Son œuvre, traduite en quarante langues, caractérisée par l’étendue de sa palette, est construite autour d’une vision critique du comportement humain. Stanisław Lem est également l’un des écrivains polonais les plus traduits aux côtés de Witold Gombrowicz et Henryk Sienkiewicz. Solaris est sans doute son roman le plus célèbre et a été porté au cinéma par Andreï Tarkovski en 1972 puis par Steven Soderbergh en 2002[1]. Certains de ses romans mêlent récit d’anticipation et intrigue policière, notamment dans Le Rhume (Katar, 1976).
Stanislas Lem écrit sur l’incommunicabilité entre les humains et les civilisations extraterrestres, et sur le futur technologique de l’humanité. Il développe des idées sur une société idéale et utopique et explore les problèmes liés à l’existence de l’homme dans des mondes où le progrès technologique supprime tout effort humain. Ses sociétés extraterrestres mettent en scène des essaims de mouches mécaniques (L'Invincible) ou l’océan pensant (Solaris) avec lesquels les Terriens ne peuvent communiquer. Des utopies technologiques apparaissent dans Pokoj na Ziemi (Paix sur la Terre) ou dans La Cybériade.
Lem est un partisan de la civilisation occidentale. Malgré la censure inhérente au régime staliniste dans lequel il vécut, son œuvre contient une sévère critique du collectivisme.
Lem est intronisé membre honoraire de la Science Fiction and Fantasy Writers of America (SFWA) en 1973. La SFWA annule cette décision en 1976 après les critiques de Lem contre la science-fiction américaine qu’il juge bas de gamme, mais lui propose toutefois une adhésion ordinaire, ce qu’il refuse. Il décrit cette littérature comme kitsch, pauvrement écrite et plus intéressée par la rentabilité que par les idées ou les nouvelles formes littéraires. Par ailleurs, de tous les auteurs américains de science-fiction, il n’adresse des éloges francs qu’à Philip K. Dick[3].
Günther Anders rend hommage à Stanislas Lem à l’égal de Jules Verne pour ses visions sur la révolution technique moderne[4].
Œuvres
Lem écrivit principalement deux types d’œuvres, les textes de fiction (les plus connus et les plus traduits), et les textes qu’il regroupa lui-même sous le terme d’apocryphes (Apokryfy) en 1998, et qui correspondent pour la plupart à de fausses critiques de livres qui n’ont jamais existé. Ces derniers textes ont parfois paru dans divers ouvrages, et sous des titres différents. Le plus connu, et le seul traduit en français, est Bibliothèque du XXIe siècle (Biblioteka XXI wieku).
Cette section contient une sélection d’ouvrages traduits en français. Les dates de première édition polonaise diffèrent selon les sources, ceci vient bien souvent d’imprécisions au niveau du numéro de l’édition utilisée pour la traduction.
2010-2012 : Solaris, opéra, composé par Detlev Glanert, sur un livret de Reinhard Palm
2013-2014 : Solaris, opéra-ballet, composé par Dai Fujikura et sur un livret, une mise en scène, une chorégraphie, des décors, des costumes et des lumières de Saburo Teshigawara[7],[8]
Radio
2007 : Solaris, série radiophonique de BBC Radio 4 de 2 épisodes d’une heure, adapté par Hattie Naylor, produit Polly Thomas
Références
↑Jacques Baudou, La Science-fiction, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2003.