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Sophie Alexandrine Croizette naît en 1847 à Saint-Pétersbourg, fille naturelle de Louise Fortunée Croizette[2],[Note 1], une ballerine française de Saint-Pétersbourg[3]. Selon certains (André de Fouquières, Mon Paris et ses Parisiens Tome IV : Le faubourg Saint-Honoré, Éditions Pierre Horay, , 252 p., p. 74)[4] , elle serait la fille d'un grand seigneur russe dont elle tenait un type physique légèrement oriental. Elle est la petite-fille d'Armand Croizette et la sœur de Pauline Croizette.
Sophie Croizette est élevée dans le couvent des Ursulines à Versailles[5]. Pendant les vacances, elle a comme partenaire d'étude Sarah Berhnard[6]. Puis elle passe ses examens à l’Hôtel de Ville et obtient un brevet d'institutrice[7].
Son enfance fut troublée par des maladies respiratoires et elle faillit mourir d'une fièvre scarlatine[7].
Elle fait ses débuts à la Comédie-Française le dans le rôle de la reine Anne, dans Le Verre d'eau d'Eugène Scribe[9],[10],[11]. Elle est alors une pensionnaire touchant mille huit cents francs par an[12]. Le 11 janvier 1873[8], elle est reçue comme la 296esociétaire. C'est en juillet de cette même année qu'elle obtient son premier grand succès dans l’Été de la Saint-Martin de Ludovic Halévy et Henri Meilhac[7].
Elle joue au total quarante-cinq rôles pendant ses onze ans de carrière au Français[5], tenant notamment les rôles de jeune première.
Son interprétation de l'empoisonnement de Blanche de Chelles dans Le Sphinx d'Octave Feuillet en 1874 agita la critique qui tantôt lui reprochait son style trop réaliste ou bien s'exaltait devant une fin si tragique[7].
Son rôle de Catherine de Septmonts créée par Alexandre Dumas fils dans sa pièce L’Étrangère fut également un triomphe dès 1876[5].
Le , lors de la sa dernière apparition à la Comédie-Française dans la Princesse de Bagdad, elle déclare vouloir démissionner[15]. Elle quitte le théâtre en 1882[16] pour s'occuper de son enfant et sa famille[17],[18].
Vie privée
Avant de quitter le théâtre, Sophie habite l'hôtel Le Hon, no 7 rond-point des Champs-Élysées où elle reçoit une brillante société dans son célèbre salon bleu[19],[5]. Son beau-frère[20], le peintre Carolus-Duran a laissé d'elle un célèbre portrait en amazone, prête pour sa promenade quotidienne au bois de Boulogne[21]. Ce tableau fut exposé en 1873[22].
À la suite d'une déception sentimentale, elle tente de se suicider en en se jetant par la fenêtre tout en se tirant une balle de révolver, mais elle se rate[5].
Le , Jacques Stern et Sophie Croizette régularisent leur union et se marient au château de Fitz-James à Fitz-James (Oise), propriété de Jacques Stern[5]. Ils font embellir le château et y créent un équipage de chasse à courre[5]. Jacques Stern est élu conseiller général de Clermont en 1894[5].
Mais il meurt bientôt en 1900, suivi dans l'espace d'une année par sa femme[23] puis par son fils en 1902[17].
Mort
Elle meurt d'une grippe infectieuse le dans son hôtel du rond-point des Champs-Élysées[10], dans le 8e arrondissement de Paris. Elle avait 54 ans.
1880 : L'Aventurière d'Émile Augier : Dona Clorinde (première le 8 mai 1880, en remplacement de Sarah Bernhardt qui venait de démissionner avec éclat de la Comédie-Française[24])
↑Acte de mariage no 25, , Fitz-James, Archives de l'Oise
↑Louise Fortunée Croizette (1810-1882), danseuse au théâtre Mariinsky sous le nom de Louise Carbonna, était la fille du dramaturge Armand Croizette.
↑"Elle était la fille d'une ballerine de Saint-Pétersbourg et - disait-on - d'un grand seigneur russe, dont elle aurait tenu ce type légèrement kalmouck et cette grande bouche aux lèvres un peu trop épaisses." André de Fouquières, op. cit.
↑ abcdefgh et iC.A, « Sophie Croizette », Comptes-rendus & mémoires de la Société archéologique et historique de Clermont-de-l'Oise, , p. 264-267 (BNF34443457, lire en ligne)
↑Elle tient le rôle de Blanche et Sarah Bernhardt celui de Berthe de Savigny. Le public se divisa entre « croizettistes » et « bernhardtistes ». Selon Sarah Bernhardt dans ses Mémoires les deux femmes s'entendaient très bien et étaient plutôt amusées qu'on tente de les opposer. Elle décrit Sophie Croisette comme gaie et aimant à causer.
↑Elle tient le rôle de Suzanne et Sarah Benhardt celui de Chérubin.