenue le , les Prussiens déplacent vers Thionville une partie de leur puissante artillerie. Bombardée à partir du 22 novembre, la place capitule le 24 novembre. La prise de Thionville et celle de Montmédy un mois plus tard donnent aux Allemands la maîtrise du chemin de fer jusqu'au front de Picardie.
Le , une patrouille de cuirassiers prussiens fait une reconnaissance près d'une porte de la ville et constate qu'elle n'est que faiblement défendue. Elle fait son rapport au général Gneisenau qui, recueillant divers renseignements, conclut que la place peut être prise par un coup de main. Tandis que la 3e division de cavalerie se tient en observation à distance, la 31e brigade d'infanterie, dans la nuit du 13 au 14, se dirige vers la place avec des échelles et des explosifs. Débouchant du bois de Yutz vers 3h du matin, elle se heurte à un détachement français qui ouvre le feu ; en même temps, un éclaireur prussien s'aperçoit qu'une crue de la Moselle rend le passage impraticable à gué. Les Prussiens se retirent sans résultat[2].
La 14e division d'infanterie commandée par Georg von Kameke prend position devant la ville le . La place, peu fortifiée, est cependant couverte par deux lignes de hauteurs, des inondations et des marécages. Le , les assiégeants ouvrent le bombardement avec 85 pièces d'artillerie, accompagné d'une attaque d'infanterie qui donne peu de résultats en raison des fortes pluies. Le , la place capitule : les Allemands prennent 4 000 prisonniers ainsi que 199 canons et des approvisionnements importants[6].
Lors du traité de Francfort (), Thionville fait partie des territoires d'Alsace-Lorraine cédés à l'Empire allemand. Une partie de la population citadine émigre vers la France pour ne pas devenir allemande[5].
Amédée Le Faure, Histoire de la guerre franco-allemande 1870-71, Volume 1, Garnier Frères, Paris, 1875 [3]
Jacques Garnier (dir.) et Michèle Battesti (préf. Jean Tulard), Dictionnaire Perrin des guerres et des batailles de l'histoire de France, Paris, Perrin, , 906 p. (ISBN978-2-262-00829-1)
↑Amédée Le Faure, Histoire de la guerre franco-allemande 1870-71, Volume 1, Garnier Frères, Paris, 1875, p. 178 [1].
↑Aristide Martinien, La mobilisation de l'armée, mouvement des dépôts (armée active) du 15 juillet 1870 au 1er mars 1871 : guerre de 1870-1871, Paris, L. Fournier, , 463 p. (lire en ligne), p. 100.