Ce balafon, dont l'épopée de Soundiata date la création en sous Soumaoro Kanté, est réputé être le premier de tous les balafons, le balafon originel, l'étalon dont tous les autres ne seraient que des copies[1].
L'actuel balatigui, gardien du balafon, est Siraman Dokala Kouyaté, intronisé le .
Tradition
D'après l'épopée de Soundiata, transmise par la tradition orale des Mandingues, cet instrument daterait au moins du début du XIIIe siècle et aurait été la propriété de Soumaoro Kanté, roi du Sosso. Le souverain l'avait confié à son prisonnier Balla Fasséké, envoyé de Soundiata Keïta. Cette délégation malencontreuse de l'instrument magique allait faire partie des diverses causes menant à la défaite du roi de Sosso face au futur fondateur de l'empire du Mali. Après la victoire de Krina, Soundiata s'attribua l'instrument et en laissa la garde à son griot Balla Fasséké Kouyaté[2].
Conservation
L'emplacement de ce balafon a changé au cours des temps, étant régulièrement déplacé entre les actuels Mali et Guinée. Il se trouve aujourd'hui en Guinée, dans le village de Niagassola, à proximité de la frontière entre les deux pays. Il y est conservé par les descendants de Balla Fasséké Kouyaté[3] dans une case sacrée[4]. Il est sous la responsabilité du patriarche qui porte le titre de balatigui (« maître du balafon ») et qui n'en joue que pour enseigner aux enfants ou dans des occasions particulières.
Une cérémonie a lieu tous les ans avec ce balafon. Des danses et chants accompagnent le rituel.
Description
Ce balafon est composé de 20 lamelles dont la largeur est comprise entre 45 et 75 cm, supportées par une table de 1,24 × 0,49 m, pour une hauteur de 32 cm au grand bout[6].
Il existe un enregistrement rare du Sosso Bala, dans l'album Guinée : Récits et épopées, publié en par Ocora[9],[10]. Cet enregistrement a été effectué en et apparaît dans un documentaire télévisé d'Yves Billon et Robert Minangoy, intitulé Musiques de Guinée[11].
Un autre documentaire est tourné pour France 3 du au lors de l'intronisation du balatigui El Hadj Sékou Kouyaté[12].
↑Sékou Kobani Kourouma, chap. 10 « La case sacrée du Sosso Bala à Niagassola : Valeurs et pratiques de conservation », dans Thierry Joffroy (dir.), Les pratiques de conservation traditionnelles en Afrique, Rome, ICCROM, coll. « ICCROM Conservation Studies » (no 2), (ISBN92-9077-192-5, lire en ligne), p. 68–73.
↑Sebastian Veg (préf. Kōichirō Matsuura), Première proclamation des chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité, Paris, UNESCO, , 32 p. (lire en ligne), chap. 9 (« L'espace culturel du Sosso-Bala »), p. 17.
↑Vincent Zanetti, « Nouveautés et rééditions africaines et créoles chez OCORA : Guinée : Récits et épopées », Cahiers d'ethnomusicologie, no 6 « Polyphonies », , p. 240 (JSTOR40240178, lire en ligne).