La Société des arts réunis de Laval, puis Société des arts réunis de la Mayenne[1] était une société savante qui réunit à partir du XIXe siècle des érudits, professionnels ou amateurs. Son but est l'étude de l'art et de la musique dans le département de la Mayenne.
Histoire
Origine
Le groupement qui sera par la suite la Société des Arts Réunis démarre le sous une forme et des buts assez différents de ceux qui seront les siens au XXe siècle.
La Société de l’industrie de la Mayenne se proposait d’encourager l’Agriculture et l’industrie, et aussi « d’encourager et de favoriser les essais trop rares de ceux qui se sentent appelés à suivre la carrière des arts et des sciences.... ».
Pour ses débuts, ce groupement, que préside Victor Duchemin des Cepeaux, organise une grande exposition régionale à l’occasion de laquelle de grandes fêtes sont données en l’honneur de Béatrix de Gavre.
En 1854, la société est reconnue d’utilité publique. Elle a modifié ses statuts et se donne pour objet principal d’organiser des expositions périodiques. Tous les cinq ans, une exposition générale de l'industrie et des Arts aura lieu à Laval. Une seconde manifestation de ce genre a lieu en 1857.
La section des Lettres, des Sciences et des Arts absorbe rapidement presque toute son activité jusqu’au moment où elle subsiste seule et prend, en 1874, le nom de Société des Arts Réunis. Le nouveau président est Jules d’Evry qu’assistent tour à tour Charles Marcel Avril de Pignerolles, Camille du Mans de Chalais, A. Morin, etc.
Expositions
La Société organise plusieurs expositions de peinture et d'objets d'art anciens à partir de 1874. Elle se propose de fournir aux artistes le moyen de se faire connaître par des expositions périodiques comme en 1874, en 1888.
L'exposition de 1874 donne l’occasion à Louis Bretonnière de publier ses Lettres à Pulchérie.... Le grand diplôme d'honneur à la première exposition est attribué à Jean-Baptiste Messager. À partir de ce moment, les expositions se succèdent, remportant toutes un grand succès. Notons, par exemple, que celle qui eut lieu en 1876 groupa 375 exposants et 562 œuvres artistiques.
On s'intéresse surtout à la peinture et au dessin ; un peu plus tard, à la musique. Ces variations s'expliquent par les goûts personnels et par les tendances des dirigeants de la société et par la nature des ressources locales dont ils peuvent disposer.
À partir de 1887[2], la Société modifie son programme et se consacre surtout à l'encouragement du dessin dans les écoles. Elle organise maintenant des concours scolaires au Palais de l'Industrie et à la Perrine, et, parmi ses lauréats, on relève les noms d'Adrien Bruneau, Léo Lelée et de Léon Placé.
A l'instar de l'Université populaire de Laval, en 1903, on organise les premières conférences. Pendant un certain temps, elles ne sont suivies que par un public restreint. En 1909, le succès est complet. Les réunions ont tout d'abord lieu dans une salle de la rue du Vieux-Saint-Louis, puis au foyer du Théâtre municipal, et enfin dans la salle des fêtes de l'Hôtel de ville. Les premiers orateurs sont Emile Sinoir, Ernest Laurain, Auguste Alleaume, Raphaël Toutain, E. Le Mouel, Anatole Le Braz, André Bellesort, etc....
Interrompue pendant la guerre, l’activité de la Société des Arts Réunis reprend en 1920. Avec la constitution d'un nouveau bureau en 1921, plusieurs amis ou camarades du Lycée de Laval assurèrent le rayonnement de la société : Jules Trohel, Emile Sinoir, Albert Goupil.
La Société se situe en 1928 sous la présidence du docteur Aubouin, peintre et conférencier, et la vice-présidence de Auguste Alleaume. On y trouve aussi le poète Jules Trohel, Abel Chaplet, avocat, Guy Ramard, avocat, conservateur adjoint du musée d’archéologie, Albert Goupil, imprimeur éditeur, et M. Le Guillou, un financier.
Ouvrages
Dans les années 1920, sous l'impulsion d'Albert Goupil, la Société des Arts Réunis édite à peu près chaque année un ouvrage inédit se rapportant au pays ou écrit par des Mayennais. Ainsi ont paru successivement : le Cœur en prière, poèmes de Jules Trohel, avec une préface de Paul Olivier et des bois originaux de Guy Terrier ; Automne, de Roger Aubouin, Chouans et Contre-Chouans, par Ernest Laurain. Auguste Alleaume participe à ces éditions en réalisant des frontispices et les culs-de-lamps. On était alors assez loin du but primitif de la Société et plutôt dans l'opportunité culturelle du moment, et des hommes qui la représentaient. Adolphe Beck, Jules Trohel, Albert Goupil et Adrien Bruneau seront les principaux investigateurs d'une création originale pour les arts : le Musée-école de la Perrine, lancé en 1936.
↑Le Conseil général supprime la subvention de 600 francs allouée à la Société des Arts Réunis de la Mayenne, qui, depuis quelques années n'organise plus d'expositions scolaires...
Voir aussi
Bibliographie
Société des arts réunis de Laval. Exposition de 1875. 2e année. Catalogue des objets d'art anciens, dressé par M. H. de La Broise. sur Gallica
Louis Bretonnière, Lettres à un ami sur la deuxième exposition de la Société des arts réunis de Laval aux Galeries de l'industrie.
Société des arts réunis de Laval. Catalogue des œuvres modernes, 1876.
Société des arts réunis de Laval. Exposition de 1888
La Musique de la Renaissance, par A. Forget, causerie faite sous les auspices de la Société des arts réunis de Laval, Goupil, 1911.
Ernest Laurain, Chouans et Contre-chouans, Éditions des Arts Réunis, Laval, 1928.
Georges Picquenard, Laval et ses environs, 1966, édité par la Société des Arts Réunis de la Mayenne