Suzanne Basdevant

Fonction
Secrétaire général de l'Institut de droit international
1963-1969
Naissance	15 août 1906; Rennes
Décès	2 mars 1995 (à 88 ans); 15e arrondissement de Paris
Nom de naissance	Suzanne Marie Berthe Basdevant
Nationalité	française
Formation	Faculté de droit et des sciences économiques de Paris (d) (doctorat) (jusqu'en 1930)
Activités	Professeur d’université, juriste
Père	Jules Basdevant
Fratrie	André Basdevant; Jean Basdevant (d)
Conjoint	Paul Bastid
Enfants	Marie-Aimée Latournerie (d); Marianne Bastid-Bruguière
A travaillé pour	Université Paris-Panthéon-Assas (1970-1977); Institut d'études politiques de Paris (1946-1978); Faculté de droit et des sciences économiques de Paris (d) (1946-1970)
Membre de	Institut de droit international (1948); Académie des sciences morales et politiques (1971); Académie du Morvan
Distinctions	Commandeur de la Légion d'honneur‎; Officier de l'ordre de Léopold

Suzanne Basdevant ou Suzanne Basdevant-Bastid, née le 15 août 1906 à Rennes et morte le 2 mars 1995 à Paris 15^e^[1], est une professeure de droit français, spécialiste du droit international public. Elle est élue à l'Académie des sciences morales et politiques en 1971 et en est la présidente en 1982.

Biographie

Jeunesse et études

Suzanne Basdevant est la fille de Jules Basdevant et de Renée Mallarmé. Elle fait ses études à la faculté de droit de Paris et elle obtient le grade de docteur en droit, après la soutenance en 1930 d'une thèse intitulée Les Fonctionnaires internationaux^[2]. Elle réussit à l'agrégation de droit public public en 1932, première femme agrégée dans cette discipline^[2].

Elle épouse en 1937 Paul Bastid, ils ont trois filles^[2].

Parcours professionnel

Suzanne Basdevant est nommée en 1933 professeure de droit à la faculté de droit de Lyon. Elle est alors la première femme professeure de droit en France. Elle donne cours à l'École libre des sciences politiques pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que l'école a délocalisé une partie de sa formation à Lyon^[3].

Elle devient chef de cabinet de son mari, qui est au moment de leur mariage ministre du Commerce dans le premier cabinet Léon Blum. Exilée avec son mari à bord du Massilia en 1940, elle est ensuite rapatriée et participe au premier organe central de la Résistance^[4].

De 1946 à 1977, elle est professeure à la faculté de droit de Paris, puis à l'université d'Assas^[4]. De 1940^[5] ou 1944^[6] jusqu'en 1978, elle est professeure de droit international et de droit des organisations internationales à l'Institut d'études politiques de Paris, où elle est la première femme à tenir un cours magistral^[6].

Membre de la délégation française à l'Organisation des Nations unies de la 4^e à la 13^e session, elle est également membre, à partir de 1950, du Tribunal administratif des Nations unies, qu'elle préside de 1953 à 1963^[4].

Suzanne Bastid est la première femme élue à l'Académie des sciences morales et politiques, en 1971^[7]. Elle en devient la vice-présidente en 1981, puis la présidente en 1982. Elle est élue 3^e présidente de l'Académie du Morvan. Elle est membre du conseil d'administration de l'Association française des femmes diplômées des universités, et participe à la rédaction de nouveaux statuts^[2]. Elle s'implique également au sein de la Fédération internationale des femmes diplômées des universités^[2].

Elle a rédigé de nombreux cours édités ou polycopiés, et d'un ouvrage sur Les Traités dans la vie internationale^[8]. Elle crée en 1955 l'Annuaire français de droit international^[9], qu'elle dirige durant une trentaine d'années^[2].

Publications

« Les Traités dans la vie internationale », Economica, 1985, 303 p.

Hommages et distinctions

Commandeur de la Légion d'honneur
Officier de l'ordre de Léopold (Belgique)
Commandeur de l'ordre royal du Sahametrei (Cambodge)
Commandeur de l'ordre du Mérite national (Mauritanie)

[réf. nécessaire]

Un prix Suzanne-Bastid^[10] est décerné chaque année par la Société française pour le droit international^[4].

Références

↑ Relevé des fichiers de l'Insee
↑ ^{a b c d e et f} Cabanel 2015, p. 189.
↑ Pierre Rain, L'École Libre Des Sciences Politiques, Fondation nationale des sciences politiques, 1963 (ISBN 978-2-7246-0033-9, lire en ligne)
↑ ^{a b c et d} Lallement 2013.
↑ Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, 2022 (ISBN 978-2-7246-3915-5)
↑ ^{a et b} « Une histoire de femmes », sciencespo.fr, 7 mars 2019.
↑ Les académiciens de 1832 à nos jours – Section III, Fauteuil 7 [lire en ligne].
↑ [compte rendu] Emmanuel Decaux, « Suzanne Bastid. Les traités dans la vie internationale », Politique étrangère, vol. 50, n^o 4,‎ 1985, p. 1016-1018 (lire en ligne, consulté le 16 août 2019).
↑ « Annuaire Français de Droit International », Annuaire Français de Droit International,‎ 1955-2014 (lire en ligne, consulté le 15 août 2021)
↑ « Prix de thèse », sur Sfdi (consulté le 15 août 2021)

Annexes

Bibliographie

Patrick Cabanel, « Suzanne Bastid-Basdevant », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Paris, Les Éditions de Paris Max Chaleil (ISBN 978-2846211901), p. 189-190
(en) Rebecca Mae Salokar et Mary L. Volcansek, ed. Women in law : a bio-bibliographical sourcebook, Westport, CT : Greenwood Press, 1996.
Catherine Lallement, « Suzanne Bastid », sur cths.fr, Comité des travaux historiques et scientifiques, 2013 (consulté le 16 août 2019).
François Terré, « Notice sur la vie et les travaux de Suzanne Bastid », séance du 4 février 1997, Académie des sciences morales et politiques.